mardi 30 juillet 2013

Eugène Boudin - Musée Jacquemart-André, Paris





Très important de faire un article sur une exposition qui est terminée! Du vrai travail d'actualité! Je me suis demandé s'il y avait un intérêt et finalement, oui, vous entendrez parler d'Eugène Boudin, c'est toujours ça. J'ai donc vu cette exposition dans ses derniers jours, puis je suis parti en vacances, ce qui ne m'a pas permis de la chroniquer avant. Je décide de vous en faire un petit topo quand même, car ces paysages impressionnistes risquent de vous embarquer bien loin, de vous dépayser et de vous changer les idées. Idéal en ces périodes de congés d'été, qui ne sont pas finies pour tout le monde. L'expo Boudin est terminée, vive Eugène Boudin!




Nous sommes dans de l'impressionnisme pur et dur. Dans le style bien sûr, dans la localisation des paysages peints également. Eugène Boudin est né à Honfleur, et c'est ici qu'il fit ses premiers pas, en complet autodidacte. Ses débuts sont plus esquissés que finis, il gagnera en précision au fil des années. Deauville et Trouville l'inspirèrent beaucoup, l'artiste leur consacrant nombre de tableaux. Il y peint autant ses plages et que la population bourgeoise qui y passe ses journées. Ses "Scènes de Plage" font d'ailleurs partie de ses oeuvres les plus célèbres, de même que le "Concert au Casino de Deauville", présent sur l'affiche de l'exposition. Seul la fin de sa carrière le fera voyager un peu, vers le Sud de la France ou Venise.




La spécialité de Boudin, c'est la mer. Ses rivages, ses plages, ses nombreuses déclinaisons selon la hauteur des marées, il est définitivement un peintre marin. Que ce soit sur la côte normande ou en Bretagne, ou plus au Nord, ce fils de pêcheur devient vite maître en la matière. Mais il ne faut pas oublier son autre qualité. Camille Corot surnomma Boudin le "Roi des Ciels", grâce à l'importance de ses textures atmosphériques, dont le contraste avec les eaux marquèrent bon nombre d'amateurs d'art. Parmi eux, non moins que Claude Monet, qui revendiqua fortement l'influence du peintre d'Honfleur. "Je dois tout à Boudin", disait-il. 




On a donc affaire à un des artistes les moins connus de la scène impressionniste. Pourtant, Boudin s'avère être un précurseur, il est de ces peintres ayant beaucoup impressionné et influencé. Est-ce que cela suffit pour faire une bonne expo? La réponse est malheureusement non. Celle-ci n'est pas mauvaise, loin de là, mais ce genre artistique a le défaut d'être parfois redondant. Et c'est le cas pour Boudin, dont les paysages se ressemblent assez souvent. Un tableau nous envoie directement sur la côte normande, nous dépayse en un instant. Mais une centaine de tableaux nous donne juste l'impression que l'artiste n'a pas su se renouveler. Et l'exposition semble parfois longue, alors que la visite se fait en moins d'une heure, ce qui est son autre défaut, paradoxalement.




Ceci étant dit, les amateurs de peinture impressionniste y trouveront leur compte, avec l'agréable surprise de découvrir un précurseur du genre. Il est important de connaître Monet, mais savoir d'où vient Monet l'est tout autant. Juste pour ça, l'expo se doit d'être respectée. Et encore une fois, n'oublions pas le principal attrait de ces quelques chefs-d'oeuvres, cette capacité à nous changer les idées, à nous envoyer loin en une fraction de seconde. C'est ce que je préfère dans l'impressionnisme, et je n'ai pas été déçu à ce niveau là en découvrant l'oeuvre d'Eugène Boudin.





samedi 13 juillet 2013

Quicktest Cinéma!





- 360 (2012) de Fernando Meirelles, avec Anthony Hopkins et Jude Law:
Un film chorale bien foutu, qui se laisse regarder sans aucun problème. On y trouve même quelques moments de bravoure, apportés par de très grands acteurs. Mais la fin donne l'impression que tout ceci n'est finalement qu'un prétexte, que l'imbroglio est plus important que l'histoire. L'émotion ne l'emporte pas et "360" ne sera rapidement qu'un lointain souvenir.

11/20

- Gatsby le Magnifique (2013) de Baz Luhrmann, avec Leonardo DiCaprio et Tobey Maguire:
Après un "Australia" plus posé, le réalisateur est aux commandes d'un des films événements de 2013. Si l'ensemble est également plus calme qu'un "Moulin Rouge" par exemple, on retrouve régulièrement les excentricités qui font son univers. Sauf qu'ici, on évite le too much habituel pour tomber dans le grand n'importe quoi, tant les choix artistiques vont à contre-sens de l'histoire. Les acteurs sont géniaux et évitent quelque peu le naufrage. Je n'ai jamais été fan du cinéma de Luhrmann, mais là, c'est le film de trop.

09/20

- Martha Marcy May Marlene (2012) de Sean Durkin, avec Elisabeth Olsen et John Hawkes:
Le thème des sectes est finalement tellement rare dans les films qu'il en devient la surprise de ce scénario étonnamment bien ficelé. Malgré un format indé US balisé, tout est intelligemment traîté, bien filmé, bien joué, notamment par la troisième soeur Olsen, qui efface en un film tout le passif des jumelles. Subtil et fortement conseillé!

