lundi 29 décembre 2014

Top 10 des meilleures chansons sorties en 2014!



Je commençais justement ces derniers jours à penser à mon bilan culturel de l'année, quand Miss V. a débarqué avec son Top 10 des meilleures chansons de 2014. Je ne considère pas la musique selon des chansons, mais plutôt en terme d'albums d'habitude, mais je me suis dit que cela ferait un peu de changement. Ce fût difficile, car dans l'absolu, mon Top 10 chansons 2014 serait uniquement constitué de titres issus de mes 2 albums de l'année. J'ai dû vraiment réfléchir pour trouver dix groupes ou artistes qui m'ont peut-être moins marqué par leur album, mais qui ont eu le mérite d'avoir écrit un titre phare de ces 12 derniers mois. Verdict?


10. Pharrell Williams - Happy:
Surpris d'entrée? Bah oui, mais en même temps, qu'est-ce qu'une bonne chanson? Un morceau qu'on a entendu 137 millions de fois, qui nous fait encore bouger, qui nous met encore la pêche, répond à mon avis à la question. Je ne suis pas forcément fan de tout ce que fait Pharrell, mais ce "Happy" mérite sa place dans mon classement, et tant pis pour le côté "commercial", on s'en fout!




9. Lana Del Rey - Shades of Cool:
Franchement, le phénomène Lana Del Rey m'a laissé indifférent à la sortie de son premier album. "Ultraviolence" a su me montrer d'autres choses, et le refrain de "Shades of Cool" est à l'origine de ce revirement. Je n'ai toujours pas eu le temps de lui jeter une oreille attentive, mais je n'ai plus une image négative de la demoiselle, et c'est déjà ça.




- 8. Future Islands - Seasons (Waiting On You):
Comme je vous le disais en intro, on parle de chansons. Bien que sympathique, l'album de Future Islands est un peu répétitif à mon goût, et ne rentrerait peut-être pas dans mon Top albums 2014. Mais ce titre a clairement quelque chose. Il est ce qu'il y a de mieux dans Future Islands, du timbre dingue du chanteur (sans ses mimiques folles) à l'ambiance feutrée des claviers. Du bon!




- 7. Metronomy - Month of Sundays:
Encore un bon album, mais loin d'être parfait, et finalement décevant si l'on considère que Joseph Mount n'est toujours pas capable de convertir son potentiel sur la durée d'un disque. Reste quelques morceaux plus que convaincants, et "Month of Sundays" fait partie des instants de grâce de "Love Letters".




6. Jungle - Busy Earnin':
On pourrait parfois reprocher à Jungle d'avoir une formule et d'en user tant que possible. Mais écoutez ce morceau et osez me dire que vous n'êtes pas emportés par ce groove monstrueux! La mélodie parfait le travail et l'on tient l'un des morceaux de cette année. Etonnant d'ailleurs qu'il n'ait pas été davantage utilisé par les émissions télé et autres publicités... 




5. Alt-J - Hunger Of The Pine:
Je n'en suis pas sûr mais il me semble que "Hunger Of The Pine" a été le premier morceau présenté pour la sortie du second album d'Alt-J. Quand on connait l'importance du deuxième disque dans la carrière d'un groupe, on comprend l'importance de cette chanson. 3'46 pour montrer qu'Alt-J n'est pas un feu de paille. Classe!




4. Damon Albarn - Lonely Press Play:
Je crois qu'entre la rencontre loupée à la Fnac, la dédicace, le concert à l'Alhambra, j'ai suffisamment parlé de Monsieur Damon cette année. Mais aussi bon soit son album, il ne pourra rien faire face au trio féminin de 2014. Et niveau Top chansons, il échoue même au pied du podium... Par contre, si on fait un résumé de ces vingt derniers années, il lui reste pas mal d'avance tout au sommet, pas de souci...




3. Sia - Chandelier:
J'évoquais le côté commercial de Pharrell, mais que dire de Sia? Comment provoquer un tel raz-de-marée populaire en moins de 4 minutes? Mélodie parfaite, clip hallucinant (et halluciné), technique irréelle... Et en plus, elle se paie le luxe de rester indépendante en refusant de faire trop de promo. Je me suis peut-être planté, la chanson de l'année, c'est peut-être celle-ci...




2. St Vincent - Digital Witness:
Car je ne vais pas vous mentir, mon classement chansons est tout de même un tout petit poil influencé par mon top albums. Juste un peu, promis. Ce qui fait que Sia termine troisième, c'est la qualité des albums des deux premières places. St Vincent modernise son rock indépendant, à l'image de ce "Digital Witness", et rafle la mise. Elle collectionne les prix d'album de l'année dans de nombreux magazines spécialisés, et ce n'est pas moi qui vais les contredire.




1. Azealia Banks - 212 feat. Lazy Jay:
St Vincent, album de l'année, Azealia Banks est deuxième. Par contre, "212" est ma chanson de 2014. Comment mélanger mieux que ça le hip hop, la house, la pop (pour la mélodie au milieu) et l'intensité du rock? J'écoute ce titre quand j'ai la pêche, ou quand je vais bosser et que je suis justement à la recherche d'un peu de pêche, mais il fonctionne également quand je suis ronchon ou tristoune. Un morceau, un album et une artiste bien plus riche qu'il n'y parait! 




dimanche 28 décembre 2014

Hokusai - Galeries Nationales du Grand Palais, Paris





C'est l'une des expositions phares de cette fin d'année, Hokusai est au Grand Palais depuis le début du mois d'octobre. Le lien entre les cultures françaises et japonaises n'est plus à démontrer et le succès de cette rétrospective en est encore une fois la preuve. Après tout, Hokusai n'est ni Monet, ni Hopper, entendez par là que bien que tout le monde connaisse sa grande vague, on n'a pas non plus à faire au peintre le plus connu de la planète. Pourtant, on a l'impression d'y aller comme on va voir un classique, un intemporel qui a marqué l'inconscient collectif. Son influence au Japon est indéniable, mais elle semble l'être dans d'autres régions du monde, comme la nôtre. Certes, à moindre échelle, mais l'on ne boude certainement pas notre plaisir au moment d'entrer.




Après une salle introductive, c'est tout logiquement de façon chronologique que l'oeuvre du peintre japonais nous est présentée. Tout logiquement, car différentes périodes marquent clairement sa carrière, l'artiste changera même de nom selon l'évolution de son travail. Ainsi, une estampe Shunro, une gravure Sori ou un tableau Hok'sai sont l'oeuvre d'un seul et même homme. Chaque salle représente une ère de son parcours, et retrace celui-ci de manière très complète. On appréciera beaucoup la coupure entre le rez-de-chaussée et le premier étage, avec son petit film montrant le côté technique de la conception, notamment, des estampes commerciales, et un petit espace animation très agréable qui permet une pause salutaire, au vu du nombre de pièces présenté.



