vendredi 28 février 2014

Quicktest Cinéma!





- American Nightmare (2013) de James DeMonaco, avec Ethan Hawke et Lena Headey:
Ou comment y croire et déchanter en 10 minutes. L'idée est prometteuse, mais se tranforme rapidement en projet sans personnalité, avec effets déjà vus et ressorts maintes fois éculés. Que ça ne fasse pas peur, passe encore, le pitch est après tout à mi-chemin entre l'horreur et le thriller. Mais James DeMonaco, pourtant réalisateur et auteur, dénature la promesse d'origine pour en faire un film sans intérêt. Bien joué...

07/20

- La Mémoire Dans la Peau (2002) de Doug Liman, avec Matt Damon et Franka Potente:
On se rend compte a posteriori à quel point Jason Bourne et sa franchise ont eu un impact sur les films d'action. Le côté réaliste est aujourd'hui un point de vue prisé par les réalisateurs de ce style. "La Mémoire Dans la Peau" se paye en plus le luxe d'une histoire plus que correcte et de personnages soignés. Rajoutez une scène culte (la course poursuite en Mini dans Paris, avec Oakenfold en fond sonore) et vous obtenez une référence du genre.

15/20

- Une Nouvelle Chance (2012 ) de Robert Lorenz, avec Clint Eastwood et Amy Adams:
Deux films sur le base-ball en si peu de temps, les amateurs apprécieront. Contrairement au "Stratège", et même s'il est très présent dans l'histoire, le sport ne sert que de trame de fond à une intrigue relationnelle père-fille. Le casting est parfait, et il est marrant de constater que, bien que réalisé par un autre, le film pourrait tout à fait être signé par Clint Eastwood, tant la ressemblance est frappante. Nous sommes donc en terrain connu, et malgré un rebondissement de trop à mon goût, "Une Nouvelle Chance" se laissera regarder avec grand plaisir.

14/20

- Populaire (2012) de Régis Roinsard, avec Déborah François et Romain Duris:
Un film de compétition de dactylographie, il fallait oser! Le pari est pourtant réussi grâce à une superbe reconstitution et un parti-pris d'un autre temps dans la réalisation, complètement assumé. Une belle légèreté. Déborah François est parfaite dans le rôle. 

13/20

dimanche 23 février 2014

Quicktest Musique!





- Two Door Cinema Club - Beacon (2012):
Il a suffit d'un tube au groupe irlandais sur son premier album pour se retrouver propulsé au sommet. Ce deuxième album a tous les arguments qu'il faut pour confirmer. Leur pop rock est certes assez léger, mais leurs mélodies font mouche, tout comme leurs rythmes, efficaces et dansants. Rien d'exceptionnel dans le fond, mais de bonnes chansons pop.

14/20




- Chvrches - The Bones Of What We Believe (2013):
Chvrches est clairement la révélation de l'année musicale 2013. Son electro pop aux couleurs 80's s'appuie sur les chansons et le talent de sa chanteuse, Lauren Mayberry et soyons clairs, ce premier album est proche du sans-faute. Dans sa composition, dans ses arrangements, les ambiances sont soignées et l'album cohérent. Je verrai au mois de mars si le trio passe brillamment l'épreuve du live et nous verrons dans les années à venir si la confirmation se fait ou pas. L'album se suffit pour l'instant à lui-même, apprécions le à sa juste valeur.

16/20




jeudi 20 février 2014

Top 5 Cinéma ... 2012...


Oui, vous avez bien lu, on est début 2014 et je fais un bilan des films de 2012! La version officielle, c'est que si vous voulez faire un vrai point sur quelque chose, il faut avoir bosser dessus. Cela nécessite du temps, mais aussi du recul. Et avec ce recul, mon bilan n'en sera que meilleur. 
La version officieuse, c'est que je viens à peine de finir de voir tous les films que je voulais voir en 2012... Mais je trouve la version officielle plus sérieuse, donc on restera sur celle là ok?

Avant de vous dévoiler les 5 meilleurs, je vais vous parler du pire. Le pire film de 2012, pour moi, est "Abraham Lincoln: Chasseur de Vampires". Le pitch vaut déjà son pesant de moquerie, et le contenu est au niveau. Vous vous doutez que ni la partie historique, ni la partie vampirique ne sont respectées, et c'est réalisé à la truelle. Reste donc le côté nanar, délire entre potes. Perso, ça ne m'a pas parlé mais j'en connais que ça a fait rire, donc pourquoi pas, après tout.




