dimanche 28 décembre 2014

Hokusai - Galeries Nationales du Grand Palais, Paris





C'est l'une des expositions phares de cette fin d'année, Hokusai est au Grand Palais depuis le début du mois d'octobre. Le lien entre les cultures françaises et japonaises n'est plus à démontrer et le succès de cette rétrospective en est encore une fois la preuve. Après tout, Hokusai n'est ni Monet, ni Hopper, entendez par là que bien que tout le monde connaisse sa grande vague, on n'a pas non plus à faire au peintre le plus connu de la planète. Pourtant, on a l'impression d'y aller comme on va voir un classique, un intemporel qui a marqué l'inconscient collectif. Son influence au Japon est indéniable, mais elle semble l'être dans d'autres régions du monde, comme la nôtre. Certes, à moindre échelle, mais l'on ne boude certainement pas notre plaisir au moment d'entrer.




Après une salle introductive, c'est tout logiquement de façon chronologique que l'oeuvre du peintre japonais nous est présentée. Tout logiquement, car différentes périodes marquent clairement sa carrière, l'artiste changera même de nom selon l'évolution de son travail. Ainsi, une estampe Shunro, une gravure Sori ou un tableau Hok'sai sont l'oeuvre d'un seul et même homme. Chaque salle représente une ère de son parcours, et retrace celui-ci de manière très complète. On appréciera beaucoup la coupure entre le rez-de-chaussée et le premier étage, avec son petit film montrant le côté technique de la conception, notamment, des estampes commerciales, et un petit espace animation très agréable qui permet une pause salutaire, au vu du nombre de pièces présenté.



Car oui, il y a beaucoup de choses à voir. Hokusai a consacré sa vie à son travail, il espérait même vivre jusqu'à 110 ans, pensant qu'il ne deviendrait un véritable artiste qu'à un âge très avancé. C'était une de mes craintes, que l'exposition soit un peu répétitive. J'aime les estampes, je n'ai rien contre le dessin, les croquis, mais ce n'est pas non plus une passion pour moi. Bien sûr, j'apprécie la précision incroyable de ses innombrables livres de dessins, mais j'ai trouvé certaines sections longuettes. Rien de grave, les thèmes ainsi que les supports sont heureusement variés, et permettent de rester dans l'ambiance. J'ai par exemple beaucoup aimé la partie sur les fantômes japonais, et leurs longs cheveux noirs, faisant le lien avec les films d'horreurs de notre temps. Ou la grande période Hokusai Manga, et ses milliers de "dessins divers" qui sont peut-être les ancêtres des mangas d'aujourd'hui. Quelques longueurs donc, mais rien de grave... 




Quant aux qualités de l'exposition, elles sont nombreuses. Ce qui fait notamment la force du travail d'Hokusai, c'est la variété de son oeuvre et son incroyable précision, sa dévotion à son art se rapprochant d'un certain état de sagesse. Cet acharnement l'a conduit à une beauté et à une précision de plus en plus flagrante, transcendée sur la fin par une sorte de vision, qui l'amena à appliquer tout ça à la peinture. Le meilleur est donc gardé pour la fin, où ses "Estampes du Monde Flottant" nous émerveillent, avant d'être convaincus entièrement avec les "Cent Vues du Mont Fuji". Il avait raison, c'est vraiment dans cette période de sa vie qu'il a su donner une autre dimension à son art, en s'appuyant sur des années de pratique acharnée. Ce qu'il faut voir également, c'est que son mélange de traditionnel et de modernité nous induit toujours en erreur, nous faisant penser qu'il est un peintre plutôt récent, du début du 20ème siècle par exemple. Hokusai est né en 1760... C'est sur ce point que le peintre japonais se pose comme un grand maître de l'art japonais et mondial, et force le respect de ceux qui visiteront cette exposition.





L'expo de fin d'année au Grand Palais est toujours un événement à ne pas louper pour le grand public. Hokusai ne fait pas défaut à la tradition et confirme le carton annoncé. Pour les personnes comme moi qui ne sont pas plus sensibles que ça aux coups de crayon, la rétrospective Hokusai n'est pas parfaite et souffre de quelques longueurs. Mais pour le reste, on ne pourra qu'apprécier la variété et la beauté du travail du japonais, et la joie d'avoir pu voir en vrai ce grand classique de la peinture qu'est la grande vague. Vous avez jusqu'au 18 janvier pour en profiter!





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