Car oui, il y a beaucoup de choses à voir. Hokusai a consacré sa vie à son travail, il espérait même vivre jusqu'à 110 ans, pensant qu'il ne deviendrait un véritable artiste qu'à un âge très avancé. C'était une de mes craintes, que l'exposition soit un peu répétitive. J'aime les estampes, je n'ai rien contre le dessin, les croquis, mais ce n'est pas non plus une passion pour moi. Bien sûr, j'apprécie la précision incroyable de ses innombrables livres de dessins, mais j'ai trouvé certaines sections longuettes. Rien de grave, les thèmes ainsi que les supports sont heureusement variés, et permettent de rester dans l'ambiance. J'ai par exemple beaucoup aimé la partie sur les fantômes japonais, et leurs longs cheveux noirs, faisant le lien avec les films d'horreurs de notre temps. Ou la grande période Hokusai Manga, et ses milliers de "dessins divers" qui sont peut-être les ancêtres des mangas d'aujourd'hui. Quelques longueurs donc, mais rien de grave... 




Quant aux qualités de l'exposition, elles sont nombreuses. Ce qui fait notamment la force du travail d'Hokusai, c'est la variété de son oeuvre et son incroyable précision, sa dévotion à son art se rapprochant d'un certain état de sagesse. Cet acharnement l'a conduit à une beauté et à une précision de plus en plus flagrante, transcendée sur la fin par une sorte de vision, qui l'amena à appliquer tout ça à la peinture. Le meilleur est donc gardé pour la fin, où ses "Estampes du Monde Flottant" nous émerveillent, avant d'être convaincus entièrement avec les "Cent Vues du Mont Fuji". Il avait raison, c'est vraiment dans cette période de sa vie qu'il a su donner une autre dimension à son art, en s'appuyant sur des années de pratique acharnée. Ce qu'il faut voir également, c'est que son mélange de traditionnel et de modernité nous induit toujours en erreur, nous faisant penser qu'il est un peintre plutôt récent, du début du 20ème siècle par exemple. Hokusai est né en 1760... C'est sur ce point que le peintre japonais se pose comme un grand maître de l'art japonais et mondial, et force le respect de ceux qui visiteront cette exposition.





L'expo de fin d'année au Grand Palais est toujours un événement à ne pas louper pour le grand public. Hokusai ne fait pas défaut à la tradition et confirme le carton annoncé. Pour les personnes comme moi qui ne sont pas plus sensibles que ça aux coups de crayon, la rétrospective Hokusai n'est pas parfaite et souffre de quelques longueurs. Mais pour le reste, on ne pourra qu'apprécier la variété et la beauté du travail du japonais, et la joie d'avoir pu voir en vrai ce grand classique de la peinture qu'est la grande vague. Vous avez jusqu'au 18 janvier pour en profiter!





samedi 13 décembre 2014

Quicktest Ciné!





- Iron Man 2 (2010) de Jon Favreau, avec Robert Downey Jr et Mickey Rourke:
Toujours léger, toujours agréable à regarder. Tout est soigné, tout fonctionne au millimètre. La mythologie aussi est légère, on croit à une évolution du personnage principal au début, mais ce n'est qu'un feu de paille, tout revient bien vite à sa place. La relative profondeur viendra du coup des méchants, avec un Sam Rockwell Sam-Rockwellesque, et un Mickey Rourke tout en présence. Un bon divertissement, comme d'hab.

13/20

- Moi, Moche et Méchant 2 (2013) de Chris Renaud et Pierre Coffin:
Difficile d'enchaîner après un carton. Si on refait la même, on se fait critiquer. Si on change tout, le risque est trop grand. "Moi, Moche et Méchant 2" est ce qui se fait en général dans ces cas là, il essaie de satisfaire tout le monde, ce qui n'est pas forcément le meilleur choix. Le scénario tranche avec le premier par son manque de simplicité, et, à l'instar de "Cars 2", oublie d'assumer le côté enfantin. Le cahier des charges est rempli, mais la justesse de ton n'est pas là.

11/20

- Man of Steel (2013) de Zack Snyder, avec Henry Cavill et Amy Adams:
Le super-héros maudit du cinéma revient. Pas de bol sur ce coup-là non plus, c'est Zack Snyder qui s'en occupe. Et comme d'habitude, quand Zack Snyder s'occupe de quelque chose, il s'en occupe en plein. Du coup, "Man of Steel" n'est pas un Superman, c'est un film de Snyder. Avec un grand "S" sur sa poitrine aussi. On sent que chaque plan est une excuse pour montrer quel réalisateur extra il est. Le scénario oscille entre le bon et le grand n'importe quoi et Superman reste maudit au cinéma.

08/20

- Only God Forgives (2013) de Nicolas Winding Refn, avec Ryan Gosling et Kristin Scott Thomas:
"Only God Forgives" est-il une copie de "Drive"? Pas vraiment. Le style est le même, c'est certain, l'ambiance est prenante, les trempes visuelle et sonore sont impressionnantes. Mais quelques maladresses, non présentes dans "Drive", viennent fragiliser ce film. D'abord, à cause du film précédent, Gosling en mec fragile, on a du mal à y croire. Ensuite, le scénario, cette pourtant simple histoire de vengeance, ne nous emmène pas très loin. On est envoûté par la forme, mais l'on sent le cruel manque d'épaisseur.

12/20

lundi 8 décembre 2014

Inside - Palais de Tokyo, Paris





Petite visite il y a quelques jours au Palais de Tokyo, un des endroits préférés à Paris des amateurs d'art contemporain. On retrouve toujours une ambiance particulière en ce lieu, où l'art y est représenté de manière singulière. Et cela tient autant au cadre qu'à la programmation qui nous est proposée. L'exposition "Inside" donnait donc envie d'y refaire un tour, lançant ainsi pour moi une sorte de marathon des expositions, car mon retard en la matière commence à être conséquent. Hokusaï, Niki de Saint Phalle, le street-art à la piscine Molitor, Duchamp et Koons à Pompidou, etc... Il va falloir rattraper tout ça, mais chaque chose en son temps, pour l'instant, je vous fais un topo sur "Inside", au Palais de Tokyo...




L'exposition a pour thème l'intériorité, elle est un voyage intime et parfois perturbant permettant d'explorer le soi. Différents artistes nous invitent donc à nous interroger sur nous-mêmes grâce à leurs oeuvres ou leurs installations. Encore une fois, le cadre du Palais de Tokyo joue beaucoup dans ce périple, se révélant être le cadre idéal de par sa structure méandreuse. En atteste la première oeuvre, monumentale, du collectif Numen/ForUse, ces boyaux de scotch qui envahissent le hall d'entrée du musée ressemble à une vaste toile d'araignée en 3D, à l'intérieur de laquelle nous nous ferons un plaisir de pénétrer. L'escalier sera un parfait réceptacle du travail du grapheur Dran. Et les salles sombres et reculées du Palais accueilleront au mieux les oeuvres les plus simples, les salles de projection ou l'immensité blanche du C28. L'exposition et le musée semble en parfaite symbiose, amplifiant l'impression de voyage interne et intime. 





