dimanche 1 décembre 2013

Pixar, 25 Ans d'Animation - Le Musée d'Art Ludique, Paris





Après sa création pour le MoMa de New York en 2005, l'exposition Pixar débarque dans la ville de Ratatouille. Le maître de l'animation inaugure ce nouvel endroit qu'est le Musée de l'Art Ludique et ce devrait être l'un des événements de cette fin d'année. En théorie, ça devrait même déjà l'être, et il est étonnant que ce cocktail idéal de sortie en famille ne soit pas 100 fois plus demandé et mis en avant. Y aurait-il un piège? Est-ce juste un manque au niveau de la promotion? Ou est-ce tout simplement que notre passion pour Pixar ne va pas plus loin que notre salon et notre collection de dvd? Pour moi en tout cas, cette expo n'était à louper sous aucun prétexte, et je suis ravi de l'avoir vu si tôt, pour pouvoir vous en parler. Et peut-être vous donner l'envie d'y aller d'ici le 02 mars.




Pixar, ce sont des valeurs avant tout. Pour John Lasseter, le directeur de création, également réalisateur de "Toy Story" ou de "Cars", un bon film d'animation devra se baser sur trois critères: l'histoire, de bons personnages, et un univers crédible. L'exposition présente ainsi la construction de ces trois éléments primordiaux grâce à de nombreux dessins, peintures et autres figurines. Il est complètement passionnant de voir le travail des débuts sur le décor de "Wall-E", ou les tests de couleurs des personnages, avec un Mike Wazowski violet et rouge par exemple. Tous les dessins ont quelque chose, en tant qu'oeuvre d'une part, certains étant juste magnifiques, mais aussi dans la mise en place de cet univers et de ces personnages auxquels nous sommes tant attachés.




Mais ce qui frappe le plus dans cette première partie d'expo, c'est le côté artisanal de ces débuts. Tout part d'un coup de crayon. Comme le montre le croquis de Buzz l'Eclair ci-dessus, on sent que les premières esquisses ont déjà fait le gros du travail. On reconnaît tout de suite sa personnalité, comme on saisira d'entrée l'ambiance générale pour un croquis des fonds marins dans "Nemo". Bien sûr que tout est ensuite numérisé, modernisé, les outils de maintenant permettent un tel travail de textures qu'il serait dommage de s'en priver. Et encore une fois, peu importe la quantité de modernisme apporté à l'animation, car à la base, il y aura toujours l'histoire et les personnages. Et le crayon.




Des sculptures 3D en résine, d'une précision hallucinante, émaillent cette première partie d'exposition, puis l'on passe à la seconde partie, dédiée à la construction de l'univers à l'intérieur duquel évolueront nos amis animés. De l'affectif, on bifurque sur l'artistique. Les planches de décors sont impressionnantes de crédibilité et parfois d'une beauté incroyable. Mention toute particulière aux tableaux en fusain, dont la précision laisse littéralement bouche bée. C'est non seulement magnifique, mais aussi tellement vivant que l'on pourrait les contempler de longues minutes en espérant le voir s'animer.
D'ailleurs, on commence à se dire que pour une expo sur l'animation, il manque un peu ... d'animation. Heureusement, les deux surprises finales viennent un peu rattraper la donne. D'abord, le Zootrope Toy Story, qui nous montre le principe de mise en mouvement et son impression optique. Puis l'Artscape, une projection sur un écran panoramique des différents styles visuels de Pixar. Tous différents mais tous immersifs au possible, nous montrant encore une fois leur grande cohérence artistique. Excellent!




Vous l'avez sûrement compris, cette expo vaut carrément le déplacement. On y trouve la quantité, la qualité, mais aussi l'état d'esprit. Ce côté artisanal qui donne encore plus de valeur à cette maison d'animation. Je me pose tout de même une question: les films étant complètement tous publics, peut-on en dire de même de l'exposition? J'ai un doute. Cela dépendra évidemment de l'enfant, de son rapport à l'univers Pixar. Cela dépendra peut-être aussi des accompagnants, de la façon dont les grands vont présenter cela aux plus petits. Ce n'est du coup plus un question d'âge, c'est plus un moment à partager entre passionnés. C'est un peu comme regarder les bonus d'un dvd ... Ok, je reconnais que ce n'est pas mon argument le plus vendeur, je vais donc plutôt terminer en disant que l'on parlait autrefois de magie Disney, mais quand on se promène dans les couloirs de ce musée d'Art Ludique, je peux vous dire que l'on ressent sans problème la magie Pixar. Et peut-être est-ce là la plus grande qualité de cette expo. Peu importe son contenu finalement, aussi qualitatif soit il, nous sommes en terrain connu. Cet univers est un peu le nôtre, et petits et grands ne manqueront pas de le ressentir. Et d'en sortir les yeux tout pétillants!





samedi 23 novembre 2013

Quicktest Ciné!





- Total Recall (1990) de Paul Verhoeven, avec Arnold Schwarzenegger et Sharon Stone:
Il n'y a pas à dire, certains effets spéciaux ont pris un coup de vieux. Les histoires de Philip K. Dick par contre ne souffriront jamais de ce problème. Du coup, ce "Total Recall" de plus de 20 ans séduit toujours, et ses défauts lui apportent même un dose de charme et de nostalgie. Un bon film, qu'on ne se lasse pas de revoir de temps en temps.

14/20

- Quantum of Solace (2008) de Marc Forster, avec Daniel Craig et Olga Kurylenko:
Trop de scènes d'action, peu de mythologie, des manques flagrants, surtout quand on passe après "Casino Royale". Cet épisode n'en est pas si mauvais pour autant, mais à défaut de savoir ce qu'en pensent les fans, pour un non aficionado de James Bond comme moi, cela ressemble à un coup pour rien.

11/20

- Argo (2012) de Ben Affleck, avec Ben Affleck et John Goodman:
L'ami Ben Affleck est tellement décimé par les critiques ces derniers temps qu'on en oublierait presque son sans-faute en tant que réalisateur. Plus que ça, Affleck apprend, progresse et son dernier film "Argo" est un monstre de classe et de suspense. Même comme acteur, je ne vois pas ce qu'on peut lui reprocher. Donc si après ce film, vous avez encore un problème avec Ben Affleck, je n'ai qu'une chose à vous dire: "Argo fuck yourself!".

