lundi 8 décembre 2014

Inside - Palais de Tokyo, Paris





Petite visite il y a quelques jours au Palais de Tokyo, un des endroits préférés à Paris des amateurs d'art contemporain. On retrouve toujours une ambiance particulière en ce lieu, où l'art y est représenté de manière singulière. Et cela tient autant au cadre qu'à la programmation qui nous est proposée. L'exposition "Inside" donnait donc envie d'y refaire un tour, lançant ainsi pour moi une sorte de marathon des expositions, car mon retard en la matière commence à être conséquent. Hokusaï, Niki de Saint Phalle, le street-art à la piscine Molitor, Duchamp et Koons à Pompidou, etc... Il va falloir rattraper tout ça, mais chaque chose en son temps, pour l'instant, je vous fais un topo sur "Inside", au Palais de Tokyo...




L'exposition a pour thème l'intériorité, elle est un voyage intime et parfois perturbant permettant d'explorer le soi. Différents artistes nous invitent donc à nous interroger sur nous-mêmes grâce à leurs oeuvres ou leurs installations. Encore une fois, le cadre du Palais de Tokyo joue beaucoup dans ce périple, se révélant être le cadre idéal de par sa structure méandreuse. En atteste la première oeuvre, monumentale, du collectif Numen/ForUse, ces boyaux de scotch qui envahissent le hall d'entrée du musée ressemble à une vaste toile d'araignée en 3D, à l'intérieur de laquelle nous nous ferons un plaisir de pénétrer. L'escalier sera un parfait réceptacle du travail du grapheur Dran. Et les salles sombres et reculées du Palais accueilleront au mieux les oeuvres les plus simples, les salles de projection ou l'immensité blanche du C28. L'exposition et le musée semble en parfaite symbiose, amplifiant l'impression de voyage interne et intime. 





Avant de revenir sur le reste, je me dois de m'attarder un peu plus sur cette première installation. "Inside" est une expo qui se vit, qui se ressent, j'essaierai donc d'être bref car chacun aura son ressenti sur chacune des pièces proposées pendant la visite. Mais l'expérience Tape Tokyo est tellement unique qu'elle mérite un petit paragraphe. De l'extérieur, c'est déjà impressionnant. Mais ça l'est encore plus quand on découvre qu'on peut pénétrer cette toile de scotch. On nous propose de traverser l'oeuvre, avec l'impossibilité de faire marche arrière. Une fois entré, on termine! Les claustrophobes n'y mettront donc pas les pieds, et c'est la première force artistique de cet impressionnant vortex, qui témoigne de la peur que l'on peut ressentir face à l'intériorité. Pourtant, à l'intérieur, tout n'est qu'apaisement. Cette douce lumière, ces reflets, le bien-être de se retrouver blotti dans ces parois... Parfois, c'est très glissant, et croiser ou doubler des gens qui s'y attardent peut se révéler un sacré exercice physique. Mais la sensation est unique, indescriptible et vaut à elle seule d'aller voir cette exposition. Sans compter toutes les analyses que l'on peut faire quand à la traversée de ce tunnel et l'impression que l'on a quand on revient dans le monde réel. Freud aurait adoré!





A vivre donc, comme le reste de l'exposition, sur lequel je ferai le choix de ne pas m'attarder plus que ça. On a vraiment là une exposition subjective, que chacun verra différemment selon son intimité. Ainsi, certaines oeuvres vous laisseront complètement de marbre, là où d'autres vont emporteront complètement. Oui, je vous l'accorde, c'est un peu une définition de l'art contemporain, mais qui sied vraiment à "Inside". Parmi mes coups de coeurs personnels en tout cas, figurent C28 (ci-dessus), de Christophe Berdaguer et Marie Péjus, une pièce blanche immaculée et aveuglante, qui contraste avec le sombre des pièces qui l'entourent. Niveau fond, les deux artistes ont confectionné des arbres imaginaires selon les représentations en dessin faites suite à un test psychologique. 
Dans un genre différent, Dran a envahi l'escalier du Palais avec son street-art en noir et blanc, d'une qualité indéniable. Sa faculté à raconter des histoires et à s'approprier l'espace est assez incroyable. Un coup de coeur dans le genre.
Enfin, Le Refuge de Stéphane Thidet impressionne également. Une pièce neutre, un petit chalet, où l'on pourrait être tenté de se réfugier... s'il ne pleuvait pas à l'intérieur. Fascinant dans le fond comme dans la forme.





Cette exposition "Inside" est donc à part dans la programmation artistique actuelle, mais ça, c'est une constante du Palais de Tokyo. De par la diversité de son contenu, il y a forcément du bon et du moins bon. De part la thématique, qui renvoit à quelque chose de personnel, on parlera plutôt de parlant et de moins parlant. C'est en tout cas un voyage à faire, avec en point d'orgue cette incroyable installation de Numen/ForUse, que je qualifierai, si personne n'a encore fait la blague, de scotchante. Une bien bonne expo, à voir jusqu'au 11 janvier 2015!






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