Avant de revenir sur le reste, je me dois de m'attarder un peu plus sur cette première installation. "Inside" est une expo qui se vit, qui se ressent, j'essaierai donc d'être bref car chacun aura son ressenti sur chacune des pièces proposées pendant la visite. Mais l'expérience Tape Tokyo est tellement unique qu'elle mérite un petit paragraphe. De l'extérieur, c'est déjà impressionnant. Mais ça l'est encore plus quand on découvre qu'on peut pénétrer cette toile de scotch. On nous propose de traverser l'oeuvre, avec l'impossibilité de faire marche arrière. Une fois entré, on termine! Les claustrophobes n'y mettront donc pas les pieds, et c'est la première force artistique de cet impressionnant vortex, qui témoigne de la peur que l'on peut ressentir face à l'intériorité. Pourtant, à l'intérieur, tout n'est qu'apaisement. Cette douce lumière, ces reflets, le bien-être de se retrouver blotti dans ces parois... Parfois, c'est très glissant, et croiser ou doubler des gens qui s'y attardent peut se révéler un sacré exercice physique. Mais la sensation est unique, indescriptible et vaut à elle seule d'aller voir cette exposition. Sans compter toutes les analyses que l'on peut faire quand à la traversée de ce tunnel et l'impression que l'on a quand on revient dans le monde réel. Freud aurait adoré!





A vivre donc, comme le reste de l'exposition, sur lequel je ferai le choix de ne pas m'attarder plus que ça. On a vraiment là une exposition subjective, que chacun verra différemment selon son intimité. Ainsi, certaines oeuvres vous laisseront complètement de marbre, là où d'autres vont emporteront complètement. Oui, je vous l'accorde, c'est un peu une définition de l'art contemporain, mais qui sied vraiment à "Inside". Parmi mes coups de coeurs personnels en tout cas, figurent C28 (ci-dessus), de Christophe Berdaguer et Marie Péjus, une pièce blanche immaculée et aveuglante, qui contraste avec le sombre des pièces qui l'entourent. Niveau fond, les deux artistes ont confectionné des arbres imaginaires selon les représentations en dessin faites suite à un test psychologique. 
Dans un genre différent, Dran a envahi l'escalier du Palais avec son street-art en noir et blanc, d'une qualité indéniable. Sa faculté à raconter des histoires et à s'approprier l'espace est assez incroyable. Un coup de coeur dans le genre.
Enfin, Le Refuge de Stéphane Thidet impressionne également. Une pièce neutre, un petit chalet, où l'on pourrait être tenté de se réfugier... s'il ne pleuvait pas à l'intérieur. Fascinant dans le fond comme dans la forme.





Cette exposition "Inside" est donc à part dans la programmation artistique actuelle, mais ça, c'est une constante du Palais de Tokyo. De par la diversité de son contenu, il y a forcément du bon et du moins bon. De part la thématique, qui renvoit à quelque chose de personnel, on parlera plutôt de parlant et de moins parlant. C'est en tout cas un voyage à faire, avec en point d'orgue cette incroyable installation de Numen/ForUse, que je qualifierai, si personne n'a encore fait la blague, de scotchante. Une bien bonne expo, à voir jusqu'au 11 janvier 2015!






vendredi 7 novembre 2014

Quicktest Ciné !





- Moi, Moche et Méchant (2010) de Chris Renaud et Pierre Coffin:
Pour une entrée dans le monde de l'animation, on peut dire que c'est réussi!  "Moi, Moche et Méchant" vient concurrencer les Pixar et autres Disney avec ce mélange bien dosé d'humour et de tendresse. Détonnant, avec juste ce qu'il faut d'irrévérence, bien aidé par les Minions en parfaits seconds rôles, voici un dessin animé qui frappe juste, et qui saura convaincre  petits et grands.

15/20

- Iron Man (2008) de Jon Favreau, avec Robert Downey Jr et Gwyneth Paltrow:
Le temps passe et, à part les X-Men, Marvel n'est toujours pas ma tasse de thé. Iron Man a sa petite myhtologie, mais rien d'exceptionnel, du moins à mes yeux. Par contre, au cinéma, il a Robert Downey Jr, et ça, ça change tout. Plus qu'une interprétation, il réussit à transcender le rôle et lui donner une rare énergie et un incroyable sens de l'humour. Des super pouvoirs non négligeables.

14/20

- The Bling Ring (2013) de Sofia Coppola, avec Emma Watson et Katie Chang:
La bonne nouvelle, c'est que Sofia Coppola revient à la base de son univers, à savoir les jeunes filles en détresse. Du coup, on a vraiment l'impression de la retrouver, après un "Somewhere" un peu raté. "The Bling Ring" est une histoire vraie, un super fait divers parfait à raconter, mais finalement assez vain. Il n'a pas la puissance tragique d'un "Lost In Translation" ou de "Virgin Suicides". Reste un bon film quand même, avec un regard intéressant sur une certaine frange de la jeunesse actuelle.

13/20

- Les Stagiaires (2013) de Shawn Levy, avec Vince Vaughn et Owen Wilson:
Avec deux zigotos comme Vince Vaughn et Owen Wilson à l'affiche, on y va pour s'en payer une tranche. Et à ce niveau là, "Les Stagiaires" déçoit et n'arrive pas à la cheville d'un "Serial Noceurs" par exemple. Bizarrement, c'est au niveau de l'histoire que le film va agréablement nous surprendre. Rien d'incroyable mais une bonne réflexion sur les générations et le monde du travail. Et c'est par ce biais que les personnages, bien sympathiques, finiront par nous donner la banane.

12/20

lundi 3 novembre 2014

Live Report: Pitchfork Music Festival, Grande Halle de la Villette, Paris, 31-10-2014





Titillé chaque année, mais découragé par le prix un peu prohibitif (49€ pour un jour, 110€ les 3), je me suis pour la première fois laissé convaincre par le Pitchfork Music Festival. Le Pitchfork, pour ceux qui ne connaissent pas, c'est en ce moment la pointe de ce qu'il faut connaître et aimer en matière de musique indé. Et quand je dis ça, je parle aussi bien de qualité musicale que de côté branchouille. Même s'il pourra paraître un poil élitiste pour certains, force est de reconnaître que leur choix de programmation fait très souvent mouche. Plus que ça, il mélange sans complexe le rock, le hip hop, l'electro, la pop ou la folk, faisant fi des barrières musicales dont on devrait se moquer royalement. La preuve en cette soirée d'Halloween, où l'on passe du coq à l'âne, avec le bon goût comme agréable constante.
(photos: Vincent Arbelet pour le Pitchfork Music Festival)


18h30 - 01h15, huit concerts. On relativise le prix et on sait que la soirée va être sportive. Surtout que la Grande Halle de la Villette permet d'accueillir deux scènes, à chaque extrémité de la salle, on comprend vite qu'il y aura très peu de temps mort. Et ça commence violemment. Perfect Pussy débarque avec sa furie punk et nous allume les oreilles d'entrée. Une réputation de groupe de scène qui trouvera ses limites dans le son proposé, notamment celui des guitares, inaudibles, transformant leur puissance espérée en set bruitiste. L'énergie est là quand même, et au vu, ou du moins à l'entendu de certains morceaux sur disque, j'espère les revoir bientôt, dans une salle plus petite, plus en accord avec leur style. 