17/20

- Monstres Academy (2013) de Dan Scanlon:
Faire une suite à "Monstres et Cie" était un gros risque, vu la qualité du premier épisode. Heureusement, grâce à un scénario travaillé, de bons rebondissements, ce 2ème volet tient carrément la route, contrairement à beaucoup de suites du genre. Sans atteindre le niveau de son illustre aîné, "Monstres Academy" convainc, à défaut de nous enchanter, et l'on retrouve les personnages avec beaucoup d'amitié. Ces monstres sont décidément plus humains que certains humains!

15/20

mercredi 20 novembre 2013

Quicktest Musique!





-Paramore - Paramore (2013):
Malgré quelques hésitations à me lancer dans l'écoute de ce groupe, à la réputation typée adolescente, je n'ai pas eu besoin de beaucoup de temps pour être convaincu. Paramore a une impressionnante capacité à écrire de belles mélodies, et de belles chansons. De plus, on sent une certaine maturité musicale dans ce nouvel album, avec des arrangements variés et une belle diversité de sons. Malgré, tout de même, quelques passages un peu guimauve, ce disque est carrément recommandable!

15/20





- Iceage - You're Nothing (2013):
Mini sensation indé de ces derniers mois, les Danois marient un son punk bien sale avec une attitude dark à la Joy Division. Musicalement, on est surtout surpris par le chant, que j'espère volontairement faux, qui donne une impression de sincérité No Future. Sur le papier, ça donne envie, les titres sont bien envoyés ("In Haze", très bon), pourtant, un arrière-goût d'ennui se fait sentir à chaque écoute, alors que l'album ne fait que 28 minutes. Peut-être pas entièrement mon truc, tout simplement...

12/20






dimanche 20 octobre 2013

Quicktest Ciné!





- Paperboy (2012) de Lee Daniels, avec Zac Efron et Matthew McConaughey:
Violent, crasseux, avec une réalisation efficace à l'esprit très 70's, "Paperboy" ne fait pas dans la dentelle. Loin d'être parfait, mais tout de même bien foutu, ce film a au moins le mérite de permettre à Zac Efron et Nicole Kidman de casser leur image de très belle manière. Une plutôt bonne surprise.

13/20

- Casino Royale (2006) de Martin Campbell, avec Daniel Craig et Eva Green:
Je n'ai jamais été un fan de la franchise mais avouons que ce "James Bond Origins" a tout du renouveau réussi. Tout est maitrisé, du scénario aux effets spéciaux, en passant par le bon dosage au niveau des scènes d'action. Et Daniel Craig en impose, c'est un euphémisme. Du bon!

15/20

- Frankenweenie (2012) de Tim Burton:
Pas de surprise, non seulement on connait l'univers et l'imaginaire de Tim Burton par coeur, mais Frankenweenie est en plus un personnage déjà connu des fans du réalisateur. Toutefois, pas de surprise veut aussi dire pas de mauvaise surprise. Et on apprécie cette version long-métrage avec plaisir, à défaut d'étoiles dans les yeux.

13/20

- Bachelorette (2012) de Leslye Headland, avec Kirsten Dunst et Isla Fisher:
Dans la lignée des comédies trash féminines, "Bachelorette" déçoit de par son côté trop sage. Mais au final, seul l'humour en pâtit. L'histoire en elle-même se révèle et, à défaut de rire, on ne s'ennuie pas vraiment. Le trio d'actrices Dunst-Fisher-Caplan y est pour beaucoup, et le reste est presque anecdotique.

11/20

samedi 19 octobre 2013

Quicktest Musique!





- Die Antwoord - Ten$ion (2012):
Je vous présente le Zef. Du hip hop afrikaans basé sur des sons techno. Un mélange étonnant, à la limite du kitsch, mais parfois fascinant. L'écriture de ce "Ten$ion" est souvent naïve, mais ne manque pas de morceaux de bravoure, comme ce "I Fink U Freeky" ou "Fatty Boom Boom". Sur la durée de l'album, il manque quand même de la profondeur, et on ne saura apprécier Die Antwoord qu'avec une bonne dose de décalage.

11/20




- Foxygen - We Are The 21st Century Ambassadors of Peace and Magic (2012):
Le néo-folk est à la mode ces derniers temps, les Inrocks ou Pitchfork nous abreuvent de ce genre de groupe depuis 2-3 ans. Autant Deerhunter ou Django Django s'en sortent bien, autant Foxygen, avec sa formule 70's, nous laisse sur notre faim. Sans être mauvais, loin de là, le groupe ne marque nos esprits qu'à moitié. En résulte un album un poil balisé, qui risque de ne pas rester dans nos mémoires.

11/20



samedi 21 septembre 2013

Quicktest Cinéma!





- Lincoln (2012) de Steven Spielberg, avec Daniel Day-Lewis et Sally Field:
Intéressant, bien joué et parfaitement maîtrisé dans sa réalisation, Spielberg nous livre encore ici un bon long-métrage. Mais dans long-métrage, il y a ... long. Et malgré la qualité du film, on ne peut s'empêcher de s'ennuyer par moments. Ce biopic, tout de même bien troussé, manque cruellement de rythme (ou des vampires pour certains).

12/20

- Elysium (2013) de Neill Blomkamp, avec Matt Damon et Jodie Foster:
Deuxième film de Blomkamp, après le très bon "District 9", "Elysium" reprend les mêmes éléments, à savoir ce mélange d'action, de science-fiction et de critique sociale. Chaque élément est travaillé et poussé, et même s'il perd le charme de son premier film au profit du côté grosse machine, on est impressionné par la maîtrise générale de ce "film d'action intelligent". 

14/20

- The King of New York (1990) d'Abel Ferrara, avec Christopher Walken et Laurence Fishburne:
Un polar sombre dans la pure trempe du début des années 90, avec une ambiance à couper au couteau concocté par Abel Ferrara. Les rues de New York de l'époque sont superbement dépeintes, on s'y croirait. Christophen Walken est tout simplement monumental. Comme d'habitude.

13/20

- Piégée (2012) de Steven Soderbergh, avec Gina Carano et Ewan McGregor:
Encore un Soderbergh, très productif ces derniers temps avant sa retraite annoncée. "Piégée" est un film d'agents très spéciaux, réaliste et efficace, traîté avec l'ambiance particulière du réalisateur, bien aidé comme d'habitude par la musique de son compère David Holmes. Les scènes de combats sont impressionnantes, le casting aussi. Le choix était risqué de confier le rôle principal à une championne d'arts martiaux. Pari réussi!

14/20

vendredi 13 septembre 2013

Quicktest Musique!





