mercredi 17 avril 2013

Nouvelle rubrique: Les Incontournables!





Printemps 1996. Assis sur une chaise devant chez moi, je m'apprête à mettre en marche mon Walkman. Le hasard a voulu que quelques exemplaires du premier album d'un jeune groupe californien, sorti quelques mois plus tôt, atterrissent dans un minuscule disquaire de Chambéry. Le hasard a également voulu que l'un de mes potes achète ce disque, par hasard, sans l'écouter auparavant (une autre époque...), simplement parce que la pochette était jolie. Il m'en a fait une cassette (une autre époque, je vous dis) et je n'ai plus qu'à appuyer sur play pour voir la vie autrement. Je ne le sais bien sûr pas encore. J'écoute de la musique depuis quelques années déjà, depuis que Metallipierrot (véridique!) a propagé l'album noir de Metallica dans la cour de Vaugelas, mon lycée. Metallica, puis Rage, les Smashing, Nirvana, les Red Hot. Je pensais sincèrement que c'était mon univers, mon son. Mais ce disque là a vraiment changé ma façon de ressentir la musique, c'est la première fois qu'un disque me faisait l'effet d'un miroir. J'aimais Metallica mais je ne me reconnaissais pas entièrement dans ce style noir à tête de mort. J'aimais Nirvana mais je ne me reconnaissais pas vraiment dans ce côté "auto-destructeur". Cet album était différent, ce groupe était différent, et les groupes qui étaient amis avec eux aussi, Korn, Far, Human Waste Project, Incubus, que je découvrirai plus tard. Et je me reconnaissais en eux. Mais ça, je ne le sais pas encore, car comme je le disai, je n'ai pas encore appuyé sur play. 





Deftones, "Adrenaline", 1995. Un son complètement différent. Le néo-métal est un style qui a beaucoup été critiqué par la suite. Il n'empêche que l'on n'invente pas un nouveau genre musical tous les jours, loin de là. Et même si Faith No More avait bien balisé le terrain, cet album et le premier Korn l'ont fait. A partir de là, on se tait un peu. La qualité première du néo, comme on l'appellera ensuite, c'est justement que ce n'est pas vraiment du métal. Le hip hop est une influence majeure de Korn, comme la new wave l'est pour Deftones ou le funk pour Incubus. Le mélange des genres est roi, l'ouverture d'esprit est une loi impérative et les préjugés musicaux n'ont pas leur place. Et ça, ça change tout. Pour moi en tout cas, ça a tout changé. Ainsi, les premières notes d'"Adrenaline" sont à la fois douces et agressives et instaure un contraste de chaque instant, qui donne un relief fou à cette musique, qui en devient imprévisible et ne laisse pas de place à l'ennui. La voix incroyable de Chino y est bien sûr pour beaucoup, la rythmique de Chi et Abe est impressionnante et les riffs variés de Stephen séduisent. Mais encore une fois, ce qui frappe, c'est l'ensemble, c'est le résultat obtenu par cet album, finalement si inclassable qu'on a dû inventer un style de musique pour parler de cette nouvelle scène.




La valeur ajoutée de cet album, en opposition à leur deuxième album, également cultissime, c'est le charme du "premier album". "Around The Fur" sera plus mature dans l'écriture, mieux produit, mieux enregistré, plus cohérent. Mais le charme des débuts, cette énergie, cette candeur, cette fougue, cette rage même, ce sont des éléments qui se perdent forcément à un moment de la carrière d'un groupe, et "Adrenaline" en est rempli. D'où cette impression de sincérité absolue, et cet effet miroir dont je parlais. Peu importe s'il est parfait ou pas, s'il est meilleur que le second, il est le genre d'album qui nous parle. C'est une oeuvre pure, sincère et intègre, qui ne plaira pas forcément à tout le monde de part son contraste, mais qui mérite à mon sens une attention particulière. Pour ma part, on parle de contraste, c'est donc tout à fait logique qu'il fasse partie de ma liste d'albums favoris.




Le fait que le premier disque de cette nouvelle rubrique soit le premier Deftones n'est bien sûr pas anodin. "Adrenaline" est un album culte et a changé beaucoup de choses pour moi, mais j'aurai pu en choisir un encore plus personnel. Tout ceci n'est qu'un prétexte à un hommage à Chi Cheng, bassiste original du groupe, décédé samedi soir. Suite à un grave accident de voiture en 2008, il était depuis longtemps dans un état semi-comateux et s'est éteint ce week-end. Je n'aime pas les clichés du RIP affiché sur les réseaux sociaux et tout cela, mais je dois avouer que son départ m'a bien attristé. Korn, Deftones et tout le début du néo prônaient des valeurs familiales assez fortes et saines, et il était si facile pour nous de se sentir concernés et de faire partie, en quelque sorte, de cette famille. Au lieu de faire un simple hommage, ce qui aurait été un peu idiot, vu que je ne le connaissais évidemment pas personnellement, je préfère parler de sa musique, de sa sincérité et de l'âme qu'il mettait avec les autres dans la musique de Deftones. Je peux en parler, pour l'avoir ressenti tellement de fois depuis ce printemps 1996. Merci pour ça Chi, so long...




samedi 6 avril 2013

Quicktest Ciné!





- Félins (2012) de Keith Scholey et Alastair Fothergill, avec Samuel L. Jackson:
Un documentaire animalier de toute beauté qui, même s'il est clairement destiné à un public familial, avec toute la naïveté qui va avec, sait se rendre passionnant. Le dosage scénarisation - reportage est maîtrisé et les félins sont forcément plus qu'attachants. Magnifique, et tout public.

15/20

- Battleship (2012) de Peter Berg, avec Taylor Kitsch et Liam Neeson:
L'avantage quand on s'attend à une grosse daube, c'est que la surprise a des chances d'être bonne. Je ne vais quand même pas aller jusque là mais il est vrai que les effets spéciaux sont incroyablement réalistes, vraiment impressionnants. Le scénario n'est pas si naze en ce qui concerne l'intrigue principale, mais tout le reste est une catastrophe (intrigues secondaires, personnages, dialogues). A voir un soir de débranchage de cerveau.

09/20

- Twixt (2012) de Francis Ford Coppola, avec Val Kilmer et Elle Fanning:
Un film étrange. Visuellement d'abord, où certains plans sont d'une rare beauté et d'autres ressemblent plus à un film amateur. Au niveau du scénario aussi, qui sait nous accrocher par moments puis nous faire décrocher aussi vite, à cause de gros problèmes d'écriture, notamment la partie autobiographique qui ne se fond pas très bien dans l'histoire.

10/20

- Avengers (2012) de Joss Whedon, avec Robert Downey Jr et Samuel L. Jackson:
Difficile de faire un film qui se tient avec autant de stars et autant de personnages principaux. Mission accomplie sans problème pour Joss Whedon, l'ensemble est d'une fluidité et d'un savoir-faire sans faille. Par contre, je n'accroche pas du tout à l'aspect strictement commercial de cette franchise, à nous placer un par un les personnages puis la totale à la fin. Enfin, un manque de personnalité évident rendra ce film finalement banal.

12/20