Du punk au folk, il n'y a que quelques pas, ceux qui conduisent de la 1ère à la 2ème scène. D.D. Dumbo est un homme orchestre des temps modernes. Par un système de boucles, le jeune australien réussit à construire un set que je pensais trouver beaucoup plus répétitif. Bien sûr, la façon de faire, instru après instru, est la même à chaque titre, mais ses chansons sont suffisamment bien écrites pour nous convaincre à chaque fois. On pense successivement à Jeff Buckley, ou Sting pour certaines intonations de voix. Un bon concert, très agréable.


Basé en grande partie sur des artistes peu connus, il était nécessaire de réviser un minimum avant de venir. De ce que j'avais pu entendre, Son Lux semblait être le plus prometteur. Mais franchement, je ne m'attendais pas à cela. L'electro-pop de son dernier album, "Lanterns", a la classe, mais ne semblait pas receler autant de puissance potentielle. Bien aidé par ses deux furieux et excellents compères, Ryan Lott enchaîne la beauté et la fureur, l'ombre et la lumière. Un moment de bonheur pour l'amateur de contraste que je suis. Le meilleur concert de la soirée. Oui, devant St Vincent, pour qui je suis venu à la base. Impressionnant!


L'un des groupes les plus attendus par le public apparemment était Future Islands. Avec les prestations endiablées de son excentrique chanteur, beaucoup était venus pour se déhancher sur leurs rythmes pop. Musicalement, j'ai été un peu déçu. Les nappes de claviers pendant 45 minutes, c'est légèrement redondant... Il va falloir varier davantage pour combler ceux qui ne viennent pas que pour remuer leur popotin. Mais il y a quelque chose d'éminemment sympathique chez eux qui compense cette légère faiblesse musicale. Ils débarquent sur scène déguisés pour Halloween, se donnent plus qu'à fond, et leur leader, suant comme un goret, plaisante tout le long et papote avec le public, comme personne en cette soirée. Un concert fun et un sacré showman! 




Tout s'enchaîne, aucun break, on attend le groupe tout pourri qui servira d'excuse pour aller se ravitailler. Mais il ne viendra pas. C'est la jeune danoise Mo qui sera sacrifiée quelques morceaux pour que j'aille reprendre des forces. Du moins essayer. Car le système de jetons pour se sustanter a de quoi énerver. Ok, vous voulez nous faire consommer, les gars, on a compris. 4€ la boisson, mais un système de jetons qui ne s'achètent que par tranche de 10€. Donc si tu veux quelque chose, ce sera quand même 10€ minimum. Très peu pour moi. Agacé, je n'ai pas vraiment profiter du concert de Mo, qui ne m'avait pas emballé lors de mes premières écoutes sur disque. Pourtant, de loin, certaines mélodies ressortent clairement et ont le potentiel pour convaincre. Sans être dedans, elle a su me donner envie de suivre ses prochaines aventures. A suivre donc...



Révélation de l'année précédente, avec son très bon premier album, Chvrches faisait limite figure de groupe confirmé, vu le nombre de dates qu'ils ont enchaîné ces derniers mois. En ce qui me concerne, leur concert au Trianon avait été une déception et j'avais hâte de les revoir pour infirmer ou confirmer cette sensation. Et bien, Chvrches en live, ça n'a pas changé. Toujours cette impression d'écouter le disque en plus fort, toujours ces effets gênants sur la voix, toujours ce jeu de scène limité. Mais toujours aussi des titres d'une réelle qualité qui arrivent, avec la puissance et la qualité de la prod, à nous emporter presque à chaque morceau. Le jour où le trio écossais haussera son niveau de jeu en live, il deviendra réellement incontournable.


Le moment tant attendu pour moi était arrivé. C'est la première fois que je voyais Annie Clark, aka St Vincent, sur scène. Sa réputation la précède et on a toujours un peu peur d'être déçu dans ces cas là. Mais ce ne fut pas du tout le cas. Ses morceaux sont d'une telle qualité qu'une simple interprétation aurait fait le boulot. Mais, ces petites chorégraphies, ses mignons petits pas, ou sa façon de se jeter par terre, comme pour tuer dans l'oeuf la possibilité de la classer dans la case diva, nous amène à ce constat simple. St Vincent est une guitare heroïne, aux riffs affûtés, aux arrangements complexes, dissonants et dérangeants. Elle vous charme une seconde et vous botte les miches celle d'après, vous laissant au final avec cette impression qu'elle est unique. La grande classe!





Les styles sont tellement différents que l'on ne peut même pas dire que Belle & Sebastian va souffrir de la comparaison avec la miss. C'est juste un autre univers dans lequel on va s'engouffrer avec grand plaisir. Mais avec, aussi, un brun de fatigue quand même. Sans ravitaillement, les paupières commencent à se faire lourdes et les vieux briscards écossais auront du mal à me convaincre entièrement. Leur classic brit pop fait le boulot, et nous emporte même sur certains titres aux rythmes plus enjoués. Mais d'autres souffrent de leur classicisme justement, et je suis certain qu'ils auraient pu, au vu de leur discographie, nous sortir un set un peu meilleur que celui-ci. Mais encore une fois, le concert est de qualité dans l'ensemble, et termine la soirée de manière très tendre et bon esprit.


18h30 - 01h15, huit concerts. On relativise complètement le prix, vu qu'aucun des huit groupes n'a été mauvais, bien au contraire. Pitchfork confirme la véracité de ses choix musicaux et l'on sera impatient, d'ici quelques mois, de retrouver leur excellente programmation. A l'année prochaine!

Et si vous voulez voir ou revoir certains concerts de cette édition 2014, c'est par ici !




jeudi 30 octobre 2014

Top 5 films d'horreur pour Halloween!





J'ai envie de le faire chaque année, cette fois-ci, j'y pense! Voici quelques idées de films d'horreur à voir en ce lugubre 31 octobre. Personnellement, je suis tombé dedans quand j'étais bien jeune, et c'est un genre cinématographique qui a encore bien du charme à mes yeux. Bien sûr, au fil des ans, on pourrait croire que plus rien ne va nous fait peur. C'est sans compter certains trublions, James Wan en tête, passés maîtres dans l'art d'explorer toutes nos angoisses. J'ai cependant essayé de faire une sélection variée, en essayant de ne pas trop tomber dans l'éloge élitiste de la pure frayeur. L'horreur est un genre suffisamment vaste pour satisfaire le plus grand nombre. Voici donc ma sélection des films de 2013. Bouh!


5: World War Z, de Marc Foster (2013):
Commençons doucement, avec un film d'horreur à voir en famille. Pas de grande peur à l'horizon, tout est bien édulcoré, les zombies sont méchants mais Brad est là pour vous protéger. Optez pour la version director's cut quand même, avec quelques minutes de zombies en plus, histoire de paraître un minimum crédible. Les puristes détesteront sûrement mais le savoir-faire hollywoodien assurera le service après vente du divertissement. Un popcorn movie horrifique, si vous voulez.