- Crystal Fighters - Star of Love (2010):
Un groupe electro qui commence par Crystal? Original... Va falloir être au niveau musicalement. Au début, le bât blesse sérieusement, cette auberge espagnole musicale laisse songeur. Sans ligne directrice artistique évidente, ce mélange bâtard electro-acoustique finit par nous interpeller par l'intermédiaire de quelques titres bien sentis et de bonnes idées. Léger, estival, et au final, bien sympathique.

13/20



- Le Prince Miiaou - Fill The Blank With Your Own Emptiness (2011):
On pourrait situer Le Prince Miiaou dans la lignée des chanteuses rock françaises à la Mademoiselle K.. La différence se fait au niveau de la qualité, Maud-Elisa Mandeau ayant la bonne idée d'hausser le niveau de jeu. Le style est indé, les mélodies sont discrètes mais présentes, ce qui permet de partager au mieux sa sensibilité. Rien d'exceptionnel, ça manque de couleurs, notamment sur certains titres plus pauvres en arrangements, mais un album tout de même correct.

11/20



samedi 7 septembre 2013

Quicktest Ciné!





- Lady Vegas (2012) de Stephen Frears, avec Rebecca Hall et Bruce Willis:
Rebecca Hall est parfaite dans son rôle de jeune fille niaise qui débarque à la ville. Elle apporte une énergie et une fraîcheur salutaire, et se met au niveau des cadors que sont Bruce Willis ou Catherine Zeta-Jones, impeccables. Quant au reste, pas grand chose à signaler, Frears fait le minimum, s'appuyant sur une histoire légère mais sympathique. 

12/20

- Total Recall, Mémoires Programmées (2012) de Len Wiseman, avec Colin Farrell et Kate Beckinsale:
Tout commence comme une vaste paraphrase du film d'origine, et on se dit que ce remake va être un dur moment à passer. Puis le sujet se met en place petit à petit. L'intérêt augmente car le thème, bien que connu, n'en reste pas moins convaincant. Mais la réalisation et les effets spéciaux sont beaucoup trop tape à l'oeil et fatigueront plus qu'ils n'impressionneront. Un remake de bonne facture, mais peu utile.

11/20

- Monstres & Cie (2001) de Pete Docter, David Silverman et Lee Unkrich:
Il n'a pas fallu longtemps pour que  Monstres & Cie devienne un classique de chez Pixar. Idéal pour les enfants et devenu culte pour les plus grands, voici un film d'animation ludique et sérieux à la fois, à la réalisation parfaitement maîtrisée. Les thématiques sont intelligentes et la fin est géniale. Un pur moment de bonheur, à voir et à revoir, seul, entre amis ou en famille. 

16/20

- Magic Mike (2012) de Steven Soderbergh, avec Channing Tatum et Matthew McConaughey:
Soderbergh aux commandes d'un film de chippendales? Il y avait de quoi se poser de grosses questions. Pourtant, ça passe. L'ensemble est réussi, on passe un bon moment. Dommage toutefois que le film ne soit ni sérieux ni loufoque. Ce manque de parti-pris rendra du coup le film oubliable.

13/20

jeudi 5 septembre 2013

Quicktest Musique!





- Deerhunter - Halcyon Digest (2010):
Derrière ce nom, sûrement en hommage au film de Cimino, et cette fascinante pochette, se cache un groupe de rock indé ayant évolué vers un folk rock à tendance électronique et ambiante. Le mélange des genres est des plus réussis, tour à tour ambiant, intimiste, hypnotique. Toujours inspiré en tout cas, leur quatrième album envoûte et saura vous convaincre sans trop de problème.

15/20





- Of Montreal - Paralytic Stalks (2012):
Kevin Barnes et sa bande continuent dans la lignée de "False Priest", et ce psychédélisme moderne leur va toujours à ravir. Encore plus cintré que son prédécesseur, ce "Paralytic Stalks" plaira à coup sûr aux initiés. Pour les autres, espérons qu'Of Montreal réussira tout de même à rallier quelques courageux à sa cause . Encore un très bon album en tout cas!

15/20





samedi 31 août 2013

Titanic, L'Exposition - Paris Expo, Porte de Versailles, Paris





"Neaaar, Faaaar, Whereeeever you..." ... Pardon, mauvais réflexe... Ceci dit, il est tout de même intéressant de voir que, pour beaucoup, le mot Titanic est à ce point relié au film de James Cameron. Nos esprits ont fortement été marqué et en allant voir cette expo, on se demande si l'on va croiser Leo et Kate au détour d'un couloir, ou, cauchemar absolu, si la douce voix de Céline va nous accompagner durant toute la visite. Mais il n'en est rien, et l'exposition repose vraiment sur le drame de 1912, nous présentant notamment nombre d'objets remontés des abysses (James? Encore un mauvais réflexe, désolé...). L'authenticité validée, voyons maintenant si la qualité est également au rendez-vous.





Le prix de l'entrée met la pression en tout cas. En prévente, on est à plus de 18€ (un peu moins cher sur place, mais avec la file d'attente). Ce n'est pas donné, et l'événement a du coup encore plus intérêt à être à la hauteur. D'autant que j'avais en amont entendu parlé du photo-montage à l'entrée, sur fond vert, à 7,50€, la réputation du Paris Expo en matière d'exposition (la deuxième seulement après Toutankhâmon, si je ne me trompe pas) prendrait franchement du plomb dans l'aile si on en avait pas pour notre argent. Mais il n'en est rien, et si je parle de ces deux points noirs en premier, c'est que le reste de la visite ne souffre d'aucun défaut majeur. 





Dès le début, l'audioguide inclus est une première bonne nouvelle et légitimise le prix. Il nous est distribué avec une carte d'embarquement (le boarding pass ci-dessus) qui constituera un excellent souvenir. Plus que cela, chaque carte porte le nom d'un des passagers du Titanic, avec une description de cette personne, ce qui permet de nous identifier une première fois aux victimes du naufrage. La visite se fait dans l'ordre des événements, présente le Paris de l'époque, le paquebot et ce qu'il représentait, quelques personnages importants, nous raconte l'embarquement et le fonctionnement général du bateau. Puis l'on monte à bord. La reconstitution des couloirs, impressionnante, convainc et met dans l'ambiance les derniers sceptiques. La vie à bord nous est contée, et on nous présente nombre d'objets remontés des profondeurs. Des valises, des assiettes et des couverts, des pièces techniques, ou encore des biens ayant appartenus aux passagers, on apprécie à sa juste valeur la conservation de ces objets, et de petites histoires commencent à trotter dans nos têtes. Plus de doute possible, nous sommes à bord du Titanic.




