Enfin! Quelques mois déjà que certains d'entre nous attendent cette exposition, il est enfin temps d'en profiter. Du 7 mars au 5 août, le cinéaste américain Tim Burton est à la Cinémathèque. Regroupant des dessins, des scultures, et des éléments de décors de ses différents longs-métrages, cette exposition est censée être celle présentée au Moma à New York en 2009 et 2010. Censée, car l'espace de la Cinémathèque n'est pas comparable à celui du musée new-yorkais. Alors que vaut vraiment cet hommage parisien au réalisateur?
Timothy William Burton est né le 25 août 1958 à Burbank, Californie, dans un de ses quartiers que les fans de "Edward aux Mains d'Argent" n'auront aucun mal à visualiser. Il se passionne très vite pour le cinéma et le dessin. Comme beaucoup d'autodidactes, il se crée rapidement un univers propre, fait de monstres, de personnages étranges, dans des décors entre le gothique et la fable. Après quelques courts-métrages et des petites collaborations avec Disney, Burton réalisera une quinzaine de films, connus de tous. Deux de plus verront le jour cette année, "Frankenweenie" et "Dark Shadows". 2012 risque donc d'être l'année du retour en grâce pour un réalisateur qui a pu décevoir un peu avec ses dernières sorties.
L'exposition nous accueille de la plus belle des manières, avec deux salles plutôt étonnantes. Dans un cadre assez sombre, totalement approprié, la première nous propose une série de polaroïds, mis en valeur par un éclairage discret. Plus que de simples photos, ce sont des sortes de montages qui nous renvoient dans l'univers du réalisateur. La seconde nous plonge dans le noir et présente un environnement éclairé aux UV, où l'on pourra notamment voir le manège de Beetlejuice (ci-dessus). Ambiance garantie! La suite donne la part belle au dessinateur. Burton dessine depuis toujours, et des centaines de ses croquis ou peintures sont présents. Classés par thèmes, on retrouve les sujets qui lui sont chers: les femmes, les enfants, les monstres, les couples, et d'autres encore. Tout est magnifique, son coup de crayon fait mouche presque à chaque fois!
L'ensemble est agrémenté de magnifiques sculptures. Des petites mignonnes représentant des personnages, ou des plus grandes, notamment les monstres en fer dans la grande salle.
S'en suit une partie chronologique reprenant la carrière du cinéaste. De ses débuts pour Disney aux dernières sorties prévues, on parcourt sa filmographie à coups de dessins, toujours, mais aussi d'items sortis de ses métrages. Du masque de Batman au somptueux costume d'Edward, en passant par l'épouvantail de "Sleepy Hollow", on découvre ou l'on se remémore, selon ce que l'on connaît du parcours du monsieur. Les pièces sont vraiment belles et l'on se rend compte à quel point notre "jeunesse" a été marquée par son travail. On se plaint parfois des quelques relatifs échecs essuyés avec "Alice au Pays des Merveilles" ou "La Planète des Singes", mais en contrepartie, combien de films cultes? Impressionnant...
Passons aux points noirs maintenant. Car si le contenu est plus qu'à la hauteur, c'est quand même la frustration qui prend le dessus quand on sort de cette exposition. J'avais pris le parti de la visiter dans les premiers jours pour éviter le monde. Loupé ! L'enceinte de la Cinémathèque est à mon avis un peu petite. Comme je le disais au début, des oeuvres manquent par rapport à celles présentées à New York. Les dessins sont trop regroupés et les gens n'avancent pas très vite, histoire de profiter de tout. Les écrans (mal) répartis ici et là provoquent des attroupements qui bloquent considérablement certains espaces. Du coup, il est difficile de tout voir sans survoler certaines choses. Et du coup, on en ressort au bout d'une heure... Un peu court et un peu frustrant pour une expo que l'on attend depuis des mois. Je ne peux donc que vous conseiller d'y aller en semaine et dans les heures creuses pour profiter pleinement de tout, mais ce n'est pas forcément évident.
Bien sûr, la frustration est liée à la qualité du contenu. Que de belles choses, que de jolis souvenirs dans cette exposition, et un bel univers dans lequel on aimerait rester des heures. L'exposition Tim Burton est bel et bien à la hauteur de l'attente que l'on pouvait en avoir. C'est malheureusement le cadre qui déçoit, ce n'est que mon avis, mais l'enceinte de la Cinémathèque n'est pas assez grande pour que l'on puisse profiter pleinement de tout. Ne loupez donc pas ce bel hommage au cinéaste. Mais profitez en si possible en heures creuses!
Un dernier mot sur la permanence de la Cinémathèque. Elle intéressera les férus du cinéma des débuts, des précurseurs et des premiers appareils utilisés et conçus. Intéressant mais très ciblé, et un peu court. Pas indispensable pour les autres.
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