4: Pandémie (Gamgi), de Kim Sung-Soo (2013):
Un Top 5 film d'horreur sans film asiatique n'est pas un Top 5 film d'horreur. Pourtant, ici, rien à voir avec "Deux Soeurs", "Ring", ou toute autre histoire de fantôme à vous faire manger votre télécommande. J'ai choisi "Pandémie" pour faire écho à l'actualité, il montre énormément de choses sur les conséquences que pourraient avoir une contagion massive sur la société actuelle, en s'appuyant sur les relations entre personnages. Kim Sung-Soo sait nous toucher et du coup, quand les scènes difficiles arrivent, elles semblent avoir encore plus d'impact. Car après tout, l'horreur est humaine...




3: Insidious, Chapitre 2, de James Wan (2013):
Pour moi, le premier "Insidious" est un classique de l'horreur moderne, ni plus ni moins. Terrifiant, intelligent, à la fois référencé et irrévérencieux, sa suite ne pouvait pas lui tenir la dragée haute. James Wan arrive tout de même à lui donner de la qualité, en évitant une certaine redite dans la deuxième partie du film, en accentuant les pistes horrifiques contradictoires. On perd en cohérence mais on gagne en folie. Niveau frousse, on monte d'un cran, c'est évident...




2: Mama, d'Andres Muschietti (2013): 
Pareillement, la présence d'un film espagnol est obligatoire dans ce Top. L'originalité de ce métrage, c'est la part d'humanité du fantôme, toute relative certes, mais dont on comprend l'intention. Premier film d'horreur maternel, "Mama" saura rajouter quelque chose dans sa terreur, une sorte de tendresse et d'empathie qui ne nous laissera pas insensible à l'histoire. Et si un film d'épouvante vous faisait pleurer?




1: Conjuring, Les Dossiers Warren, de James Wan (2013):
Personne ne saura mieux vous faire peur que James Wan. Ses ambiances sont parfaites, ses timings excellents. Un vrai savoir-faire qui pourrait tendre à se répéter un peu par moments. Peu importe "The Conjuring" est un peu l'apothéose actuel du film de possession. Plus cohérent qu'"Insidious 2", plus maîtrisé, il saura à coup sûr faire hérisser le moindre poil de votre anatomie. N'oubliez pas d'éteindre la lumière. Bon courage... Et faites de beaux rêves...




mercredi 29 octobre 2014

Quicktest Musique !






- Kavinsky - OutRun (2013):
Un truc me dérange chez Kavinsky. Comment un artiste peut être si nettement estampillé "cool" en ayant montré si peu de choses? C'est un premier album, certes, mais cela commence à se savoir que le mec tourne avec les mêmes morceaux depuis 2006. Alors, Kavinsky, précurseur dans le revival 80's ou opportuniste qui attend son tour et l'exploite au maximum? Musicalement, c'est fun, kitsch, parfois bien foutu, souvent redondant aussi. On sera quand même quelques uns à ne pas pouvoir se contenter de ça. La suite, si suite il y a, nous en dira plus sur l'état d'esprit du bonhomme.

11/20





- Gesaffelstein - Aleph (2013):
Encore un DJ producteur français, mais dans un style bien différent. Dix ans de moins, un son moderne, tranchant, agressif parfois. Il sait aussi se faire subtil et établir des ambiances vraiment travaillées. Le tout est par contre très clinique, ses conceptions sonores sont bluffantes, mais l'on pourra par moments regretter ce côté aseptisé. "Aleph" reste impressionnant, pas étonnant que le jeune Lyonnais se soit déjà imposé comme une pointure du paysage électronique français.

14/20




mercredi 22 octobre 2014

Top 5: Femmes ... Vraiment Fatales ...





Il est temps de parler franchement. Le sexe fort, le sexe faible, tout ça, à votre place, je n'y croirais pas trop. J'ai vu "Gone Girl" au cinéma hier soir, et cette histoire de femme kidnappée m'a inspirée ce petit Top 5. Les femmes sont pour moi souvent une grande source de respect et d'inspiration. Mais je ne me leurre plus depuis longtemps, on respecte parfois ce que l'on craint, et les femmes, sous leur apparence fragile, ne doivent pas être sous-estimées. Elles peuvent même être dangereuses. Vous ne me croyez pas? Quoi de mieux que la vérité cinématographique pour le démontrer...



- 5: "Liaison Fatale" d'Adrian Lyne: 
Michael Douglas est un a(i)mant à problèmes. Particulièrement avec les femmes. Avant "La Guerre des Rose" et "Harcèlement", il aurait dû apprendre de ses erreurs grâce à "Liaison Fatale", où une de ses rencontres extra-conjugales va simplement détruire sa vie. Là où "Gone Girl" et Fincher en profitent pour égratigner les médias et la société toute entière, Adrian Lyne fonce droit devant et donne dans le thriller creepy, transformant Glenn Close en cauchemar au féminin.




- 4: "Audition" de Takashi Miike: 
Dans les pays asiatiques, les femmes sont supposées plus dociles. J'aurai pu taper dans "Battle Royale", mais Yamazaki dans "Audition" m'a toujours fasciné. Rien dans son personnage ne peut nous faire penser qu'une déferlante de folie va s'abattre sur le personnage principal. Et le créneau de la douce Yamazaki, c'est la torture... Désolé Aoyama, mais tu n'avais apparemment pas le droit à l'erreur... Y'a plus qu'à serrer les dents...





-3: "Basic Instinct" de Paul Verhoeven: 
Ce bon vieux Michael... Il n'a toujours pas compris. Et cette fois, on ne lui jette qu'à moitié la pierre. Là où les deux cintrées précédentes agissaient par passion, respectivement chaude et froide, la Catherine sait exactement ce qu'elle fait. Elle a notamment bien compris le pouvoir de la chair sur le sexe dit fort, et use de son corps et de son cerveau pour manipuler son monde. Flippante. Mais fascinante...




- 2: "Misery" de Rob Reiner: 
Et puis, il y a les vraies cinglées. Celles qui ne se rendent même plus compte de la folie, de l'obsession qui les habitent. Et pour montrer que la beauté n'est pas une arme obligatoire, j'ai choisi Annie Wilkes. Son côté quelconque, presque normale, nous prend à défaut, et quand on commence à se méfier, il est bien trop tard et on se retrouve attaché à un lit à se faire défoncer les chevilles à la masse! Enfin, moi ça ne m'est jamais arrivé. Mais méfiance quand même...




- 1: "Kill Bill" de Quentin Tarantino: 
On finira par l'ange vengeur par excellence, Beatrix dans Kill Bill. J'avais le choix dans la filmographie de QT, grand amateur de vengeance, et de revanche féminine en particulier ("Jackie Brown", "Boulevard de la Mort" ou "Inglorious Basterds"). Mais la meilleure arme de la femme est justement de faire croire qu'elle laisse le pouvoir. La Mariée a été sous-estimée. Et la centaine de personnes qui s'est dressée entre elle et Bill y ont laissé leur vie. Mais un ange reste un ange. Le mystère, qu'il tende vers le danger ou pas, est suffisamment fascinant pour attirer, et encore plus quand il se mêle à la beauté. Je vous aurais bien prévenu... Elles auront notre peau... 





mardi 9 septembre 2014

Quicktest Ciné !