La visite change tout à coup d'ambiance. Les pièces s'assombrissent, une impression de froid nous envahit, et l'éclairage rouge de la salle des machines nous confronte à la suite des événements. Il y a du monde à impressionner, la vitesse est augmentée, et les menaces d'iceberg, bien que présentes, ne sont pas prises au sérieux. L'environnement sonore est particulièrement soigné, avec des effets et des bruitages en accord avec les faits, le tout avec une discrétion nécessaire. L'impact nous est raconté comme un compte à rebours, avec les horaires à la minute de ce qu'il s'est passé. Les communications de New York, les échanges avec les navires alentours, les signaux d'alarme ne manquaient pourtant pas. Facile à dire quand on sait ce qu'il s'est finalement passé.




Et c'est là toute la force de l'exposition, elle s'appuie, et tout le monde le sait, sur des faits réels. Pas étonnant que le film soit si réussi, le Titanic, c'est le drame "idéal" à raconter, à mettre en scène. Un paquebot insubmersible, une arrogance humaine que la Nature s'empresse de remettre à sa place, même l'histoire du Capitaine Smith, est digne des meilleurs scénarios puisqu'il devait prendre sa retraite, et s'accorde finalement un dernier voyage, pour finir sa carrière en grandes pompes. Et en tant que visiteur, tout cela a son importance. On revit un peu l'histoire, et chose intéressante, on la revit différemment qu'en regardant le film de James Cameron, pourtant fidèle aux événements. On est plus impliqué, et plus proche du réel que du scénarisé.




La collision est racontée de manière plus scientifique, avec des reconstitutions sur écran de la façon dont l'impact s'est produit, et dont le Titanic a coulé. Une salle entière est consacrée aux recherches en fonds marins, nous montre dans quel état est le navire cent ans après, notamment grâce à un mini documentaire de plongée, en 3D. Immersion réussie. L'organisation qui s'occupe de ces recherches nous informe également sur ce qu'il risque de se passer ces prochaines années, l'épave n'étant évidemment pas éternelle. Et on termine l'exposition comme on l'a commencé, avec une maquette du Titanic.




Quoiqu'il reste encore une salle, et non la moindre. On a affaire à un drame humain, avec un nombre de victimes impressionnant. Une dernière pièce leur est consacrée, avec des effets personnels présentés pour certains, une petite histoire pour d'autres, et enfin, la liste des passagers écrite solennellement sur un mur. Notre carte d'embarquement a bien fait son travail, et un réflexe d'empathie nous force à aller voir si l'on a survécu. Et c'est ainsi, sur ces nombreux arguments que moi, madame Edwin Nelson Kimball Jr, née Gertrude Parsons, survivante du RMS Titanic, ne peut que vous conseiller d'aller voir cette belle exposition, à mi-chemin entre le drame absolu et le grand spectacle qu'il a généré. 




jeudi 22 août 2013

Quicktest Cinéma!





- Blanche-Neige et le Chasseur (2012) de Rupert Sanders, avec Kristen Stewart et Charlize Theron:
Parfois, il arrive que le mieux soit l'ennemi du bien. A vouloir trop en faire, ça finit par se voir, notamment au niveau de la réalisation, qui tient à tout prix à nous en mettre plein les yeux, sans être franchement maîtrisée. Dommage, car tous les éléments étaient là pour se retrouver avec une très bonne adaptation du conte, avec ce qu'il faut de noirceur et de profondeur. Pas mal quand même.

13/20

- World War Z (2013) de Marc Forster, avec Brad Pitt et Mireille Enos:
Un bon film d'action, un bon blockbuster, idéal à voir en ce début d'été, avec un Brad Pitt, qui, comme à son habitude, porte le projet sur ses épaules tout du long. Par contre, la déception sera de taille pour tout ceux qui s'attendaient à un film de zombie. Il n'en est rien et le Z dans le titre est quand même une sacrée tromperie sur la marchandise.

13/20

- Sunshine (2007) de Danny Boyle, avec Cillian Murphy et Chris Evans:
"Sunshine" résume ce qu'il s'est fait de mieux en matière de film de l'espace. L'angoisse d'"Alien", l'épopée façon "Mission To Mars" et la réflexion (en moins métaphysique) de "2001, L'Odyssée de l'Espace". Le tout avec la patte de Danny Boyle à la réalisation, et une ambiance à couper au couteau. Un film référence, un de plus pour le metteur en scène anglais.

17/20

- War Games (1983) de John Badham, avec Matthew Broderick et Ally Sheedy:
On est d'accord que ce film a 30 ans?! Le meilleur des 80's, avec des personnages plus qu'attachants, un scénario très bien foutu, à la fois malin et distrayant, et qui se paye en plus le luxe d'une réflexion finale intelligente. Une petite pépite des années 80, peu connue mais de qualité. A découvrir donc.

14/20

lundi 19 août 2013

Musique et Cinéma, le Mariage du Siècle? - Cité de la Musique, Paris





J'ai bien failli ne pas aller voir cette exposition. Je ne dis pas ça parce que j'y suis finalement allé à deux jours du terme, mais bien parce que j'ai vraiment hésité à la visiter. Vu le thème, avouez que c'est plus qu'étonnant, la musique et le cinéma étant mes deux plus grandes passions. Comment l'expliquer? La "faute" en revient au mystère qui entoure cette expo. Rien n'a filtré, très peu de photos, très peu d'informations, du coup, les deux thèmes étant finalement bien vastes, je ne pouvais pas vraiment me faire d'idée précise sur son contenu. Comme quoi, un minimum de médiatisation ne fait pas de mal parfois. 




Pas de regrets pour moi en tout cas, je me suis rendu vendredi après-midi à la Cité de la Musique pour faire honneur à deux thèmes qui me sont donc très chers. Plus que la musique et le cinéma, il y a ce troisième élément qui me fascine, qui m'obsède même parfois, c'est le rapport entre le son et l'image. Ils sont, de mon point de vue, complètement indissociables, et alimente ma création. Tout le monde sera a priori d'accord avec moi sur ce lien étroit, mais il est aussi évident que sa concrétisation à l'écran peut avoir diverses origines. Et c'est ce que cette exposition montre le mieux. La musique peut être la source d'inspiration d'un film ou s'y adapter. Elle peut être préexistante ou être composée spécialement pour l'occasion. L'expo nous présente tous les cas de figures, avec à chaque fois de superbes photos, de beaux objets, et un système d'écoute, au casque, pour mettre les mélodies sur les mots. De "Yellow Submarine" aux "Parapluies de Cherbourg", en passant par "The Artist", le panorama est complet et l'on voit bien que les possibilités sont multiples.