Dans la catégorie films français, 2012 était l'année de "The Artist", mais j'ai préféré récompenser une bonne comédie. Parce que, depuis des lustres, les mots bonne, comédie et française ne vont pas souvent ensemble. Regardez "Radiostars" et rigolez un bon coup. Il y en a pour tous les goûts: du gras, du subtil, de la vanne entre potes... C'est bien écrit, les acteurs sont sympas, et on passe franchement un très bon moment!




En ce qui concerne nos petites têtes blondes, mais pas que, le meilleur film d'animation est sans aucune contestation possible "Rebelle" . D'abord, ce n'est pas une suite, c'est toujours une bonne nouvelle de voir un peu de créativité dans les studios! Ensuite, le personnage est des plus attachants, et enfin, l'univers écossais dans lequel cette adorable rouquine évolue est juste merveilleux. Un très bon Disney Pixar! Pour les grands et les petits!




En passant au peigne fin les sorties de 2012, je me suis rendu compte que ce n'était pas une super année de cinéma. De bonnes choses, un peu moins de suites que d'habitude, mais pas énormément de films qui nous marquent. Pas de quoi se plaindre tout de même, notamment grâce à un cinéma indépendant qui semble reprendre une position un peu plus flatteuse dans les programmations hebdomadaires. Voici mon Top 5:




- 5: The Dark Knight Rises, de Christopher Nolan, 3ème impressionnant volet de cette excellente trilogie Batman. Forcément en dessous du 2ème épisode, mais sans problème dans le Top 5!

- 4: Martha Marcy May Marlene, de Sean Durkin, un voyage aussi beau que dérangeant dans l'univers des sectes. Troublant, à différents niveaux.

- 3: The Impossible,  de Juan Antonio Bayona, où comment l'histoire vraie de cette famille victime du tsunami va vous retourner et vous émouvoir au plus haut point.

- 2: Prometheus, de Ridley Scott, préquelle moyennement annoncée d'Alien, mais avec finalement ce qu'il faut de fond pour se suffire à elle-même et n'être qu'un gros clin d'oeil au chef d'oeuvre de Sir Ridley.

And number one!




- 1: Argo, de Ben Affleck, encore une histoire vraie, aussi incroyable soit elle, parfaitement portée à l'écran par Ben Affleck, qui est un très grand réalisateur! Un suspense et une maîtrise qui mérite le titre de film de l'année!



samedi 8 février 2014

Live Report: Lite, Physics House Band, Espace B, Paris, 05-02-2014





Après Depeche Mode à Bercy cinq jours avant, me revoici à un concert qui rentre plus dans mes habitudes. Un petit concert dans une petite salle avec des groupes que (presque) personne ne connait. Dit comme ça, ça sonne un peu élitiste, ça l'est peut-être pour certains. Je ne le suis personnellement pas et suis ravi de vous pondre ce petit review que peu de gens liront finalement. Mais je me dois de le faire pour vous parler de Lite, ce fabuleux groupe de rock instrumental japonais, qui mérite beaucoup plus que de jouer devant un Espace B, certes bien rempli. En attendant, on s'est tous contenté, avec bonheur de cette affiche de rock instru de qualité.

Les anglais de Physics House Band se chargeaient de l'ouverture. Pour reprendre la blague de Fannette, un groupe de math-rock qui s'appelle Physics House Band, tout un programme, que je n'avais évidemment pas révisé. Eux ont bossé en tout cas, car le jeu est des plus carrés. D'une précision technique chirurgicale, le trio impressionne et en profite pour rapidement envoyer sévère. Il alterne les phases atmosphériques à base de claviers et le rock (très) dur. Musicalement, les trois anglais ont des idées, c'est évident, et vont jusqu'au bout de celles ci. Et j'aurai presque tendance à dire que c'est peut-être leur défaut. Les passages techniques manquent de fluidité, les zones de bourrinage sont un peu fatigantes, et les parties atmosphériques font trop retomber l'ambiance. De nombreuses qualités, quelques défauts, à vouloir peut-être trop calculer, les Physics House Band nous laissent un bon goût dans la bouche, alors qu'il aurait pu être excellent avec un peu plus de naturel et de feeling. Ils ont quand même bien mérité leur vidéo, un peu plus "The Mars Volta" que le reste de leur show:




Je me suis demandé combien de fois Lite était venu en France. Après les avoir vu au Glaz'Art il y a quelques années, je suis en tout cas ravi de les retrouver en connaissant cette fois beaucoup plus leur musique. Après un passage au stand pour leur acheter quelques disques, indisponibles sur notre territoire, les japonais rentrent en scène avec quelques problèmes techniques. Tout rentre dans l'ordre après un ou deux titres, et on peut s'engouffrer la tête la première dans leurs instrumentations chaloupées mais toujours extrêmement parlantes. C'est pour moi la grande différence entre Lite et le reste des groupes instrumentaux. Il y a un feeling, ils ne sont pas forcément dans la puissance. On tutoie la pop ("Echolocation"), le jazz ("Hunger"), l'electro et bien sûr le rock, plus ou moins puissant selon l'envie du bassiste, et son son qui peut montrer les dents. Les riffs nous parlent, les rythmes nous font bouger et on finit forcément par danser à un concert de Lite. Leur maîtrise technique n'a en tout cas d'équivalent que leur gentillesse apparente. Tout sourire, ils sont les premiers surpris de constater que l'Espace B a fait le plein et que le public n'est pas là par hasard. "Ef", "Image Game" ou le dernier "Bond" nous sont connus et font monter l'intensité pas à pas. Au point de presque nous frustrer après une heure seulement de concert, rappel inclus. Pas grave, il vaut mieux comme on dit une heure de qualité maximale qu'une heure et demi qui se traîne un peu. La frustration viendra surtout du fait qu'on ne sache pas trop quand on pourra revoir ce groupe génial, venu d'un autre continent, à la fois si proche et si lointain à notre époque.

J'étais déjà fortement preneur de la musique du quatuor japonais avant cette soirée, mais celle-ci m'a définitivement fait basculé du côté des fans absolus. Totalement convaincu par leur musique, par leur talent, par leur cohérence, malgré la variété de leur style, et maintenant par leur gentillesse et leur simplicité, Lite est un groupe à part, à supporter autant que possible. La grande classe! Again!




jeudi 6 février 2014

Quicktest Ciné!





- Gravity (2013) d'Alfonso Cuaron, avec Sandra Bullock et George Clooney:
Sans conteste l'événement SF de 2013, "Gravity" mérite largement son succès et sa réputation tant l'immersion spatiale est totale. Bien sûr, il sera conspué pour son manque de fond si on le compare à "2001, L'Odyssée de l'Espace". Argument irrévérent à mes yeux, vu que "Gravity" n'a aucune prétention métaphysique. C'est un film fait pour le cinéma, pour la 3D, pour le plaisir d'en prendre plein les yeux. Et s'il n'est pas aussi intellectuel que le Kubrick, cela ne veut pas dire pour autant que Cuaron n'y a pas caché quelques éléments de réflexion. A voir et à revoir, maintenant que la ferveur est retombée.

16/20

- La Cage Dorée (2013) de Ruben Alves, avec Rita Blanco et Joaquim de Almeida:
Il n'a pas de cliché sans feu. Si cette expression n'existe pas, je l'invente de ce pas. Ce film sur la communauté portugaise en est le meilleur argument tant les stéréotypes s'enchaînent. Pourtant, je mets au défi quiconque ayant des origines lusitaniennes de ne pas reconnaître plein de choses dans ce film. Le cliché bascule du coup dans la nostalgie et le plaisir qui vient avec est loin d'être anodin.

12/20

- Les Mondes de Ralph (2012) de Rich Moore:
Prometteur sur le papier, ce Disney s'avère être un grosse déception pour les amateurs de jeu vidéos. Malgré les nombreux et succulents featurings, le film manque cruellement de personnalité, à l'image du personnage principal, sympathique au demeurant. Il remplit quand même le cahier des charges des non gamers, grâce à quelques jolis moments graphiques, mais ne restera pas pour autant dans nos mémoires vives.

11/20

- Des Hommes Sans Loi (2012) de John Hillcoat, avec Shia LaBeouf et Tom Hardy:
La Prohibition est une période de l'histoire américaine qui peut se révéler très cinématographique lorsqu'elle est bien mise en valeur. C'est le cas ici, où John Hillcoat nous distille une ambiance enivrante, notamment grâce à des excellents acteurs, avec leurs mines patibulaires et leurs accents à couper au couteau. Un bon film.

