dimanche 29 mai 2011

The Dillinger Escape Plan - Option Paralysis (2010)





Il y a musique extrême et musique extrême. Je n'en écoute pas beaucoup, il faut vraiment que le groupe ait de sacrés arguments pour me convaincre. The Dillinger Escape Plan est à classer dans la catégorie des groupes bourrins ultra-techniques, qui nous proposent des morceaux aussi violents que difficiles à assimiler. On trouvera tout de même pas mal de nuances et des parties chantées au milieu de ces structures alambiquées. Alors oui, je sais, c'est la fête des mères, et je suis conscient que ce n'est pas la chronique idéale pour l'occasion. Mais j'espère quand même intéresser certains d'entre vous.


Dillinger peut donc être ultra-violent, comme dans le deuxième titre "Good Neighbor", le genre de morceaux qu'on espèrera comprendre au bout de 5-6 écoutes (si tant est qu'on y arrive pour certaines parties...). On a parfois l'impression d'assister à une séance d'épilepsie musicale. Les tempos sont en général rapides. Ce qui bluffera tout le monde, c'est le niveau technique des musiciens, plus qu'impressionnant. Les 5 musiciens sont à un niveau qui ferait presque passer The Mars Volta pour un groupe amateur. Vu le bazar ambiant, il faut dire que c'était une condition sinequanone pour la bonne écoute de l'ensemble. Même remarque pour la production qui est impeccable.


Les américains savent aussi bosser leurs ambiances et écrire quelques mélodies. Une musique tout le temps violente n'a pour moi aucun intérêt. La violence a de toute façon beaucoup plus d'impact quand elle n'est pas permanente. On appréciera donc la capacité qu'a le quintet à poser quelques mélodies vocales, notamment dans "Farewell, Mona Lisa" (voir la vidéo ci-dessous, en essayant de la regarder jusqu'au bout :) ) ou "Gold Teeth On A Bum". Par contre, la voix nasillarde de Greg Puciato laissera peut-être certains perplexes. Je ne suis personnellement pas fan, mais il assure techniquement, et c'est là l'essentiel. "Widower" montre le goût prononcé du groupe pour le jazz, avec son magnifique piano. L'excellent "Parasitic Twins" nous propose également autre chose, avec des sonorités proches de Nine Inch Nails. Mais finalement, on prendra définitivement plus de plaisir dans les séquences bourrines. Parce que si je veux écouter quelque chose de mélodique, je ne mettrai pas du Dillinger dans ma platine. Mais ces parties plus posées ont le grand mérite de relever l'aspect brutal (comme dans le milieu de "Widower").


En plus d'être extrême, la musique du quintet pourra sembler trop réfléchie. On peut se demander comment ils peuvent nous pondre aussi facilement des riffs qui ressemblent à des équations mathématiques. Mais on est malgré tout séduit. Parfait défouloir, on a juste affaire ici au haut du panier de la musique bourrine. Après, c'est une question de goût. Déjà moi, je n'écouterai pas Dillinger tous les jours, d'où une note correcte mais pas exceptionnelle pour un album de cette qualité (les amateurs du genre pourront rajouter 2-3 points à celle ci). Dans tous les cas, je ne le conseillerai pas comme cadeau de la fête des mères, ça c'est sûr! 


13/20


2 commentaires:

  1. C'est marrant que tu parles d'épilepsie, parce que le première fois que j'ai écouté l'album précédent, j'ai eu extrêmement envie de vomir ! Et en concert c'est affreux, j'ai fini assise dans un coin !

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  2. :) Oui ça doit être une épreuve! Sur disque, y'a quand même plus de nuances, heureusement! Je ne pense pas que j'irai les voir en concert...

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