Dans sa construction, l'exposition comporte trois parties, plus une quatrième à l'étage inférieur. Elle nous explique le rapport entre la musique et le cinéma, avant le tournage, pendant, puis après, ce que l'on appelle la post production. La scénographie est pour le moins impressionnante. C'est sûrement l'une des raisons de cette médiatisation plus que relative. Moquette rouge, caisses de matériel audiovisuel, l'ambiance des salles obscures se marie au classieux d'un festival de Cannes par exemple, le tout sublimé par un éclairage totalement maîtrisé. C'est sublime et totalement dans le thème. Au niveau -1, on trouve une salle de projection, avec des séquences de quelques minutes de grands moments de cinéma, littéralement portées par leur musique. "Amélie Poulain", "Le Dictateur", "Lawrence D'Arabie", "Apocalypse Now", tous les styles, toutes les époques sont représentés, pour ce qui sera sans aucun doute le meilleur moment de l'expo. Car finalement, après une grosse heure de visite, quoi de mieux pour apprécier le rapport entre l'image et le son que de s'asseoir, se taire et en prendre plein les yeux. Et plein les oreilles? Aussi, certes, mais s'il y a bien quelque chose que l'expo nous apprend, c'est que la musique, aussi belle soit-elle, sera toujours au service des images, du réalisateur, de l'histoire. Bref, au service du film.




Malgré tout, un gros point noir est quand même à constater. Le manque de place vient gâcher certaines parties de la visite, au point que certaines choses sont difficiles à voir, à moins de vraiment s'armer de patience. Par exemple, le reportage sur l'enregistrement de la musique est projeté dans un box contenant quelques personnes, et il faut attendre un turnover pour le visionner dans de bonnes conditions. Ainsi, à moins de fortement prolonger le temps de visite, il faut parfois faire une croix sur quelques documents. Dommage, même s'il en faut plus pour gâcher la qualité de l'ensemble. De toute façon, visiter un musée ou une grande expo à Paris sans personne à l'intérieur relève souvent de l'utopie!




Manquer ce "Mariage du Siècle" aurait donc été dommage. Même si les thématiques me sont plus que familières, j'y ai soit appris de jolies choses, soit conforté une vision, une approche du rapport image-son qui est vraiment très importante pour moi. Forte d'une scénographie géniale, et d'un final idéal, à défaut d'être original, la Cité de la Musique nous a encore une fois proposé un moment de qualité, confortant bon nombre d'entre nous dans notre amour de la musique et du cinéma. 




vendredi 9 août 2013

Quicktest Cinéma!





- Le Prénom (2012) d'Alexandre de la Patellière et Matthieu Delaporte, avec Patrick Bruel et Charles Berling:
Souvent très drôle, "Le Prénom", adapté de la pièce qui avait cartonnée à Edouard VII, souffre malheureusement de son origine théâtrale. L'histoire tombe dans une surenchère dramatique qui gâche beaucoup, et les comédiens sont apparemment restés sur les planches, ce qui peut être par moments très pénible. Bonne pièce, mais on n'a pas l'impression de passer du côté du 7ème art.

10/20

- 21 Jump Street (2012) de Phil Lord et Chris Miller, avec Jonah Hill et Channing Tatum:
Quelques minutes après le début du film, le problème de la légitimité est balayé en une blague bien sentie, on rentre du coup très rapidement dans ce délire vraiment bien foutu. Très drôle, le scénario est suffisamment bien écrit pour ne pas être un simple prétexte à l'enchaînement de blagues. Et un cameo de luxe finira de nous convaincre. Une bien bonne comédie!

14/20

- Die Hard: Belle Journée Pour Mourir (2012) de John Moore, avec Bruce Willis et Jai Courtney:
Autant le quatrième volet pouvait encore être considéré comme un semi-échec, donc comme une semi-réussite, autant celui-ci ne laisse aucun doute. Raté de bout en bout, que ce soit dans les scènes d'action, complètement tape-à-l'oeil, les dialogues, les personnages. Certains studios devraient faire le point avec leurs orteils avant de proposer des suites à tout prix.

05/20

- Madagascar 3, Bons Baisers d'Europe (2012) d'Eric Darnell, Tom McGrath et Conrad Vernon:
A force de vouloir nous en mettre plein la vue, on perd l'essence même de la franchise, tant tout est surjoué. Après deux bons épisodes, on assiste donc à un premier faux pas. Certains studios devraient faire le point avec leurs ort... Euh... Enfin, vous avez compris...

09/20

dimanche 4 août 2013

Quicktest Musique!





- Kendrick Lamar - Good Kid, M.A.A.D. City (2012):
Quand on aime le hip-hop sans en être fan, il est dur de trouver un album sortant du lot et des clichés du genre. Dans le top 10 de beaucoup de rédactions musicales en 2012, et supervisé par Dre, l'album de Kendrick Lamar fait figure de bol d'air dans le monde du rap. Un flow intéressant, des instrus de qualité, variées, et une production au sommet. Du très bon hip-hop.

14/20




- The Smashing Pumpkins - Oceania (2012):
Les Smashing montent quand même d'un cran par rapport à "Zeitgeist", album de la reformation, plus que discutable, notamment dans sa production. Ceci étant dit, Corgan reste Corgan, et les Smashing restent les Smashing. Finies l'identité et la classe d'antan, "Oceania" n'atteint jamais la qualité de composition des premiers albums. A réserver aux nostalgiques.

11/20



jeudi 1 août 2013

Quicktest Ciné!





- Microcosmos: Le Peuple de l'Herbe (1996) de Claude Nuridsany et Marie Pérennou:
Un magnifique voyage dans l'infiniment petit, qui nous montre à quel point la faune ne se résume pas aux chiens et aux chats. Le reportage est superbe, les images impressionnantes. Cinématographiquement, on ne peut que reprocher à Microcosmos de ne pas dépasser la barrière du documentaire. Mais cela n'enlève en rien son intérêt.

13/20

- Blanche Neige (2012) de Tarsem Singh, avec Julia Roberts et Lily Collins:
Ce "Blanche Neige" souffre de la contradiction entre la vision artistique très personnelle de Singh et le traitement global fortement commercial. Résultat, malgré certaines scènes intéressantes, cela ne fonctionne pas. Il reste du coup 2 énigmes à résoudre dans ce film: le numéro de Bolywood en scène de fin, et les sourcils outrageux de Lily Collins!!

10/20

- Perfect Sense (2012) de David MacKenzie, avec Ewan McGregor et Eva Green:
Comme cela arrive souvent,  le savoureux pitch de départ (un virus nous fait perdre nos cinq sens les uns après les autres) se retrouve maltraité. Ici, c'est l'histoire d'amour qui vient parasiter l'épidémie, au point que ni l'un ni l'autre des sujets ne tiennent leur promesse. Pas si mauvais, mais quand même, un grand gâchis.

