mercredi 15 juin 2011

Live report: Digitalism, Nouveau Casino, Paris, 14-06-2011





Gros évènement electro hier soir, avec le premier concert en France de Digitalism pour la sortie imminente de leur 2ème album, "I Love You, Dude". Et ça se passe au Nouveau Casino, petite mais très réputée salle parisienne. Tous les éléments semblaient réunis pour un concert electro de haute volée.


En première partie, le duo parisien Logo réchauffe doucement la piste. La salle se remplit progressivement avec un son de qualité mais un peu inégal, et un peu trop DJ Set à mon goût. Un groupe à suivre tout de même.
Comme annoncé, Digitalism débarque à 21h15. Le décor se dévoile avec les deux coeurs, qui serviront d'écrans pour les vidéos. La salle est pleine, et le duo hambourgeois nous assène un "Idealistic" d'entrée. Il joue à moitié live, avec un batteur, et Jens au chant sur de nombreux titres. Le son est énorme, comme souvent au Nouveau Cas', et le public est d'entrée réceptif. Même s'il ne l'avait pas été, les allemands nous auraient rappelé à l'ordre grâce aux bombes présentes sur leur 2ème opus, "Stratosphère" ou "Miami Showdown". Imparables, surpuissants,  les titres des 2 albums s'enchaînent parfaitement, les rythmes sont variés et on ne s'ennuie pas une seule seconde. Bien au contraire, on se prend même une claque à chaque nouveau beat, et on ne peut que danser et se régaler. 1h15, rappel inclus. Court, me direz vous? Pas forcément. Mieux vaut 1h15 sans respirer que 2h avec des moments où l'on décroche.


Je fais de moins en moins de concert, la déception étant de plus en plus souvent au rendez-vous. Celui-ci était même mon premier en 2011, si je ne me trompe pas. Mais après l'excellent concert bien old school de Deftones en décembre dernier, ce live de Digitalism me donne fortement envie de m'y remettre. Puissant, dansant, joyeux, et créatif, à l'image des vidéos projetées, de quoi ridiculiser bon nombre de concerts soit disant rock auxquels j'ai assisté. Et c'est tout naturellement que l'on m'y reprendra sûrement le 16 septembre prochain à la Machine du Moulin Rouge. Enorme!



samedi 11 juin 2011

Angus & Julia Stone - Down The Way (2010)






On a beaucoup entendu parlé ces derniers temps du duo australien Angus & Julia Stone. Grâce à leur tube planétaire "Big Jet Plane", leur dernier album "Down The Way" s'est très bien vendu, et les salles de concert se sont bien vite remplies. La pop folk des deux frères et soeurs a sans problème conquit le coeur du grand public. Comme toute révélation, il est intéressant de vérifier si ce carton est mérité ou pas. Car le succès mainstream n'est pas souvent signe de qualité...

Les premières notes donnent raison au duo. La douceur de leurs folk songs se révèle agréable d'entrée. Un peu de guitare acoustique, un peu de piano, et le mélange des deux voix qui fonctionne tout à fait. Leur grain va on ne peut mieux avec le style, tendre, intimiste, avec juste ce qu'il faut de mélancolie. Julia semble quand même avoir une personnalité vocale plus affirmée que son frère. Les titres où elle apparaît nous accrochent davantage, comme "For You" par exemple. Mais peut-être est-ce moi qui, comme vous le savez, suis plus sensible aux voix féminines que masculines. Cependant, objectivement, Angus a parfois tendance à surjouer, comme dans "Big Jet Plane", où l'on a peur que le jeune homme s'étrangle avec ses propres mots, ou à imiter, comme dans le très beau "Draw Your Swords" où il fait un peu du Jeff Buckley à la fin, et le très Ben Harper "Yellow Brick Road". Rien de grave, ce n'est pas là que le bât va blesser.

Le gros problème de cet album, c'est que chaque chanson s'appuie sur la même base mélodique de son début à sa fin. Pour certaines, pas de problème, ça marche, a l'instar du titre d'ouverture "Hold On". Pour d'autres, la réussite ne sera pas la même. "Black Crow" par exemple tourne pendant 4 minutes sur 3 notes. Pire, "Yellow Brick Road" et ses 7 minutes 30. Le sampler a été inventé pour moins que ça! Si on ne fait pas attention, l'album passe bien, car ce minimalisme, dirons-nous, est compensé par une production et des arrangements de qualité. Mais dès que l'on monte notre exigence d'un cran...

Angus & Julia Stone finalement, c'est sympa quand on écoute les deux premières minutes de chaque chanson. Cette redondance mélodique finit par provoquer l'ennui sur quelques titres, puis sur l'album. Malgré cela, on reconnaîtra au duo un indéniable sens de la mélodie et de la beauté. L'album a le charme de la simplicité, quand celle-ci est bien exploitée. D'où vient le problème alors? D'un manque de personnalité? De la jeunesse peut-être. Laissons leur le temps de grandir, et suivons les d'une oreille, ou de deux pour ceux d'entre vous qui trouveront cet album sympa. Et il y en aura.

