samedi 31 août 2013

Titanic, L'Exposition - Paris Expo, Porte de Versailles, Paris





"Neaaar, Faaaar, Whereeeever you..." ... Pardon, mauvais réflexe... Ceci dit, il est tout de même intéressant de voir que, pour beaucoup, le mot Titanic est à ce point relié au film de James Cameron. Nos esprits ont fortement été marqué et en allant voir cette expo, on se demande si l'on va croiser Leo et Kate au détour d'un couloir, ou, cauchemar absolu, si la douce voix de Céline va nous accompagner durant toute la visite. Mais il n'en est rien, et l'exposition repose vraiment sur le drame de 1912, nous présentant notamment nombre d'objets remontés des abysses (James? Encore un mauvais réflexe, désolé...). L'authenticité validée, voyons maintenant si la qualité est également au rendez-vous.





Le prix de l'entrée met la pression en tout cas. En prévente, on est à plus de 18€ (un peu moins cher sur place, mais avec la file d'attente). Ce n'est pas donné, et l'événement a du coup encore plus intérêt à être à la hauteur. D'autant que j'avais en amont entendu parlé du photo-montage à l'entrée, sur fond vert, à 7,50€, la réputation du Paris Expo en matière d'exposition (la deuxième seulement après Toutankhâmon, si je ne me trompe pas) prendrait franchement du plomb dans l'aile si on en avait pas pour notre argent. Mais il n'en est rien, et si je parle de ces deux points noirs en premier, c'est que le reste de la visite ne souffre d'aucun défaut majeur. 





Dès le début, l'audioguide inclus est une première bonne nouvelle et légitimise le prix. Il nous est distribué avec une carte d'embarquement (le boarding pass ci-dessus) qui constituera un excellent souvenir. Plus que cela, chaque carte porte le nom d'un des passagers du Titanic, avec une description de cette personne, ce qui permet de nous identifier une première fois aux victimes du naufrage. La visite se fait dans l'ordre des événements, présente le Paris de l'époque, le paquebot et ce qu'il représentait, quelques personnages importants, nous raconte l'embarquement et le fonctionnement général du bateau. Puis l'on monte à bord. La reconstitution des couloirs, impressionnante, convainc et met dans l'ambiance les derniers sceptiques. La vie à bord nous est contée, et on nous présente nombre d'objets remontés des profondeurs. Des valises, des assiettes et des couverts, des pièces techniques, ou encore des biens ayant appartenus aux passagers, on apprécie à sa juste valeur la conservation de ces objets, et de petites histoires commencent à trotter dans nos têtes. Plus de doute possible, nous sommes à bord du Titanic.




La visite change tout à coup d'ambiance. Les pièces s'assombrissent, une impression de froid nous envahit, et l'éclairage rouge de la salle des machines nous confronte à la suite des événements. Il y a du monde à impressionner, la vitesse est augmentée, et les menaces d'iceberg, bien que présentes, ne sont pas prises au sérieux. L'environnement sonore est particulièrement soigné, avec des effets et des bruitages en accord avec les faits, le tout avec une discrétion nécessaire. L'impact nous est raconté comme un compte à rebours, avec les horaires à la minute de ce qu'il s'est passé. Les communications de New York, les échanges avec les navires alentours, les signaux d'alarme ne manquaient pourtant pas. Facile à dire quand on sait ce qu'il s'est finalement passé.




Et c'est là toute la force de l'exposition, elle s'appuie, et tout le monde le sait, sur des faits réels. Pas étonnant que le film soit si réussi, le Titanic, c'est le drame "idéal" à raconter, à mettre en scène. Un paquebot insubmersible, une arrogance humaine que la Nature s'empresse de remettre à sa place, même l'histoire du Capitaine Smith, est digne des meilleurs scénarios puisqu'il devait prendre sa retraite, et s'accorde finalement un dernier voyage, pour finir sa carrière en grandes pompes. Et en tant que visiteur, tout cela a son importance. On revit un peu l'histoire, et chose intéressante, on la revit différemment qu'en regardant le film de James Cameron, pourtant fidèle aux événements. On est plus impliqué, et plus proche du réel que du scénarisé.




La collision est racontée de manière plus scientifique, avec des reconstitutions sur écran de la façon dont l'impact s'est produit, et dont le Titanic a coulé. Une salle entière est consacrée aux recherches en fonds marins, nous montre dans quel état est le navire cent ans après, notamment grâce à un mini documentaire de plongée, en 3D. Immersion réussie. L'organisation qui s'occupe de ces recherches nous informe également sur ce qu'il risque de se passer ces prochaines années, l'épave n'étant évidemment pas éternelle. Et on termine l'exposition comme on l'a commencé, avec une maquette du Titanic.




Quoiqu'il reste encore une salle, et non la moindre. On a affaire à un drame humain, avec un nombre de victimes impressionnant. Une dernière pièce leur est consacrée, avec des effets personnels présentés pour certains, une petite histoire pour d'autres, et enfin, la liste des passagers écrite solennellement sur un mur. Notre carte d'embarquement a bien fait son travail, et un réflexe d'empathie nous force à aller voir si l'on a survécu. Et c'est ainsi, sur ces nombreux arguments que moi, madame Edwin Nelson Kimball Jr, née Gertrude Parsons, survivante du RMS Titanic, ne peut que vous conseiller d'aller voir cette belle exposition, à mi-chemin entre le drame absolu et le grand spectacle qu'il a généré. 




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