15/20

- Tree of Life (2011) de Terence Malick, avec Brad Pitt et Jessica Chastain:
Comme d'habitude, Malick ne laisse pas indifférent. Cette fresque sur la vie est difficile à avaler, par sa longueur et par son traitement. C'est long, c'est pompeux à souhait, et pourtant c'est beau. Beau à couper le souffle parfois. Mais pour les amateurs d'un cinéma classique, "Tree of Life" restera une douloureuse épreuve. Si les mots contemplation métaphysique ne vous effraie pas, tentez votre chance.

13/20

dimanche 7 juillet 2013

Quicktest Musique!





- School of Seven Bells - Alpinisms (2009):
Quelle claque! Dire qu'il s'agit d'un premier album rend encore plus incroyable la performance du trio, devenu duo depuis. Un mélange de pop aérienne et d'electro complètement maîtrisé, même s'il manque encore de précision dans la production. La vraie réussite, ce sont surtout les arrangements de voix des deux soeurs jumelles, d'une beauté transperçante. A découvrir, et vite!

16/20




-Foals - Holy Fire (2013):
Je ne suis pas le seul à penser que Foals est un groupe, pour le moment du moins, un poil surcoté. Leur 3ème album, que voici, est une perle du rock selon les médias, un bon album pour moi, rien de plus. Rien de moins non plus, puisque le groupe a enfin réussi à trouver l'essence de sa musique, pour nous livrer un album cohérent et enfin mature. Foals a grandi, et est dorénavant un bon groupe. Rien de plus. Mais rien de moins non plus.

14/20




jeudi 4 juillet 2013

Dynamo - Galeries Nationales du Grand Palais, Paris





"Dynamo". Un siècle et de lumière et de mouvement dans l'art. Voici un titre d'expo qui m'avait bien laissé perplexe lors de sa programmation il y a quelques mois. Difficile de prévoir son contenu, difficile de se projeter et de s'imaginer la visiter. Puis les images circulant sur le web commencent à allécher, et on finit par faire confiance aux programmateurs du Grand Palais. La thématique de l'art cinétique est originale et plus qu'intéressante, elle a également l'avantage de ne pas s'adresser qu'aux amateurs de peinture, mais à tous les artistes. Autant de bonnes raisons de finalement se laisser tenter, par cette étude, à mi-chemin entre l'exposition et l'expérience sensorielle.




"Dynamo", c'est donc de l'art contemporain, même s'il s'étale de 1913 à nos jours. Même les précurseurs qu'étaient Calder ou Duchamp pouvaient être considérés comme des modernistes à leur époque, dans leur façon d'aborder l'oeuvre d'art, autrement, presque de manière physique, dans le sens scientifique du terme. Car réduire cette exposition a une simple convention contemporaine serait une erreur. On a ici tout un questionnement sur l'utilisation de la lumière et du mouvement dans l'art, que ce soit dans le trompe-l'oeil, la déformation de la perception, ou encore dans la mise en situation sensorielle. Des néons aux jeux de miroirs, des ambiances de couleurs aux agressions stroboscopiques, on se retrouve véritablement dans une expérience corporelle, où tous nos sens sont mis à contribution. Cela peut être agressif ou complètement dépaysant, mais peu d'oeuvres nous laissent indifférents. 





L'exposition est du coup assez longue, comptez entre 2 et 3 heures de visite. Il est très facile de se laisser happer par l'ambiance. A se perdre dans ces notions d'espaces, on en oublie le temps. Par exemple, on pourrait rester très longtemps dans cette pièce créée par Ann Veronica Janssens,  qui reconstitue un brouillard artificiel aux couleurs changeantes. Cette artiste est d'ailleurs pour ma part la grande découverte de "Dynamo". Chacune de ces contributions m'a laissé bouche bée, et son travail sur la couleur et la réflexion m'ont totalement convaincu. Parmi les valeurs sûres, je pouvais compter sur les travaux de Xavier Veilhan ou d'Anish Kapoor pour m'émerveiller. Résultat accompli sans problème avec un merveilleux mobile dans l'escalier pour le premier, et par des miroirs incroyables (entre autres) pour le second. La fontaine enfumée de Nakaya est une merveille, et l'oeuvre finale, signée Felice Varini finit de nous convaincre, grâce à un merveilleux trompe-l'oeil sur la terrasse extérieure.





Les sensations s'enchaînent, on tombe amoureux des formes simples, des couleurs vives, et des mouvements mécaniques, cinétiques, proches de l'obsession et de la fascination scientifique. "Dynamo" est, comme je le disais au départ, à mi-chemin entre l'exposition et l'expérience. De ce fait, il m'est assez difficile de vous la raconter, la vivre sera pour vous bien plus parlant. Je ne peux en tout cas que vous la recommander vivement, que vous soyez amateurs d'art ou pas, que vous soyez seul ou en famille (les enfants, à partir d'un certain âge, adoreront). Il vous reste une quinzaine de jours, jusqu'au 22 juillet précisément, pour vous abandonner dans les fabuleux méandres de la dynamique artistique. 

http://www.youtube.com/watch?v=IoCfKD0JlAw