10/20

- My Week With Marilyn (2012) de Simon Curtis, avec Michelle Williams et Eddie Redmayne:
Une très belle performance de Michelle Williams, mais aussi des acteurs qui l'entourent, notamment le jeune Redmayne. Mais l'on n'assiste cependant à rien d'exceptionnel, la faute à une histoire un peu trop pépère (une semaine de la vie de Marilyn et pas toute sa vie) et une réalisation sans aucun parti-pris.

12/20

mardi 30 juillet 2013

Eugène Boudin - Musée Jacquemart-André, Paris





Très important de faire un article sur une exposition qui est terminée! Du vrai travail d'actualité! Je me suis demandé s'il y avait un intérêt et finalement, oui, vous entendrez parler d'Eugène Boudin, c'est toujours ça. J'ai donc vu cette exposition dans ses derniers jours, puis je suis parti en vacances, ce qui ne m'a pas permis de la chroniquer avant. Je décide de vous en faire un petit topo quand même, car ces paysages impressionnistes risquent de vous embarquer bien loin, de vous dépayser et de vous changer les idées. Idéal en ces périodes de congés d'été, qui ne sont pas finies pour tout le monde. L'expo Boudin est terminée, vive Eugène Boudin!




Nous sommes dans de l'impressionnisme pur et dur. Dans le style bien sûr, dans la localisation des paysages peints également. Eugène Boudin est né à Honfleur, et c'est ici qu'il fit ses premiers pas, en complet autodidacte. Ses débuts sont plus esquissés que finis, il gagnera en précision au fil des années. Deauville et Trouville l'inspirèrent beaucoup, l'artiste leur consacrant nombre de tableaux. Il y peint autant ses plages et que la population bourgeoise qui y passe ses journées. Ses "Scènes de Plage" font d'ailleurs partie de ses oeuvres les plus célèbres, de même que le "Concert au Casino de Deauville", présent sur l'affiche de l'exposition. Seul la fin de sa carrière le fera voyager un peu, vers le Sud de la France ou Venise.




La spécialité de Boudin, c'est la mer. Ses rivages, ses plages, ses nombreuses déclinaisons selon la hauteur des marées, il est définitivement un peintre marin. Que ce soit sur la côte normande ou en Bretagne, ou plus au Nord, ce fils de pêcheur devient vite maître en la matière. Mais il ne faut pas oublier son autre qualité. Camille Corot surnomma Boudin le "Roi des Ciels", grâce à l'importance de ses textures atmosphériques, dont le contraste avec les eaux marquèrent bon nombre d'amateurs d'art. Parmi eux, non moins que Claude Monet, qui revendiqua fortement l'influence du peintre d'Honfleur. "Je dois tout à Boudin", disait-il. 




On a donc affaire à un des artistes les moins connus de la scène impressionniste. Pourtant, Boudin s'avère être un précurseur, il est de ces peintres ayant beaucoup impressionné et influencé. Est-ce que cela suffit pour faire une bonne expo? La réponse est malheureusement non. Celle-ci n'est pas mauvaise, loin de là, mais ce genre artistique a le défaut d'être parfois redondant. Et c'est le cas pour Boudin, dont les paysages se ressemblent assez souvent. Un tableau nous envoie directement sur la côte normande, nous dépayse en un instant. Mais une centaine de tableaux nous donne juste l'impression que l'artiste n'a pas su se renouveler. Et l'exposition semble parfois longue, alors que la visite se fait en moins d'une heure, ce qui est son autre défaut, paradoxalement.




Ceci étant dit, les amateurs de peinture impressionniste y trouveront leur compte, avec l'agréable surprise de découvrir un précurseur du genre. Il est important de connaître Monet, mais savoir d'où vient Monet l'est tout autant. Juste pour ça, l'expo se doit d'être respectée. Et encore une fois, n'oublions pas le principal attrait de ces quelques chefs-d'oeuvres, cette capacité à nous changer les idées, à nous envoyer loin en une fraction de seconde. C'est ce que je préfère dans l'impressionnisme, et je n'ai pas été déçu à ce niveau là en découvrant l'oeuvre d'Eugène Boudin.





samedi 13 juillet 2013

Quicktest Cinéma!





- 360 (2012) de Fernando Meirelles, avec Anthony Hopkins et Jude Law:
Un film chorale bien foutu, qui se laisse regarder sans aucun problème. On y trouve même quelques moments de bravoure, apportés par de très grands acteurs. Mais la fin donne l'impression que tout ceci n'est finalement qu'un prétexte, que l'imbroglio est plus important que l'histoire. L'émotion ne l'emporte pas et "360" ne sera rapidement qu'un lointain souvenir.

11/20

- Gatsby le Magnifique (2013) de Baz Luhrmann, avec Leonardo DiCaprio et Tobey Maguire:
Après un "Australia" plus posé, le réalisateur est aux commandes d'un des films événements de 2013. Si l'ensemble est également plus calme qu'un "Moulin Rouge" par exemple, on retrouve régulièrement les excentricités qui font son univers. Sauf qu'ici, on évite le too much habituel pour tomber dans le grand n'importe quoi, tant les choix artistiques vont à contre-sens de l'histoire. Les acteurs sont géniaux et évitent quelque peu le naufrage. Je n'ai jamais été fan du cinéma de Luhrmann, mais là, c'est le film de trop.

09/20

- Martha Marcy May Marlene (2012) de Sean Durkin, avec Elisabeth Olsen et John Hawkes:
Le thème des sectes est finalement tellement rare dans les films qu'il en devient la surprise de ce scénario étonnamment bien ficelé. Malgré un format indé US balisé, tout est intelligemment traîté, bien filmé, bien joué, notamment par la troisième soeur Olsen, qui efface en un film tout le passif des jumelles. Subtil et fortement conseillé!

15/20

- Tree of Life (2011) de Terence Malick, avec Brad Pitt et Jessica Chastain:
Comme d'habitude, Malick ne laisse pas indifférent. Cette fresque sur la vie est difficile à avaler, par sa longueur et par son traitement. C'est long, c'est pompeux à souhait, et pourtant c'est beau. Beau à couper le souffle parfois. Mais pour les amateurs d'un cinéma classique, "Tree of Life" restera une douloureuse épreuve. Si les mots contemplation métaphysique ne vous effraie pas, tentez votre chance.