14/20

mercredi 5 février 2014

Live Report: Depeche Mode, Feathers, Bercy, Paris, 31-01-2014





Presque 10 mois que je n'étais pas allé à un concert! Ca manquait un peu quand même. Et quoi de mieux du coup que d'assister à quelque chose d'un peu différent par rapport à d'habitude, c'est-à-dire, un gros concert dans une grande salle. Direction Bercy, pour le voir une dernière fois avant sa rénovation cette année, pour applaudir le mythique groupe anglais. Je les aime beaucoup, mais contrairement aux personnes que j'accompagnais et 99% de l'assistance, je ne suis pas non plus un fan absolu. Il était intéressant pour moi de voir ce concert avec un oeil un poil plus neutre que tout le monde. Alors, Depeche Mode? Simple grosse machine ou groupe culte? 

En première partie, les demoiselles de Feathers n'ont rien inventé et ne surprennent personne dans ce rôle d'ouverture. Avec des sons typiquement new wave, elles nous séduisent par quelques jolies mélodies mais manquent un peu de maturité musicale pour convaincre totalement. A suivre, tout de même. 
Quinze ou vingt minutes après commencent  à résonner les premières notes d'une longue intro techno minimale, qui fera le lien vers 21h avec le show de Depeche Mode. 21h? C'est tôt. En même temps, c'est un concert de papy, vous attendiez quoi? Il est pourtant frappant de voir que même si l'assistance est en grande partie composée de quadras, voire de quinquas, les trentenaires sont là aussi. Mais aussi des jeunes de 25 ans. Et les enfants des quinquas qui accompagnent leurs parents. DM a traversé les années, les décennies même, mais continue d'être créatif et de toucher les différentes générations. Et on ne fait pas ça avec un minimum de classe.

A propos de classe, que dire de la veste à paillettes de Dave Gahan lors de son entrée sur scène? Heureusement qu'il a la bonne inspiration de l'enlever très rapidement. Plus sérieusement, comment parler de Depeche Mode sans parler de son illustre frontman, capable donner chaud à 90% du public en un seul coup de rein. Vocalement, il est d'une influence notable sur cette aura naturelle qui ressortent de leurs hymnes. N'en oublions pas Mister Martin L. Gore, qui, si l'on considère que c'est dans la durée que l'on voit la vraie valeur des choses, s'installe comme un véritable génie de la musique de ces 30 dernières années. Et puis, il y a Fletch... Impassible, mais toujours là, plus mystérieux que jamais. Notons aussi l'apport, d'importance, des vidéos sur les écrans géants, sûrement toutes concoctées par le grand Anton Corbijn, qui renforce la personnalité du groupe sur scène, comme il le fait déjà en dehors.

La playlist enchaîne les nouveautés du dernier album "Delta Machine", les tubes absolus comme "Walking In My Shoes", ou des morceaux oubliés et dépoussiérés, que les fans seront ravis de réécouter. Bien sûr, tout est parfaitement rodé depuis belle lurette, même un bleu comme moi sait placer les "Yeah That's Right" au bon endroit sur le mythique "Enjoy The Silence". Et quand le concert ne se termine pas sur "Never Let Me Down Again", on attend patiemment le rappel. Du travail bien fait, mais ne pensez pas une seule seconde que DM n'est qu'une grosse machine. La passion est encore là, il est impressionnant et contagieux de voir l'enthousiasme de ces cinquantenaires sur un "Just Can't Get Enough", qu'ils ont dû joué un million de fois. Ils s'amusent comme des fous, les haches de guerre inhérentes à ces longues carrières semblent enterrées, et on prend un joli pied à les voir prendre le leur. Tout ça couplé évidemment à la qualité des morceaux interprétés. Vraiment la grande classe.

Alors, Depeche Mode? Simple grosse machine ou groupe culte? J'ai envie de dire: les deux! 30 ans après avoir contribué à l'invention de la new wave, et donc d'à peu près tout ce qui est électronique dans nos musiques actuelles, le trio montre un talent de composition hors pair, et ce quelque soit l'époque de composition, puisque les derniers albums sont plus que qualitatifs. A 50 ans passés, Depeche Mode est à jamais un groupe culte, qui a inventé, traversé et sublimé beaucoup de choses musicalement, et on ne peut que leur montrer le plus grand des respects. Vivement la prochaine tournée. Bravo Messieurs!