jeudi 31 mars 2011

Blur - The Great Escape (1995)





Il y un avant et un après "The Great Escape". Pour certains, la cassure a été trop forte et l'expérimentation trop difficile à comprendre. Pour d'autres au contraire, les choses intéressantes commenceront à peine. Personnellement, je ne considèrerai pas ce disque comme cela. Blur a toujours énormément évolué entre chaque album. Sauf que l'évolution est moindre entre "Parklife" et "The Great Escape". Du coup, elle parait accentuée entre les 4ème et 5ème album. Comme si le relatif retard artistique pris ici devait être rattrapé à tout prix.
Après un 3ème opus réussi, Food Records a fait le forcing pour avoir un "Parklife" 2. Ou du moins, des singles de la même trempe que les précédents. D'où une impression bizarre de disque à 2 vitesses, avec d'un côté des titres qui ne surprendront personne, comme "Stereotypes", "Country House" ou "Entertain Me", véritable ressucée de "Girls & Boys", des titres d'une qualité tout de même indéniable, et de l'autre, "He Thought of Cars", "Dan Abnormal", ou "Mr Robinson's Quango", des chansons plus complexes, limites brouillonnes, ou du moins en contradiction avec la production très pop de Stephen Street. Cette dualité montre le mal-être du groupe, la difficulté à affronter la rançon de la gloire et leur devoir envers leur maison de disques. Les textes de Damon tourne beaucoup autour de la solitude et du mal-être. Parfois autour de l'évasion (le titre de l'album bien sûr, "Yoku and Hiro" chanté en partie en japonais ou encore la reprise francisée de "To The End" avec Françoise Hardy). Tout un symbole.
"The Great Escape" n'est pas un mauvais album, bien au contraire. A la limite de la schizophrénie artistique, Blur essaiera tant bien que mal de gérer toutes les contraddictions qui le torturent. Il trouvera la solution en envoyant tout bouler avec leur album éponyme. 

En attendant, ne boudons pas cet album bourré de perles, certaines évidentes, d'autres un peu plus cachées. Un groupe talentueux reste talentueux, malgré les tempêtes du music system.

15/20 




1 commentaire:

  1. J'ai beaucoup de tendresse pour the great escape. C'est l'album qui m'a fait découvrir Blur et quand j'écoute Charmless Man, je me revois à 15 ans dans mes pulls trop grands et mes kickers bleu marine. J'avais sûrement autant de mal à gérer le succès que les Blurs. Et franchement, cette façon de chanter en y mettant l'accent, limite dédaigneux, ça ne pouvait que parler à l'ado incomprise que j'étais.
    Chi t'aime Damon!!! Chi t'aime les Blurs!!!

    Audree

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