jeudi 4 juillet 2013

Dynamo - Galeries Nationales du Grand Palais, Paris





"Dynamo". Un siècle et de lumière et de mouvement dans l'art. Voici un titre d'expo qui m'avait bien laissé perplexe lors de sa programmation il y a quelques mois. Difficile de prévoir son contenu, difficile de se projeter et de s'imaginer la visiter. Puis les images circulant sur le web commencent à allécher, et on finit par faire confiance aux programmateurs du Grand Palais. La thématique de l'art cinétique est originale et plus qu'intéressante, elle a également l'avantage de ne pas s'adresser qu'aux amateurs de peinture, mais à tous les artistes. Autant de bonnes raisons de finalement se laisser tenter, par cette étude, à mi-chemin entre l'exposition et l'expérience sensorielle.




"Dynamo", c'est donc de l'art contemporain, même s'il s'étale de 1913 à nos jours. Même les précurseurs qu'étaient Calder ou Duchamp pouvaient être considérés comme des modernistes à leur époque, dans leur façon d'aborder l'oeuvre d'art, autrement, presque de manière physique, dans le sens scientifique du terme. Car réduire cette exposition a une simple convention contemporaine serait une erreur. On a ici tout un questionnement sur l'utilisation de la lumière et du mouvement dans l'art, que ce soit dans le trompe-l'oeil, la déformation de la perception, ou encore dans la mise en situation sensorielle. Des néons aux jeux de miroirs, des ambiances de couleurs aux agressions stroboscopiques, on se retrouve véritablement dans une expérience corporelle, où tous nos sens sont mis à contribution. Cela peut être agressif ou complètement dépaysant, mais peu d'oeuvres nous laissent indifférents. 





L'exposition est du coup assez longue, comptez entre 2 et 3 heures de visite. Il est très facile de se laisser happer par l'ambiance. A se perdre dans ces notions d'espaces, on en oublie le temps. Par exemple, on pourrait rester très longtemps dans cette pièce créée par Ann Veronica Janssens,  qui reconstitue un brouillard artificiel aux couleurs changeantes. Cette artiste est d'ailleurs pour ma part la grande découverte de "Dynamo". Chacune de ces contributions m'a laissé bouche bée, et son travail sur la couleur et la réflexion m'ont totalement convaincu. Parmi les valeurs sûres, je pouvais compter sur les travaux de Xavier Veilhan ou d'Anish Kapoor pour m'émerveiller. Résultat accompli sans problème avec un merveilleux mobile dans l'escalier pour le premier, et par des miroirs incroyables (entre autres) pour le second. La fontaine enfumée de Nakaya est une merveille, et l'oeuvre finale, signée Felice Varini finit de nous convaincre, grâce à un merveilleux trompe-l'oeil sur la terrasse extérieure.





Les sensations s'enchaînent, on tombe amoureux des formes simples, des couleurs vives, et des mouvements mécaniques, cinétiques, proches de l'obsession et de la fascination scientifique. "Dynamo" est, comme je le disais au départ, à mi-chemin entre l'exposition et l'expérience. De ce fait, il m'est assez difficile de vous la raconter, la vivre sera pour vous bien plus parlant. Je ne peux en tout cas que vous la recommander vivement, que vous soyez amateurs d'art ou pas, que vous soyez seul ou en famille (les enfants, à partir d'un certain âge, adoreront). Il vous reste une quinzaine de jours, jusqu'au 22 juillet précisément, pour vous abandonner dans les fabuleux méandres de la dynamique artistique. 

http://www.youtube.com/watch?v=IoCfKD0JlAw

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