13/20

dimanche 7 juillet 2013

Quicktest Musique!





- School of Seven Bells - Alpinisms (2009):
Quelle claque! Dire qu'il s'agit d'un premier album rend encore plus incroyable la performance du trio, devenu duo depuis. Un mélange de pop aérienne et d'electro complètement maîtrisé, même s'il manque encore de précision dans la production. La vraie réussite, ce sont surtout les arrangements de voix des deux soeurs jumelles, d'une beauté transperçante. A découvrir, et vite!

16/20




-Foals - Holy Fire (2013):
Je ne suis pas le seul à penser que Foals est un groupe, pour le moment du moins, un poil surcoté. Leur 3ème album, que voici, est une perle du rock selon les médias, un bon album pour moi, rien de plus. Rien de moins non plus, puisque le groupe a enfin réussi à trouver l'essence de sa musique, pour nous livrer un album cohérent et enfin mature. Foals a grandi, et est dorénavant un bon groupe. Rien de plus. Mais rien de moins non plus.

14/20




jeudi 4 juillet 2013

Dynamo - Galeries Nationales du Grand Palais, Paris





"Dynamo". Un siècle et de lumière et de mouvement dans l'art. Voici un titre d'expo qui m'avait bien laissé perplexe lors de sa programmation il y a quelques mois. Difficile de prévoir son contenu, difficile de se projeter et de s'imaginer la visiter. Puis les images circulant sur le web commencent à allécher, et on finit par faire confiance aux programmateurs du Grand Palais. La thématique de l'art cinétique est originale et plus qu'intéressante, elle a également l'avantage de ne pas s'adresser qu'aux amateurs de peinture, mais à tous les artistes. Autant de bonnes raisons de finalement se laisser tenter, par cette étude, à mi-chemin entre l'exposition et l'expérience sensorielle.




"Dynamo", c'est donc de l'art contemporain, même s'il s'étale de 1913 à nos jours. Même les précurseurs qu'étaient Calder ou Duchamp pouvaient être considérés comme des modernistes à leur époque, dans leur façon d'aborder l'oeuvre d'art, autrement, presque de manière physique, dans le sens scientifique du terme. Car réduire cette exposition a une simple convention contemporaine serait une erreur. On a ici tout un questionnement sur l'utilisation de la lumière et du mouvement dans l'art, que ce soit dans le trompe-l'oeil, la déformation de la perception, ou encore dans la mise en situation sensorielle. Des néons aux jeux de miroirs, des ambiances de couleurs aux agressions stroboscopiques, on se retrouve véritablement dans une expérience corporelle, où tous nos sens sont mis à contribution. Cela peut être agressif ou complètement dépaysant, mais peu d'oeuvres nous laissent indifférents. 





L'exposition est du coup assez longue, comptez entre 2 et 3 heures de visite. Il est très facile de se laisser happer par l'ambiance. A se perdre dans ces notions d'espaces, on en oublie le temps. Par exemple, on pourrait rester très longtemps dans cette pièce créée par Ann Veronica Janssens,  qui reconstitue un brouillard artificiel aux couleurs changeantes. Cette artiste est d'ailleurs pour ma part la grande découverte de "Dynamo". Chacune de ces contributions m'a laissé bouche bée, et son travail sur la couleur et la réflexion m'ont totalement convaincu. Parmi les valeurs sûres, je pouvais compter sur les travaux de Xavier Veilhan ou d'Anish Kapoor pour m'émerveiller. Résultat accompli sans problème avec un merveilleux mobile dans l'escalier pour le premier, et par des miroirs incroyables (entre autres) pour le second. La fontaine enfumée de Nakaya est une merveille, et l'oeuvre finale, signée Felice Varini finit de nous convaincre, grâce à un merveilleux trompe-l'oeil sur la terrasse extérieure.





Les sensations s'enchaînent, on tombe amoureux des formes simples, des couleurs vives, et des mouvements mécaniques, cinétiques, proches de l'obsession et de la fascination scientifique. "Dynamo" est, comme je le disais au départ, à mi-chemin entre l'exposition et l'expérience. De ce fait, il m'est assez difficile de vous la raconter, la vivre sera pour vous bien plus parlant. Je ne peux en tout cas que vous la recommander vivement, que vous soyez amateurs d'art ou pas, que vous soyez seul ou en famille (les enfants, à partir d'un certain âge, adoreront). Il vous reste une quinzaine de jours, jusqu'au 22 juillet précisément, pour vous abandonner dans les fabuleux méandres de la dynamique artistique. 

http://www.youtube.com/watch?v=IoCfKD0JlAw

dimanche 23 juin 2013

Quicktest Cinéma!





- Holy Motors (2012) de Leos Carax, avec Denis Lavant et Edith Scob:
Il serait très facile de dire que ce film est ultra prétentieux (comme il serait facile de dire qu'il est génial, pour se la raconter un peu). Certains passages tendent en tout cas vers le grand n'importe quoi. D'autres montrent heureusement que Carax n'est pas un réalisateur lambda et que son travail, pas facile d'accès, mérite persévérance et réflexion. Mais dans l'ensemble, cette sur-intellectualisation aura davantage tendance à desservir qu'à servir, et lassera bon nombre de spectateurs.

10/20

- Le Lorax (2012) de Chris Renaud:
Bizarre que ce film porte le nom d'un personnage qui y apparaisse si peu... Cette fable écolo emprunte pas mal de formules déjà vues et manque considérablement de personnalité. On a du mal à savoir à quel public il s'adresse vraiment. Il est heureusement sauvé par un savoir-faire et quelques excès de mignonneries. Et par son message, qui lui s'adresse à tout le monde.

12/20

- Kill List (2012) de Ben Wheatley, avec Neil Maskell et Michael Smiley:
On a frôlé la claque! Une réalisation de haut vol et une bande son complètement ahurissante nous embarque dans cette histoire aux apparences classiques, mais qui se révèle pleine de surprises. L'immersion est totale, le plaisir aussi mais il est fortement gâché par une fin complètement wtf. Dommage, car tout le reste met à l'amende bon nombre de films actuels, indépendants ou pas. On suivra la carrière de Ben Wheatley avec attention en tout cas!

13/20

- Rock Forever (2012) d'Adam Shankman, avec Tom Cruise et Alec Baldwin:
Parfois présenté comme un hommage au rock FM des années 80, on ressent en fait plus le côté comédie musicale de Broadway, dont le film est adapté. Du coup, "Rock Forever" sera aussi jugé par rapport à sa bande son, tantôt mignonette, tantôt insupportable, surtout si l'on attend beaucoup du mot Rock présent dans le titre. On retiendra juste les numéros d'acteur de Tom Cruise, excellent, comme souvent, et d'Alec Baldwin. 

