mercredi 5 février 2014

Live Report: Depeche Mode, Feathers, Bercy, Paris, 31-01-2014





Presque 10 mois que je n'étais pas allé à un concert! Ca manquait un peu quand même. Et quoi de mieux du coup que d'assister à quelque chose d'un peu différent par rapport à d'habitude, c'est-à-dire, un gros concert dans une grande salle. Direction Bercy, pour le voir une dernière fois avant sa rénovation cette année, pour applaudir le mythique groupe anglais. Je les aime beaucoup, mais contrairement aux personnes que j'accompagnais et 99% de l'assistance, je ne suis pas non plus un fan absolu. Il était intéressant pour moi de voir ce concert avec un oeil un poil plus neutre que tout le monde. Alors, Depeche Mode? Simple grosse machine ou groupe culte? 

En première partie, les demoiselles de Feathers n'ont rien inventé et ne surprennent personne dans ce rôle d'ouverture. Avec des sons typiquement new wave, elles nous séduisent par quelques jolies mélodies mais manquent un peu de maturité musicale pour convaincre totalement. A suivre, tout de même. 
Quinze ou vingt minutes après commencent  à résonner les premières notes d'une longue intro techno minimale, qui fera le lien vers 21h avec le show de Depeche Mode. 21h? C'est tôt. En même temps, c'est un concert de papy, vous attendiez quoi? Il est pourtant frappant de voir que même si l'assistance est en grande partie composée de quadras, voire de quinquas, les trentenaires sont là aussi. Mais aussi des jeunes de 25 ans. Et les enfants des quinquas qui accompagnent leurs parents. DM a traversé les années, les décennies même, mais continue d'être créatif et de toucher les différentes générations. Et on ne fait pas ça avec un minimum de classe.

A propos de classe, que dire de la veste à paillettes de Dave Gahan lors de son entrée sur scène? Heureusement qu'il a la bonne inspiration de l'enlever très rapidement. Plus sérieusement, comment parler de Depeche Mode sans parler de son illustre frontman, capable donner chaud à 90% du public en un seul coup de rein. Vocalement, il est d'une influence notable sur cette aura naturelle qui ressortent de leurs hymnes. N'en oublions pas Mister Martin L. Gore, qui, si l'on considère que c'est dans la durée que l'on voit la vraie valeur des choses, s'installe comme un véritable génie de la musique de ces 30 dernières années. Et puis, il y a Fletch... Impassible, mais toujours là, plus mystérieux que jamais. Notons aussi l'apport, d'importance, des vidéos sur les écrans géants, sûrement toutes concoctées par le grand Anton Corbijn, qui renforce la personnalité du groupe sur scène, comme il le fait déjà en dehors.

La playlist enchaîne les nouveautés du dernier album "Delta Machine", les tubes absolus comme "Walking In My Shoes", ou des morceaux oubliés et dépoussiérés, que les fans seront ravis de réécouter. Bien sûr, tout est parfaitement rodé depuis belle lurette, même un bleu comme moi sait placer les "Yeah That's Right" au bon endroit sur le mythique "Enjoy The Silence". Et quand le concert ne se termine pas sur "Never Let Me Down Again", on attend patiemment le rappel. Du travail bien fait, mais ne pensez pas une seule seconde que DM n'est qu'une grosse machine. La passion est encore là, il est impressionnant et contagieux de voir l'enthousiasme de ces cinquantenaires sur un "Just Can't Get Enough", qu'ils ont dû joué un million de fois. Ils s'amusent comme des fous, les haches de guerre inhérentes à ces longues carrières semblent enterrées, et on prend un joli pied à les voir prendre le leur. Tout ça couplé évidemment à la qualité des morceaux interprétés. Vraiment la grande classe.

Alors, Depeche Mode? Simple grosse machine ou groupe culte? J'ai envie de dire: les deux! 30 ans après avoir contribué à l'invention de la new wave, et donc d'à peu près tout ce qui est électronique dans nos musiques actuelles, le trio montre un talent de composition hors pair, et ce quelque soit l'époque de composition, puisque les derniers albums sont plus que qualitatifs. A 50 ans passés, Depeche Mode est à jamais un groupe culte, qui a inventé, traversé et sublimé beaucoup de choses musicalement, et on ne peut que leur montrer le plus grand des respects. Vivement la prochaine tournée. Bravo Messieurs!




1 commentaire:

  1. Bon sang, l’entame de l'article est à mon goût plus dommageable que la veste pailleté de Dave... enfin, espérons que ce concert te donnera au moins l'envie d'aller en voir d'autres, escroc va!

    RépondreSupprimer