- La Reine Des Neiges (2013) de Chris Buck et Jennifer Lee:
Il y avait longtemps qu'on n'avait pas connu un tel raz de marée animé. Il y a forcément des enfants autour de vous qui connaissent les paroles "Libérée, Délivrée" par coeur, c'est obligé! Alors oui, certains diront que ça chante beaucoup, peut-être un peu trop, notamment au début du film. Mais il faut avouer que les chansons sont de qualité, donc pas de problème finalement. Le scénario est bon, avec son excellent dénouement en contre-pied, les graphismes parfaits, on a tout simplement affaire au meilleur Disney depuis bien longtemps.

16/20

- Mud (2013) de Jeff Nichols, avec Matthew McConaughey et Tye Sheridan:
La première chose que l'on aime dans "Mud", c'est son ambiance. Ca sent le Mississipi, le redneck et l'accent du sud à couper au couteau. Puis il y a le casting. Matthew McConaughey confirme son renouveau et est juste énorme. En plus, il est entouré de deux gamins, notamment Tye Sheridan, qui ont la très bonne idée de se hisser à son niveau. L'histoire est simple mais belle, Jeff Nichols gagne en maturité et transpire la grande classe. Tout est réussi, émouvant. C'est beau comme un cul-terreux.

15/20

- Stoker (2013) de Chan-Wook Park, avec Mia Wasikowska et Nicole Kidman:
Bizarre comme je m'étais mis en tête que ce film parlait de vampires. Le titre sûrement. J'avais tort, mais pas tant que ça finalement, tant il en partage le goût du noir séduisant, mystérieux, presque sensuel. Park instaure avec son incroyable réalisation un ton particulier, bien aidé par des décors et des costumes superbes. Mia Wasikowska assure, le scénario de Wentworth Miller (héros de "Prison Break") est inspiré. Comme quoi, il est encore possible de faire de bons films avec des scénarios originaux.

15/20

- Sous Surveillance (2013) de Robert Redford, avec Shia LaBeouf et Robert Redford:
Un bon thriller politique sur fond d'activisme. Redford a la bonne idée d'aller plus loin, et d'offrir une réflexion sur l'engagement et ce qu'il devient après de longues années. Etant lui-même très engagé, on peut se douter que ce film pourrait être l'un de ses plus personnels. Quant à Shia LaBeouf, il prouve qu'il n'a aucun problème de talent quand il choisit un rôle qui lui va bien.

14/20

samedi 6 septembre 2014

De l'Ere des Dinosaures à l'Ere de Glace - Paris Expo, Porte de Versailles, Paris





Se tenait jusqu'au 31 août une exposition sur l'ère des dinosaures. Des reconstitutions à l'échelle avec des animaux animés, un programme idéal pour les enfants, mais aussi pour certains grands. J'ai eu, quand j'étais petit, une période où j'étais féru de préhistoire, mais cette expo ne m'attirait pas totalement. Peut-être le prix un poil de mammouth prohibitif. Mais en y repensant, l'expo Titanic ayant eu lieu au même endroit était également très chère, et valait au final tout à fait son coût. Avec l'aide d'une réduction perso, je me suis finalement laissé tenter, à la dernière minute, en espérant que ces bestiaux m'en mettraient effectivement plein la vue.




Ces grands hangars, à l'espace prometteur, manquent désespérément de cachet, c'est évident. Le point positif, dans le cas présent, c'est la résonnance de l'endroit, où, à peine entré, on entend au loin grogner des dizaines d'animaux plus ou moins féroces. Avec l'obscurité ambiante, l'impression de rentrer dans une sorte de jungle ancestrale est réussie. L'exposition prend le parti de remonter le temps et de commencer par des animaux préhistoriques encore présents à ce jour ou disparus, mais dont on connait facilement leur descendance. Le panda géant, le rhinocéros laineux ou le célèbre tigre à dents de sabre côtoient des autruches ou des castors à la taille impressionnante. Les animations sont discrètes, les bruitages parfois grossiers, mais l'expo commence bien et l'on se dit que l'on passera un bon moment.




Le lien avec l'homme est souvent tissé, de manière plus qu'agréable puisqu'il permet de situer l'existence de ces espèces par rapport à la nôtre. L'ancêtre de l'âne nous côtoyait donc déjà il y a bien longtemps et le dodo s'est éteint au 17ème siècle. Vers la fin de cette première zone consacrée aux animaux anciens, l'un des meilleurs tableaux est donc la représentation de mammouths accompagnés d'humains, nous rappelant que nous avons croisé le chemin de ces mammifères mythiques. Et aussi d'être un peu plus impressionné par leur taille. L'occasion aussi de voir l'impact des dessins animés modernes sur nos chers bambins. Ce ne sont pas vraiment des mammouths que nous avons ici, c'est ... Manny! A vrai dire, même moi, je n'ai pas pu m'empêcher de crier, dans ma tête bien sûr, "Taekwon-Dodo" à la vue du sus-cité volatile... Les enfants s'éclatent en tout cas, et c'est une bonne chose.




On rentre du coup dans la deuxième zone, celle des dinosaures, avec une certaine impatience. Et on est accueilli d'entrée par un squelette de T-Rex reconstitué. Très bonne idée, les efforts de la paléontologie sont à mettre en avant puisqu'ils permettent ces reconstitutions. C'est grâce aux fouilles que l'on peut se faire une idée plus ou moins précise de la taille, des habitudes alimentaires ou des "caractères" de ces grands reptiles. Même si l'on se doute qu'une part d'interprétation peut parfois intervenir, la mise en avant du caractère scientifique est important, et aurait même pu être plus présent. 
De l'ancêtre du crocodile au brontosaure, en passant par le spinosaure, ou le célèbre archéoptéryx, que j'imaginais beaucoup plus grand, les spécimens se succèdent et impressionnent. Le point noir de l'expo restera l'audioguide, inclus dans le prix, mais aux explications tout de même légères. Même si certaines espèces nous parlent moins que d'autres, il y en a sur lesquelles on aurait aimé plus de précision. L'exposition est clairement dirigée vers les familles et certaines explications se limitent au minimum.




On se contente du coup d'observer. Les animations sont toujours trop limitées, mais les textures, les peaux, les cornes, les dents sont vraiment très bien réalisées. La taille impressionne, évidemment, surtout quand on essaie de prendre une photo du brachiosaure, au cou surdimensionné, et qu'on ne réussit à le cadrer qu'en reculant de 10 ou 15 mètres. En croisant le spinosaure, on se dit déjà que le monde des dinosaures pouvait être un monde hostile. Mais tout le monde le sait, le roi de cette ère n'est autre que le fameux tyrannosaure. La dernière salle lui est consacré, il partage l'affiche avec le bien connu tricératops, qui paraît pourtant ridicule à côté du T-Rex. Simplement terrifiant, il n'a jamais existé et l'on peut supposer qu'il n'existera jamais une espèce aussi menaçante que celle-ci. Sa taille, même si ce n'est pas le plus grand des dinos, ses dents ou sa posture sont autant d'éléments qui, combinés, en font sans doute le plus grand prédateur de tous les temps!
Par contre, j'ai été déçu de ne pas voir ce monstre gentil qu'est le diplodocus. Il doit y avoir une explication mais ne pas afficher, dans une exposition de dinosaures à taille réelle, le plus grand d'entre eux me paraît être un oubli fâcheux. Sur ce coup, la déception est à l'échelle de l'animal.