10/20

mardi 18 juin 2013

Quicktest musique!





- Deftones - Koi No Yokan (2012):
Le précédent album des californiens les avait remis en selle de la plus belle des manières. Son descendant direct que voici continue dans la lignée, en étant un poil plus énergique. "Koi No Yokan" garde cette relative simplicité, synonyme d'efficacité, et confirme le regain de forme de la bande à Chino. Il manque peut-être un poil de surprise par rapport à "Diamond Eyes", mais bon, on ne peut pas tout avoir.

15/20




- Rodrigo y Gabriela, C.U.B.A. - Area 52 (2012):
Attention, ceci n'est (malheureusement) pas à proprement parler un nouvel album du duo mexicain. Il s'agit de réorchestrations de certains de leurs titres, avec un orchestre cubain. Prometteuse, la recette corrige, sur la plupart des morceaux, le petit défaut de Rod y Gab, à savoir la redondance de leur style. Certains arrangements ne seront pas forcément accessibles pour ceux qui n'ont pas l'habitude du genre, mais l'ensemble est de très bonne facture. Dommage quand même qu'il ne s'agisse pas d'inédits...

14/20




samedi 15 juin 2013

Cinema Paradiso, Soirée Colette - Nef du Grand Palais, Paris





Quelle bonne idée de faire un drive-in, un vrai, à Paris! Tout le monde connaît le cinéma en plein air de la Villette, qui réunit chaque été, gratuitement, des centaines de personnes, plus ou moins fans de ciné d'ailleurs. Mais le confort n'est pas idéal, et sur le papier, ce Cinema Paradiso s'apprête à lui mettre une belle fessée! Pour le cadre d'abord, puisque c'est la magnifique Nef du Grand Palais qui accueillera les cinéphiles. Puis pour tout ce qu'il y a autour aussi, car un environnement à l'améwicaine yeah nous est proposé. Piste de roller, stand de véritables burgers, concours en tout genre... Un événement donc, confirmé a priori par la vente de billets pour les différents films proposés, qui se sont vendus comme des bouchées de pain. Mais comme je le disais, ça, c'est sur le papier...




Commençons par les bonnes choses. Je ne reviendrai pas sur le cadre, superbe, surtout quand la nuit commence à tomber. Parlons ciné, 26 séances, que des classiques, de "Taxi Driver" à "Pulp Fiction", en passant par "Retour Vers le Futur". Pour une première édition, c'est la classe. Le confort des séances ne laisse pas trop de doute, installés que vous serez dans des vrais sièges de ciné, des transats, ou carrément dans des Fiat 500, avec champagne à volonté, pour un prix VIP. Le pass film vous permet de venir en journée pour profiter des attractions et de l'environnement recréé. Mieux, le pass ciné, mais aussi le pass journée, vous permettent de rester aux soirées electro qui ont lieu dans le SuperClub! Au choix, soirées Colette, O'Five, Kitsuné ou la journée Wandertlust, ses séances de yoga et son ambiance flower power. Des concours de baby-foot, de milkshakes, deux expositions, une sur les jeux vidéos et une d'art contemporain, intitulée "L'Echappée Belle", regroupant une cinquantaine d'oeuvres. Un programme très varié, et très riche. Mais où est le problème alors?




Comme je vous le disais. Tout ça, c'est sur le papier. Car en pratique, on a fait le tour des activités en à peine une heure. Pour peu qu'on ne soit pas joueur de baby, qu'on ne passe pas des heures sur la succession de jeux vidéos, qui n'est d'ailleurs pas une exposition (il ne s'agit pas de regrouper de nombreuses, certes, machines ou bornes d'arcade, pour en faire une expo...), le tour est vite fait. De même, à la fin de la journée, on n'aura pas forcément l'énergie de chausser les rollers pour aller sur la piste. Ce qui prend le plus de temps, c'est finalement de faire le tour des différents stands de marque. Et c'est là que le bât blesse. On ne rentre pas du tout dans une ambiance drive-in, mais dans un gigantesque placement produit, même pas dissimulé! C'est flagrant et plus qu'agaçant, car on finit par ne plus voir que ça. Du coup, peut-être qu'un bon repas nous changerait les idées. C'est les canadiens d'Omnivore qui viennent exprès nous préparer leurs spécialités. Mais là encore, 16€ le minuscule menu, avec des chips de base pour remplacer les frites, parce que le stand n'aurait pas les normes de sécurités nécessaires? 8€ la tiny portion de maccaroni and cheese, en ce qui me concerne... Reste à attendre la soirée Colette, pour effacer tout ça.




Heureusement, la soirée est prévue assez tôt, et commence vers 21h. Attendez, en même temps que la séance de ciné, qui a lieu à quelques mètres? Ne vous inquiétez pas, car la séance se fait grâce aux nouveaux  casques sans fil anti-bruits de la marque Silence Events... Non, je ne plaisante pas... Bref, la soirée Colette, avec là par contre, Digitalism en live, un tribute à Ed Banger avec Busy P entre autres... Le son raisonne un peu mais l'ambiance est là, la qualité aussi. Le tout, encore une fois, dans un cadre grandiose. Un très bon moment qui fait relativiser un début de soirée, sous forme de pilule à avaler.




Finalement, c'est le prix d'entrée qui déterminera votre niveau de déception. C'est un peu naze de parler d'argent mais c'est vraiment ce que j'ai ressenti. J'ai relativisé facilement avec mon pass journée à 6,50€ en tarif adhérent, au lieu de 11,50€ à la base, qui m'aurait déjà plus embêté. Mais le plaisir d'être dans la Nef, profiter de ce cadre la nuit, et la soirée Colette valaient le déplacement. 20,50€ pour voir un film, je trouvais ça trop cher à la base, mais avec une écoute au casque en plus, qui enlève quand même toute chance de convivialité... Quant au forfait pour deux personnes à 80,50€ pour l'accès à la Fiat Uno, j'espère que le champagne était vraiment bon. Pour cette première édition, ce Cinema Paradiso bénéficie donc de l'aspect événementiel qui l'entoure, et la hype qui l'accompagne. Mais tout ça reste de la théorie, et en pratique, seules les soirées electro et, à la rigueur, l'exposition "L'Echappée Belle", pourtant mal mise en valeur, valent le prix d'entrée. Finalement, Cinema Paradiso, c'est malheureusement le collectif H5, dont une oeuvre est présente, qui en parle le mieux. "In Brand We Trust".