Personnellement, ma note sera un peu dure. Je ne pense pas que mes ami(e)s professeurs me contrediront si je dis qu'il est frustrant de noter un élève dont on se demande s'il a fait le maximum ou pas. Car avec leur sens mélodique, ces deux là auraient pu, avec une plus grande exigence, nous pondre un album de grande classe. Et pas un album... mignon. Maintenant, l'avenir nous dira si l'on a affaire à un manque de maturité musicale ou à de véritables limites dans la composition.

10/20



mardi 7 juin 2011

Chagall et l'Avant-Garde Russe - Musée de Grenoble



Il n'y en a pas que pour les parisiens! Premier jour de vacances et me voici au musée de Grenoble, pour voir l'exposition "Chagall et l'Avant-Garde Russe". Ce n'était pas forcément un thème qui m'intéressait particulièrement a priori, mais premier dimanche du mois oblige, entrée libre, donc l'occasion était quand même belle de s'ouvrir, malgré le monde, à une des périodes artistiques les plus importantes du XXème siècle.

L'exposition s'appuie sur l'oeuvre de Chagall pour parcourir de façon thématique l'art russe de 1900 à 1920. Du début de son oeuvre, jusqu'à son implication à l'école d'art de Vitebsk, ses tableaux servent de fil conducteur et tissent des liens avec des artistes comme Gontcharova, Larionov, Kandinsky ou Malevitch, et les différents mouvements de l'époque, du néo-primitivisme au rayonnisme. Parmi les plus connus, on trouvera "En Avant, En Avant", "La Noce", "La Mort" ou "Le Marchand de Journaux".





En ce qui concerne les autres peintres, l'exposition présente quelques oeuvres du groupe d'artistes Le Cavalier Bleu, emmené par Kandinsky et son "Improvisation III". Autres gros morceaux, Gontcharova et ses "Porteuses", Larionov et son "Portrait de Femmes" (ci-dessous). Le passage des russes à Paris est bien représenté, ainsi que leur retour en Russie pendant la révolution. Malevitch nous fait réfléchir avec sa "Croix Noire"et son suprématisme. Enfin, l'expo touche à des thèmes plus larges comme l'architecture, la photographie (notamment "L'Escalier" de Rodtchenko), le cinéma ou le théâtre.




Tout est une question de goût bien sûr, et même si tout ne m'a pas plu (je ne suis pas un grand fan de Kandinsky par exemple), on ne peut que reconnaître l'intérêt de cette exposition. Elle est une très bonne présentation de cette période importante de l'histoire de l'art qu'est l'Avant-Garde Russe. De belles découvertes, un thème vraiment intéressant dans ce très bel endroit qu'est le musée de Grenoble. L'expo se termine le 13 juin, donc n'hésitez pas si vous n'êtes pas trop loin!


mercredi 1 juin 2011

Sia - We Are Born (2010)





J'avais découvert Sia Furler dans Zero Seven, un duo britannique electro-pop où elle chantait aux côtés notamment de Jose Gonzales. Elle y est éblouissante, le genre de voix comme il en existe peu, capable de sublimer n'importe quel morceau. J'étais assez impatient de voir ce qu'elle faisait en solo. Avant même la première écoute,  son univers semble bien différent! La pochette de son cinquième album, "We Are Born", rose avec des couleurs tout partout, tranche forcément avec l'univers mélancolique des 2 londoniens.


Musicalement, la quadruple calotte du début de l'album, "We Are Born", "Clap Your Hands", "Stop Trying" et "You've Changed", confirme cette impression. La miss nous emmène dans une pop sucrée matinée d'electro bien dansante. De quoi vous donner la pêche à n'importe quel moment de la journée! Les mélodies vocales sont exceptionnellement catchy, difficile de ne pas accrocher tout de suite, et peut-être irrémédiablement. Et elles n'ont d'équivalent que la qualité d'interprétation de Sia, qui montre qu'elle est à l'aise dans tous les styles musicaux.


La suite de l'album oscille entre les tubes dance qui font bouger le popotin, les morceaux pop comme "Hurting Me Now" ou le fabuleux "Cloud", et quelques ballades comme "Be Good To Me". Et c'est de là que viendront mes réserves. Pas que ce morceau soit mauvais, loin de là, mais il révèle à lui tout seul le gros défaut de l'album. Sia est une chanteuse fantastique, mais à force de mettre sa voix en avant, on entend plus que ça! Les arrangements sont assez simples et la production a tendance à les rendre discrets, parfois trop, à l'instar de ce "Be Good To Me" qui en devient presque agaçant. La voix nous casse les oreilles et parait même surjouée. Heureusement, la plupart du temps, la qualité des chansons et des mélodies compense ce défaut. De plus, les trois quarts du disque sont dansants et les beats prennent la place qu'il faut.


On a parfois besoin de légèreté dans la vie. Et l'univers coloré de Mam'selle Furler nous permettra d'engloutir une bonne dose de glucide, nécessaire au bien-être de notre corps. Ses trésors vocaux nous feront oublier la simplicité de certaines instrumentations et nous donneront le sourire à tous les coups. Cet album ne se classera pas dans nos impérissables, mais il est suffisamment bon pour qu'on y revienne de temps en temps avec grand plaisir!


14/20