J'ai donc apprécié ma visite au pays des dinosaures de la Porte de Versailles. Malgré une absence remarquée et une durée relativement courte (1h15), surtout au vu du prix d'entrée, on est rapidement transporté des millions d'années en arrière et impressionné par ces animaux d'un autre temps. L'expo est tout de même clairement orientée famille, ce qui n'est pas un défaut en soi, mais aurait gagné à présenter un autre niveau de lecture, pour les plus grands. Pas de déception pour autant, un moment bien sympathique, mais l'espoir qu'avec un tel tarif, la prochaine expo en ces lieux nous en proposera davantage.




mercredi 20 août 2014

Quicktest Ciné !





- The Land of Hope (2013) de Sion Sono, avec Isao Natsuyagi et Megumi Kagurazaka:
Comment raconter le drame de Fukushima d'une manière détournée.Tout débute comme un film japonais relativement classique puis s'installe une tension savamment distillée par Sion Sono. Petit à petit, on se met à ressentir la présence de cet ennemi invisible qu'est la radioactivité, et ses conséquences sur la vie quotidienne et les liens familiaux. Bien traîté, parfaitement réalisé, "The Land of Hope" séduira les amateurs de film asiatique et ouvrira peut-être une porte vers ce cinéma pour les non initiés.

14/20

- Trance (2013) de Danny Boyle, avec James McAvoy et Rosario Dawson:
Un scénario qui manque vraiment de simplicité. Basé sur l'hypnose et l'art, on ne retiendra au final que l'aspect retord de l'histoire, trop de pièces au puzzle finissent par tuer le puzzle. Et le souci, c'est que cela vient même impacter la toujours géniale réalisation de Danny Boyle, son côté too much rendant le tout encore plus fouillis. Pas mauvais, mais brouillon.

11/20

- Du Sang et Des Larmes (2014) de Peter Berg, avec Mark Wahlberg et Taylor Kitsch:
Ultra réaliste d'entrée, avec ses images d'archives, on est happé par l'histoire vraie de ces Navy Seals en Afghanistan. Le récit est fluide, la réalisation soignée, les acteurs sont très bons, tout est réussi. Jusqu'à la conclusion, où la réalité nous frappe, nous touche même. Et l'on se rend compte que l'on vient de voir un peu plus qu'un film, presque un récit de guerre.

15/20

- Erin Brockovich (2000) de Steven Soderbergh, avec Julia Roberts et Albert Finney:
Tout le monde se souvient du personnage d'Erin Brockovich, porté à l'écran par Soderbergh, et incarnée d'une manière hallucinante par Julia Roberts, absolument parfaite. Elle fait de son personnage quelqu'un d'attachant, une femme à la fois forte et fragile. Bien sûr, on retiendra davantage sa force, et si l'on y pense, ce film pourrait même être un manifeste féministe. Un film tellement sous-estimé. Girl power!

16/20

samedi 2 août 2014

Exposition Star Wars Identities, Cité du Cinéma, Saint-Denis





Enfin, je vois cette expo Star Wars! Cela faisait longtemps que je voulais la visiter, j'aurai même pu la manquer sans une prolongation bien sentie. Je ne suis pas un grand fan de Star Wars, c'est important de le préciser, car même si, mon avis je vous donne, les vrais aficionados de la saga pourront avoir un regard totalement différent sur ce qui est présenté. En tant que cinéphile en tout cas, c'est évidemment un événement à ne pas louper. Direction donc les nouveaux studios de Luc Besson, à Saint-Denis, où cette Cité du Cinéma nous accueille dans ses hangars à l'espace conséquent. 




Dans "Star Wars Identities", il y a évidemment Star Wars. On s'attend à rentrer dans l'univers particulier de George Lucas, à voyager à l'autre bout de l'univers pendant le temps de l'exposition. D'entrée, le Star Bar nous accueille, tel un comptoir de multiplex, avec la possibilité de prendre des munitions pour l'aventure, comme au cinéma. On entend en fond sonore la musique de John Williams qui retentit et on se précipite vers l'hyper-espace. Tout cela nous rappelle l'expo Titanic. Le hangar cloisonné, l'univers cinématographique, le prix élevé, mais aussi tout ce qui va avec qui bonifie le rapport à la visite. Ici, l'audioguide est inclus, et on se retrouve aussi avec un bracelet interactif, dont je vous expliquerai la fonction dans un paragraphe suivant.




Dès les premiers mètres, on ressent une certaine excitation. On a devant nous des pièces véritables et la magie opère du coup rapidement. C3PO et R2D2 pour ouvrir le bal, les costumes de Luke et Léïa, la plaque de Han Solo en carbonite, Yoda, et mon ami Chewbacca... Tout le monde est là. On se retrouve bouche bée devant la salle des vaisseaux, la finesse des détails des maquettes de l'époque est incroyable et on se rappelle au bon souvenir des effets spéciaux de notre enfance, bien avant le numérique. Les méchants sont venus aussi, et Dark Vador trône en point d'orgue avec des effets sonores idéaux pour l'ambiance. La quantité, la qualité, l'authenticité... Encore une fois, je ne suis un fan ultime, mais je ne vois pas bien comment on pourrait être déçu par cette partie de l'exposition.




Ce qui pourra en gêner certains, c'est peut-être la partie Identities. J'en reviens au début de l'expo et aux bracelets qui nous sont délivrés. A travers dix bornes, le visiteur se construit un personnage selon les visuels et les codes de la mythologie. On répond à des questions qui suivent le récit et s'appuient sur l'évolution psychologique des héros de Star Wars, mais aussi sur ce que l'on est, plus personnellement. D'où l'on vient, les gens que l'on rencontre, l'inné et l'acquis, et en question finale, le choix ultime de la saga: succomber ou pas au côté obscur de la Force. Tout ceci sera compris de différentes façons selon nos âges, les enfants y verront un moyen vraiment sympathique d'interagir avec ce monde et de devenir un personnage de Star Wars. Pour les plus grands, faire le lien avec l'identité est un moyen d'approfondir sa connaissance des protagonistes, mais aussi de se poser des questions sur soi-même. Certains trouveront ça un peu gadget, un peu cache-misère, je trouve personnellement que cette partie "Identities" est une plus-value, et ce pour plusieurs raisons. Sans cette interactivité, l'exposition aurait peut-être été un peu courte, bien que de qualité. Aussi, la connexion avec l'univers Star Wars est vraiment plus importante. Il faut enfin avouer que l'une des forces de ce dernier est le travail des personnalités de ses héros, et leur devenir au fil des années. Quoi de plus logique donc que de s'appuyer sur leur évolution et leurs choix pour proposer une interactivité qui étoffe grandement et à bon escient cette exposition. 




