lundi 19 août 2013

Musique et Cinéma, le Mariage du Siècle? - Cité de la Musique, Paris





J'ai bien failli ne pas aller voir cette exposition. Je ne dis pas ça parce que j'y suis finalement allé à deux jours du terme, mais bien parce que j'ai vraiment hésité à la visiter. Vu le thème, avouez que c'est plus qu'étonnant, la musique et le cinéma étant mes deux plus grandes passions. Comment l'expliquer? La "faute" en revient au mystère qui entoure cette expo. Rien n'a filtré, très peu de photos, très peu d'informations, du coup, les deux thèmes étant finalement bien vastes, je ne pouvais pas vraiment me faire d'idée précise sur son contenu. Comme quoi, un minimum de médiatisation ne fait pas de mal parfois. 




Pas de regrets pour moi en tout cas, je me suis rendu vendredi après-midi à la Cité de la Musique pour faire honneur à deux thèmes qui me sont donc très chers. Plus que la musique et le cinéma, il y a ce troisième élément qui me fascine, qui m'obsède même parfois, c'est le rapport entre le son et l'image. Ils sont, de mon point de vue, complètement indissociables, et alimente ma création. Tout le monde sera a priori d'accord avec moi sur ce lien étroit, mais il est aussi évident que sa concrétisation à l'écran peut avoir diverses origines. Et c'est ce que cette exposition montre le mieux. La musique peut être la source d'inspiration d'un film ou s'y adapter. Elle peut être préexistante ou être composée spécialement pour l'occasion. L'expo nous présente tous les cas de figures, avec à chaque fois de superbes photos, de beaux objets, et un système d'écoute, au casque, pour mettre les mélodies sur les mots. De "Yellow Submarine" aux "Parapluies de Cherbourg", en passant par "The Artist", le panorama est complet et l'on voit bien que les possibilités sont multiples.




Dans sa construction, l'exposition comporte trois parties, plus une quatrième à l'étage inférieur. Elle nous explique le rapport entre la musique et le cinéma, avant le tournage, pendant, puis après, ce que l'on appelle la post production. La scénographie est pour le moins impressionnante. C'est sûrement l'une des raisons de cette médiatisation plus que relative. Moquette rouge, caisses de matériel audiovisuel, l'ambiance des salles obscures se marie au classieux d'un festival de Cannes par exemple, le tout sublimé par un éclairage totalement maîtrisé. C'est sublime et totalement dans le thème. Au niveau -1, on trouve une salle de projection, avec des séquences de quelques minutes de grands moments de cinéma, littéralement portées par leur musique. "Amélie Poulain", "Le Dictateur", "Lawrence D'Arabie", "Apocalypse Now", tous les styles, toutes les époques sont représentés, pour ce qui sera sans aucun doute le meilleur moment de l'expo. Car finalement, après une grosse heure de visite, quoi de mieux pour apprécier le rapport entre l'image et le son que de s'asseoir, se taire et en prendre plein les yeux. Et plein les oreilles? Aussi, certes, mais s'il y a bien quelque chose que l'expo nous apprend, c'est que la musique, aussi belle soit-elle, sera toujours au service des images, du réalisateur, de l'histoire. Bref, au service du film.




Malgré tout, un gros point noir est quand même à constater. Le manque de place vient gâcher certaines parties de la visite, au point que certaines choses sont difficiles à voir, à moins de vraiment s'armer de patience. Par exemple, le reportage sur l'enregistrement de la musique est projeté dans un box contenant quelques personnes, et il faut attendre un turnover pour le visionner dans de bonnes conditions. Ainsi, à moins de fortement prolonger le temps de visite, il faut parfois faire une croix sur quelques documents. Dommage, même s'il en faut plus pour gâcher la qualité de l'ensemble. De toute façon, visiter un musée ou une grande expo à Paris sans personne à l'intérieur relève souvent de l'utopie!




Manquer ce "Mariage du Siècle" aurait donc été dommage. Même si les thématiques me sont plus que familières, j'y ai soit appris de jolies choses, soit conforté une vision, une approche du rapport image-son qui est vraiment très importante pour moi. Forte d'une scénographie géniale, et d'un final idéal, à défaut d'être original, la Cité de la Musique nous a encore une fois proposé un moment de qualité, confortant bon nombre d'entre nous dans notre amour de la musique et du cinéma. 




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