lundi 29 décembre 2014

Top 10 des meilleures chansons sorties en 2014!



Je commençais justement ces derniers jours à penser à mon bilan culturel de l'année, quand Miss V. a débarqué avec son Top 10 des meilleures chansons de 2014. Je ne considère pas la musique selon des chansons, mais plutôt en terme d'albums d'habitude, mais je me suis dit que cela ferait un peu de changement. Ce fût difficile, car dans l'absolu, mon Top 10 chansons 2014 serait uniquement constitué de titres issus de mes 2 albums de l'année. J'ai dû vraiment réfléchir pour trouver dix groupes ou artistes qui m'ont peut-être moins marqué par leur album, mais qui ont eu le mérite d'avoir écrit un titre phare de ces 12 derniers mois. Verdict?


10. Pharrell Williams - Happy:
Surpris d'entrée? Bah oui, mais en même temps, qu'est-ce qu'une bonne chanson? Un morceau qu'on a entendu 137 millions de fois, qui nous fait encore bouger, qui nous met encore la pêche, répond à mon avis à la question. Je ne suis pas forcément fan de tout ce que fait Pharrell, mais ce "Happy" mérite sa place dans mon classement, et tant pis pour le côté "commercial", on s'en fout!




9. Lana Del Rey - Shades of Cool:
Franchement, le phénomène Lana Del Rey m'a laissé indifférent à la sortie de son premier album. "Ultraviolence" a su me montrer d'autres choses, et le refrain de "Shades of Cool" est à l'origine de ce revirement. Je n'ai toujours pas eu le temps de lui jeter une oreille attentive, mais je n'ai plus une image négative de la demoiselle, et c'est déjà ça.




- 8. Future Islands - Seasons (Waiting On You):
Comme je vous le disais en intro, on parle de chansons. Bien que sympathique, l'album de Future Islands est un peu répétitif à mon goût, et ne rentrerait peut-être pas dans mon Top albums 2014. Mais ce titre a clairement quelque chose. Il est ce qu'il y a de mieux dans Future Islands, du timbre dingue du chanteur (sans ses mimiques folles) à l'ambiance feutrée des claviers. Du bon!




- 7. Metronomy - Month of Sundays:
Encore un bon album, mais loin d'être parfait, et finalement décevant si l'on considère que Joseph Mount n'est toujours pas capable de convertir son potentiel sur la durée d'un disque. Reste quelques morceaux plus que convaincants, et "Month of Sundays" fait partie des instants de grâce de "Love Letters".




6. Jungle - Busy Earnin':
On pourrait parfois reprocher à Jungle d'avoir une formule et d'en user tant que possible. Mais écoutez ce morceau et osez me dire que vous n'êtes pas emportés par ce groove monstrueux! La mélodie parfait le travail et l'on tient l'un des morceaux de cette année. Etonnant d'ailleurs qu'il n'ait pas été davantage utilisé par les émissions télé et autres publicités... 




5. Alt-J - Hunger Of The Pine:
Je n'en suis pas sûr mais il me semble que "Hunger Of The Pine" a été le premier morceau présenté pour la sortie du second album d'Alt-J. Quand on connait l'importance du deuxième disque dans la carrière d'un groupe, on comprend l'importance de cette chanson. 3'46 pour montrer qu'Alt-J n'est pas un feu de paille. Classe!




4. Damon Albarn - Lonely Press Play:
Je crois qu'entre la rencontre loupée à la Fnac, la dédicace, le concert à l'Alhambra, j'ai suffisamment parlé de Monsieur Damon cette année. Mais aussi bon soit son album, il ne pourra rien faire face au trio féminin de 2014. Et niveau Top chansons, il échoue même au pied du podium... Par contre, si on fait un résumé de ces vingt derniers années, il lui reste pas mal d'avance tout au sommet, pas de souci...




3. Sia - Chandelier:
J'évoquais le côté commercial de Pharrell, mais que dire de Sia? Comment provoquer un tel raz-de-marée populaire en moins de 4 minutes? Mélodie parfaite, clip hallucinant (et halluciné), technique irréelle... Et en plus, elle se paie le luxe de rester indépendante en refusant de faire trop de promo. Je me suis peut-être planté, la chanson de l'année, c'est peut-être celle-ci...