Si vous cherchez une exposition sympa à visiter, seul, entre amis ou même en famille, "Star Wars Identities" est là pour vous. Bien sûr, il faut connaître un minimum l'univers des films, et je dirai même de la trilogie originelle. Les enfants qui ne connaissent que les dessins animés récents ne seront peut-être pas entièrement emballés par les pièces originales par exemple. A part cette condition, vous pouvez y aller, même le prix digne d'une expo londonienne ne gâchera pas votre plaisir tant la technologie et l'interactivité le justifie. J'ai attendu longtemps mais je n'ai pas été déçu. Un très bon moment, dont vous pourrez profiter jusqu'au 5 octobre! Que la Force s... Enfin, vous connaissez...





jeudi 3 juillet 2014

Quicktest Ciné!





- Cloud Atlas (2013) de Tom Tykwer, Lana et Andy Wachowski, avec Tom Hanks et Halle Berry:
Plus qu'un film chorale, un véritable puzzle, mélangeant plusieurs genres cinématographiques, plusieurs époques. Il est impressionnant de voir que les Wachowski maîtrisent tous les cinémas qui'il nous propose. Ceci étant dit, 3 heures, c'est long. Le film nous dit: "L'océan n'est-il pas une multitude de gouttes?". C'est ici difficilement que la somme des instants fait le récit, et l'on reste un peu frustré par l'ensemble. On aimera quand même sur le moment se perdre dans ses méandres.

12/20

- Oblivion (2013) de Joseph Kosinski, avec Tom Cruise et Olga Kurylenko:
Ambitieux et réussi dans la forme, "Oblivion" tient également la route dans son histoire. Malheureusement, le film se plante dans l'un de ses thèmes principaux: le rapport à l'humanité. Olga Kurylenko est à la ramasse (ce n'est pas la première fois), on ne croit pas une seule seconde à l'histoire d'amour et pour le reste, c'est limite. On ne rentre jamais totalement dans ce conte SF, pourtant non dénué de qualités. Le film se laisse regarder quand même. Dommage...

11/20

- Edward Aux Mains d'Argent (1991) de Tim Burton, avec Johnny Depp et Winona Ryder:
Si l'on demande à un fan de Tim Burton de nous donner le nom du film qui représente le mieux son univers, ce serait sûrement celui-ci. plus qu'un classique, Edward est devenu au fil des années un conte intemporel que l'on regarde de temps de temps. Magique, tragique et d'une beauté désarmante. Une merveille, qui date déjà de 1991, et que l'on transmettra maintenant à la génération suivante.

18/20

- Entretien Avec un Vampire (1994) de Neil Jordan, avec Tom Cruise et Brad Pitt:
A chaque époque sa vision du monde des vampires. Deux ans après le "Dracula" de Coppola, Neil Jordan enfonce le clou du mythe des années 90, celui du suceur de sang mystérieux et sensuel. En moins romanesque, puisque l'entrevue nous raconte l'envers du décor, et ce que "ressent" un vampire après des siècles d'existence. Pas de désacralisation pour autant, ce point de vue oscille entre la fresque historique et le drame glauque horrifique. La réalisation n'a rien d'exceptionnel, pour le reste, c'est du tout bon.

15/20

dimanche 22 juin 2014

Monumenta 2014: Ilya et Emilia Kabakov, Nef du Grand Palais (Paris)





La nouvelle édition du Monumenta, c'est en ce moment, à la Nef du Grand Palais. Je vous rappelle rapidement le principe, un artiste contemporain s'approprie l'endroit et exploite au mieux  sa superficie. Cette année, c'est le couple Kabakov, Ilya et Emilia, qui nous propose leur "Etrange Cité". Il s'agit d'une reconstitution d'une mini-ville, représentative d'une civilisation à moitié imaginaire, à moitié référencée. Un programme pas forcément parlant à l'avance, mais vu le prix, et vu le cadre, qui fait toujours son effet, on fonce voir ce qu'il en est. Et vu que l'événement se termine aujourd'hui, je viens de vous trouver une idée sorties pour cet après-midi. Je suis sympa non?




Et vu que je suis naïf et que je crois sincèrement que quelqu'un va aller voir Monumenta aujourd'hui, grâce à mon article, je vais essayer de ne pas trop spoiler. Cette édition 2014 révèle son lot de surprises, on déambule dans les "ruelles" de cette cité sans savoir de quoi sera faite la prochaine étape, et c'est plutôt agréable. Il faut dire que le couple Kabakov sait recevoir, dès l'entrée de l'exposition. La première oeuvre est splendide, elle s'appelle "La Coupole" et s'inspire de la synesthésie d'Alexandre Scriabine, qui fait correspondre des sons et des couleurs. La Coupole change avec le temps et la mélodie, et on pourrait rester longtemps à contempler cet énorme objet coloré. 

C'est d'ailleurs un point important de l'édition de cette année. Je n'ai pas pu voir tous les Monumenta depuis 2007, mais celui-ci est le premier auquel j'assiste avec ... du son. Et ça change beaucoup. La musique renvoyée par la Coupole est d'une zénitude absolue. Ce sentiment de calme, presque de plénitude, trouve écho dans la lumière du soleil qui traverse le toit vitré de la Nef, et la douce chaleur qui l'accompagne. On retrouve également de la musique (la "Passacaille" de Bach) dans le Musée Vide, et l'on se dit que, comme souvent, l'image et le son sont difficiles à dissocier, ou du moins que les associer apporte quelque chose de particulier. C'est complètement le cas ici.




Pour le reste, comme dit précédemment, je préfère ne pas trop dévoiler de détails. Sept bâtiments en plus de l'entrée nous racontent l'histoire de cette Cité, qui doit autant à une ancienne ville tibétaine qu'à des édifices anciens, comme la Tour de Babel ou les Pyramides. Et bien sûr, l'imagination des Kabakov fait le reste. Tout semble pensé en tout cas. Maquettes, tableaux, mythologies, on rentre vraiment dans un monde qui, s'il n'a pas, aurait très bien pu exister. Le couple russe nous en démontre les croyances, par des aspects pratiques, et d'autres plus imagées. Les références sont nombreuses, musicales donc, scientifiques avec ses constructions selon le célèbre angle de 60 degrés, artistiques pour ses peintures influencées par Cézanne notamment, ou encore religieuses, avec ses deux chapelles. Plus que ça, les liens au temps sont éparses, piochant dans les anciennes civilisations comme dans la modernité. Ce qui nous donne un sentiment d'intemporalité, une Cité étrange, peut-être, mais surtout sans âge. Ce côté en dehors du temps a du coup la force de nous renvoyer à notre époque. Une réflexion toujours utile.




Ce cru 2014 s'avère être à nouveau une bonne surprise. Cela devient une habitude et on attend déjà la prochaine édition avec impatience. Le bon point de la vision des époux Kabakov, c'est qu'elle montre à nouveau à quel point Monumenta peut, selon les années, osciller entre le graphique (Buren en 2012) et le réfléchi (Boltanski en 2010). Les Kabakov tendent davantage vers la deuxième catégorie sans pour autant délaisser la première, et se mettent au niveau de l'événement, devenu au fil des ans un passage obligé pour tout amateur d'art contemporain. 
Je ne peux personnellement que vous le conseiller. Pour cet après-midi, ou pour les prochaines années!