2. St Vincent - Digital Witness:
Car je ne vais pas vous mentir, mon classement chansons est tout de même un tout petit poil influencé par mon top albums. Juste un peu, promis. Ce qui fait que Sia termine troisième, c'est la qualité des albums des deux premières places. St Vincent modernise son rock indépendant, à l'image de ce "Digital Witness", et rafle la mise. Elle collectionne les prix d'album de l'année dans de nombreux magazines spécialisés, et ce n'est pas moi qui vais les contredire.




1. Azealia Banks - 212 feat. Lazy Jay:
St Vincent, album de l'année, Azealia Banks est deuxième. Par contre, "212" est ma chanson de 2014. Comment mélanger mieux que ça le hip hop, la house, la pop (pour la mélodie au milieu) et l'intensité du rock? J'écoute ce titre quand j'ai la pêche, ou quand je vais bosser et que je suis justement à la recherche d'un peu de pêche, mais il fonctionne également quand je suis ronchon ou tristoune. Un morceau, un album et une artiste bien plus riche qu'il n'y parait! 




dimanche 28 décembre 2014

Hokusai - Galeries Nationales du Grand Palais, Paris





C'est l'une des expositions phares de cette fin d'année, Hokusai est au Grand Palais depuis le début du mois d'octobre. Le lien entre les cultures françaises et japonaises n'est plus à démontrer et le succès de cette rétrospective en est encore une fois la preuve. Après tout, Hokusai n'est ni Monet, ni Hopper, entendez par là que bien que tout le monde connaisse sa grande vague, on n'a pas non plus à faire au peintre le plus connu de la planète. Pourtant, on a l'impression d'y aller comme on va voir un classique, un intemporel qui a marqué l'inconscient collectif. Son influence au Japon est indéniable, mais elle semble l'être dans d'autres régions du monde, comme la nôtre. Certes, à moindre échelle, mais l'on ne boude certainement pas notre plaisir au moment d'entrer.




Après une salle introductive, c'est tout logiquement de façon chronologique que l'oeuvre du peintre japonais nous est présentée. Tout logiquement, car différentes périodes marquent clairement sa carrière, l'artiste changera même de nom selon l'évolution de son travail. Ainsi, une estampe Shunro, une gravure Sori ou un tableau Hok'sai sont l'oeuvre d'un seul et même homme. Chaque salle représente une ère de son parcours, et retrace celui-ci de manière très complète. On appréciera beaucoup la coupure entre le rez-de-chaussée et le premier étage, avec son petit film montrant le côté technique de la conception, notamment, des estampes commerciales, et un petit espace animation très agréable qui permet une pause salutaire, au vu du nombre de pièces présenté.



Car oui, il y a beaucoup de choses à voir. Hokusai a consacré sa vie à son travail, il espérait même vivre jusqu'à 110 ans, pensant qu'il ne deviendrait un véritable artiste qu'à un âge très avancé. C'était une de mes craintes, que l'exposition soit un peu répétitive. J'aime les estampes, je n'ai rien contre le dessin, les croquis, mais ce n'est pas non plus une passion pour moi. Bien sûr, j'apprécie la précision incroyable de ses innombrables livres de dessins, mais j'ai trouvé certaines sections longuettes. Rien de grave, les thèmes ainsi que les supports sont heureusement variés, et permettent de rester dans l'ambiance. J'ai par exemple beaucoup aimé la partie sur les fantômes japonais, et leurs longs cheveux noirs, faisant le lien avec les films d'horreurs de notre temps. Ou la grande période Hokusai Manga, et ses milliers de "dessins divers" qui sont peut-être les ancêtres des mangas d'aujourd'hui. Quelques longueurs donc, mais rien de grave... 




Quant aux qualités de l'exposition, elles sont nombreuses. Ce qui fait notamment la force du travail d'Hokusai, c'est la variété de son oeuvre et son incroyable précision, sa dévotion à son art se rapprochant d'un certain état de sagesse. Cet acharnement l'a conduit à une beauté et à une précision de plus en plus flagrante, transcendée sur la fin par une sorte de vision, qui l'amena à appliquer tout ça à la peinture. Le meilleur est donc gardé pour la fin, où ses "Estampes du Monde Flottant" nous émerveillent, avant d'être convaincus entièrement avec les "Cent Vues du Mont Fuji". Il avait raison, c'est vraiment dans cette période de sa vie qu'il a su donner une autre dimension à son art, en s'appuyant sur des années de pratique acharnée. Ce qu'il faut voir également, c'est que son mélange de traditionnel et de modernité nous induit toujours en erreur, nous faisant penser qu'il est un peintre plutôt récent, du début du 20ème siècle par exemple. Hokusai est né en 1760... C'est sur ce point que le peintre japonais se pose comme un grand maître de l'art japonais et mondial, et force le respect de ceux qui visiteront cette exposition.





L'expo de fin d'année au Grand Palais est toujours un événement à ne pas louper pour le grand public. Hokusai ne fait pas défaut à la tradition et confirme le carton annoncé. Pour les personnes comme moi qui ne sont pas plus sensibles que ça aux coups de crayon, la rétrospective Hokusai n'est pas parfaite et souffre de quelques longueurs. Mais pour le reste, on ne pourra qu'apprécier la variété et la beauté du travail du japonais, et la joie d'avoir pu voir en vrai ce grand classique de la peinture qu'est la grande vague. Vous avez jusqu'au 18 janvier pour en profiter!





samedi 13 décembre 2014

Quicktest Ciné!





- Iron Man 2 (2010) de Jon Favreau, avec Robert Downey Jr et Mickey Rourke:
Toujours léger, toujours agréable à regarder. Tout est soigné, tout fonctionne au millimètre. La mythologie aussi est légère, on croit à une évolution du personnage principal au début, mais ce n'est qu'un feu de paille, tout revient bien vite à sa place. La relative profondeur viendra du coup des méchants, avec un Sam Rockwell Sam-Rockwellesque, et un Mickey Rourke tout en présence. Un bon divertissement, comme d'hab.

13/20

- Moi, Moche et Méchant 2 (2013) de Chris Renaud et Pierre Coffin:
Difficile d'enchaîner après un carton. Si on refait la même, on se fait critiquer. Si on change tout, le risque est trop grand. "Moi, Moche et Méchant 2" est ce qui se fait en général dans ces cas là, il essaie de satisfaire tout le monde, ce qui n'est pas forcément le meilleur choix. Le scénario tranche avec le premier par son manque de simplicité, et, à l'instar de "Cars 2", oublie d'assumer le côté enfantin. Le cahier des charges est rempli, mais la justesse de ton n'est pas là.

11/20

- Man of Steel (2013) de Zack Snyder, avec Henry Cavill et Amy Adams:
Le super-héros maudit du cinéma revient. Pas de bol sur ce coup-là non plus, c'est Zack Snyder qui s'en occupe. Et comme d'habitude, quand Zack Snyder s'occupe de quelque chose, il s'en occupe en plein. Du coup, "Man of Steel" n'est pas un Superman, c'est un film de Snyder. Avec un grand "S" sur sa poitrine aussi. On sent que chaque plan est une excuse pour montrer quel réalisateur extra il est. Le scénario oscille entre le bon et le grand n'importe quoi et Superman reste maudit au cinéma.

08/20

- Only God Forgives (2013) de Nicolas Winding Refn, avec Ryan Gosling et Kristin Scott Thomas:
"Only God Forgives" est-il une copie de "Drive"? Pas vraiment. Le style est le même, c'est certain, l'ambiance est prenante, les trempes visuelle et sonore sont impressionnantes. Mais quelques maladresses, non présentes dans "Drive", viennent fragiliser ce film. D'abord, à cause du film précédent, Gosling en mec fragile, on a du mal à y croire. Ensuite, le scénario, cette pourtant simple histoire de vengeance, ne nous emmène pas très loin. On est envoûté par la forme, mais l'on sent le cruel manque d'épaisseur.

12/20

lundi 8 décembre 2014

Inside - Palais de Tokyo, Paris





Petite visite il y a quelques jours au Palais de Tokyo, un des endroits préférés à Paris des amateurs d'art contemporain. On retrouve toujours une ambiance particulière en ce lieu, où l'art y est représenté de manière singulière. Et cela tient autant au cadre qu'à la programmation qui nous est proposée. L'exposition "Inside" donnait donc envie d'y refaire un tour, lançant ainsi pour moi une sorte de marathon des expositions, car mon retard en la matière commence à être conséquent. Hokusaï, Niki de Saint Phalle, le street-art à la piscine Molitor, Duchamp et Koons à Pompidou, etc... Il va falloir rattraper tout ça, mais chaque chose en son temps, pour l'instant, je vous fais un topo sur "Inside", au Palais de Tokyo...




L'exposition a pour thème l'intériorité, elle est un voyage intime et parfois perturbant permettant d'explorer le soi. Différents artistes nous invitent donc à nous interroger sur nous-mêmes grâce à leurs oeuvres ou leurs installations. Encore une fois, le cadre du Palais de Tokyo joue beaucoup dans ce périple, se révélant être le cadre idéal de par sa structure méandreuse. En atteste la première oeuvre, monumentale, du collectif Numen/ForUse, ces boyaux de scotch qui envahissent le hall d'entrée du musée ressemble à une vaste toile d'araignée en 3D, à l'intérieur de laquelle nous nous ferons un plaisir de pénétrer. L'escalier sera un parfait réceptacle du travail du grapheur Dran. Et les salles sombres et reculées du Palais accueilleront au mieux les oeuvres les plus simples, les salles de projection ou l'immensité blanche du C28. L'exposition et le musée semble en parfaite symbiose, amplifiant l'impression de voyage interne et intime. 





Avant de revenir sur le reste, je me dois de m'attarder un peu plus sur cette première installation. "Inside" est une expo qui se vit, qui se ressent, j'essaierai donc d'être bref car chacun aura son ressenti sur chacune des pièces proposées pendant la visite. Mais l'expérience Tape Tokyo est tellement unique qu'elle mérite un petit paragraphe. De l'extérieur, c'est déjà impressionnant. Mais ça l'est encore plus quand on découvre qu'on peut pénétrer cette toile de scotch. On nous propose de traverser l'oeuvre, avec l'impossibilité de faire marche arrière. Une fois entré, on termine! Les claustrophobes n'y mettront donc pas les pieds, et c'est la première force artistique de cet impressionnant vortex, qui témoigne de la peur que l'on peut ressentir face à l'intériorité. Pourtant, à l'intérieur, tout n'est qu'apaisement. Cette douce lumière, ces reflets, le bien-être de se retrouver blotti dans ces parois... Parfois, c'est très glissant, et croiser ou doubler des gens qui s'y attardent peut se révéler un sacré exercice physique. Mais la sensation est unique, indescriptible et vaut à elle seule d'aller voir cette exposition. Sans compter toutes les analyses que l'on peut faire quand à la traversée de ce tunnel et l'impression que l'on a quand on revient dans le monde réel. Freud aurait adoré!





A vivre donc, comme le reste de l'exposition, sur lequel je ferai le choix de ne pas m'attarder plus que ça. On a vraiment là une exposition subjective, que chacun verra différemment selon son intimité. Ainsi, certaines oeuvres vous laisseront complètement de marbre, là où d'autres vont emporteront complètement. Oui, je vous l'accorde, c'est un peu une définition de l'art contemporain, mais qui sied vraiment à "Inside". Parmi mes coups de coeurs personnels en tout cas, figurent C28 (ci-dessus), de Christophe Berdaguer et Marie Péjus, une pièce blanche immaculée et aveuglante, qui contraste avec le sombre des pièces qui l'entourent. Niveau fond, les deux artistes ont confectionné des arbres imaginaires selon les représentations en dessin faites suite à un test psychologique. 
Dans un genre différent, Dran a envahi l'escalier du Palais avec son street-art en noir et blanc, d'une qualité indéniable. Sa faculté à raconter des histoires et à s'approprier l'espace est assez incroyable. Un coup de coeur dans le genre.
Enfin, Le Refuge de Stéphane Thidet impressionne également. Une pièce neutre, un petit chalet, où l'on pourrait être tenté de se réfugier... s'il ne pleuvait pas à l'intérieur. Fascinant dans le fond comme dans la forme.





Cette exposition "Inside" est donc à part dans la programmation artistique actuelle, mais ça, c'est une constante du Palais de Tokyo. De par la diversité de son contenu, il y a forcément du bon et du moins bon. De part la thématique, qui renvoit à quelque chose de personnel, on parlera plutôt de parlant et de moins parlant. C'est en tout cas un voyage à faire, avec en point d'orgue cette incroyable installation de Numen/ForUse, que je qualifierai, si personne n'a encore fait la blague, de scotchante. Une bien bonne expo, à voir jusqu'au 11 janvier 2015!