jeudi 29 novembre 2012
Edward Hopper - Galeries Nationales du Grand Palais (Paris)
C'est l'évènement expo de cette fin d'année. Cette première rétrospective parisienne sur le peintre américain fait grand bruit. Dans les médias d'abord, tant il est difficile de passer à côté, mais aussi dans le coeur des gens. Edward Hopper est apprécié de tous, et le nombre de réservations le prouve, puisque, deux mois avant sa fin annoncée, l'exposition affiche déjà complet (en attendant un éventuel rajout de places ou de séances). Bien sûr, la surmédiatisation y est pour quelque chose, mais le bouche à oreille aussi. Car l'exposition a très bonne réputation. Alors, succès mérité ou popularisme pseudo-artistique? Voici mon modeste point de vue.
Vous vous souvenez quand vous étiez adolescent, que votre groupe favori commençait à avoir du succès et qu'il était récupéré par tous? C'était pénible n'est-ce pas? Hopper, c'est un peu la même chose. On entend plein de critiques sur le peintre en ce moment, simplement parce ce carton annoncé agace ceux qui aimaient Hopper depuis longtemps. De là à boycotter l'évènement? Bien mal vous en prendrait. L'exposition est superbe. A l'image de l'oeuvre, qui sous ces airs si accessibles propose une profondeur d'interprétation impressionnante, selon la vision de chacun. A mes yeux, Hopper est le premier artiste pop, avec cette fausse simplicité apparente. Et se retrouver face à certains tableaux impressionne, au point d'avoir envie d'y rester des heures. On pourrait se poser là, à décortiquer son travail, ou juste à s'évader dans ces séquences cinématographiques figées, mais qui suggèrent énormément. La visite en tout cas permettra, comme souvent au Grand Palais, une découverte chronologique, avec une première partie sur la formation de l'artiste et un regard sur ceux qui l'ont inspirés. La deuxième nous montre ses oeuvres les plus connues, et surtout les plus matures, le véritable univers d'Edward Hopper en fait.
Le début de l'exposition est original. Dans cette première partie, on voit davantage le travail de ses pairs que celui d'Edward Hopper. Elle permet de voir l'évolution de son travail, de ses débuts, très influencé par les impressionnistes ("Chop Suey", ci-dessus, fait penser à Degas), à ses études sur des sujets précis, comme les limites de la civilisation, les maisons, ou encore son obsession pour la lumière du soleil. Une salle est dédiée à ses gravures, très réussies, qui étaient, avec ses illustrations, sa seule source de revenus au début de sa carrière. Si la suite de son oeuvre a beaucoup influencé le cinéma (Hitchcock, notamment), on a déjà ici les prémices d'un univers visuel fort, et il serait intéressant de connaître l'influence d'Hopper sur la bande dessinée par exemple, tant certaines planches font penser aux BD des années 60.
La deuxième partie parle davantage aux amateurs puisque l'on rentre dans l'univers connu de l'artiste. Connu mais pas inintéressant car l'évolution est encore présente et le style s'affine au fil des ans. On retrouve un certain classicisme dans les années 30, comme des restes de l'impressionnisme européen, mais transposé dans son pays natal. Puis les années 40 nous offrent ses plus grandes réussites, comme "Nighthawks", son tableau le plus connu, ou "Summertime", mon favori. On commence également à voir la récurrence de certains thèmes, ou de certaines mises en scènes. Son obsession de la lumière du soleil donc, mais aussi ce côté voyeur présent dans beaucoup de ses peintures, représentées par un cadrage ou un angle particulier, par les fenêtres également. Hopper aime également mettre en peinture des femmes, souvent rousses. Ces personnages, en général, sont assez grossiers, mais toujours expressifs grâce au décor dans lequel ils se trouvent, proche de la mise en scène.
Mais la récurrence du peintre américain, c'est bien évidemment la solitude. Avec ces expressions vagues, ces regards dans le vide ou vers l'horizon, on la ressent comme l'élément maître du travail d'Hopper. Les personnages sont soucieux, absents, seuls, même quand ils sont plusieurs. Cette solitude est représentée à la campagne ou en ville, en extérieur ou en appartement. Mais elle est toujours présente, toujours palpable. Et j'ai vraiment trouvé très bonne l'idée, je suppose volontaire, de terminer cette exposition par "Chambres au bord de la Mer", représentant une pièce vide ensoleillée. Comme une conclusion évidente du travail d'Edward Hopper.
Le succès de cette fin d'année n'est donc pas une imposture. Cette rétrospective est une réussite, dans son fond comme dans sa forme. Ces quelques 130 peintures confirment la place à part que peut tenir Hopper dans nos têtes et dans nos coeurs. C'est tout un univers, à la fois réaliste, romantique, cinématographique qui nous embarque et dans lequel nous nous reconnaissons. Le plus européen des peintres américains mérite donc amplement ce succès et je vous inviterais bien à visiter cette exposition à tout prix. Mais ce sera compliqué, je ne vais pas vous mentir. Un très beau moment en tout cas!
mardi 27 novembre 2012
Live Report: Biffy Clyro, Triggerfinger, Divan du Monde, Paris, 26-11-2012
En ce lundi soir, le Divan du Monde accueillait la première soirée du festival Bring The Noise, avec une affiche à faire saliver les amateurs de gros son. Biffy Clyro en tête d'affiche et Triggerfinger en ouverture. Pas mal. Surtout pour les plus chanceux d'entre nous, car ce concert était sur invitation uniquement, à gagner dans différents concours, ou par Oui FM, la radio organisatrice. Et pour moi, le concert a commencé par une frayeur, car j'ai bien failli ne pas rentrer! Arrivé à 20h30 au lieu de 19h, comme d'hab à cause du travail, j'ai dû utiliser les meilleures techniques actor's studio pour convaincre les personnes à l'entrée. C'est passé. Mais il faut que je pense à changer de boulot...
Quand il fait froid dehors, rentrer dans une salle où joue Triggerfinger est un bon moyen de se réchauffer. Originaire du Texas belge, ces vieux briscards nous offrent un rock stoner bien chaleureux avec un son tout en sueur. On pense aux QOTSA, à Soundgarden aussi parfois. Je ne suis pas fan du groupe sur disque, leur son est impressionnant, je trouve les compos sympas, mais un peu primaires. En live, elles prennent encore plus d'épaisseur sans toutefois me convaincre davantage que d'habitude. Par contre, ce qui convainc, c'est l'attitude du groupe. A l'aise, vraiment drôle, décalé, à l'image des chaussures vert pomme du chanteur-guitariste, le groupe sait mettre l'assistance dans sa poche et nous faire décrocher des sourires, qu'on le veuille ou non. On passe un bon moment, et les voir sur scène est conseillé. Même si personnellement, il m'en faudra un peu plus. Une bon concert quand même, une bonne première partie.
Il faut dire aussi que ce qui vient après est considéré comme le haut du panier du rock mondial. Il est logique que la musique des belges semblent un peu primaire à côté de nos chers écossais. Le talent de Simon et des jumeaux semblent enfin être reconnu à sa juste valeur, et les voir en tête d'affiche d'un festival organisé par une radio est plutôt bon signe. Et on attend avec impatience l'arrivée du sixième album du trio, "Opposites". Trio qui devient maintenant quintet sur scène. Ce qui leur permet de rajouter quelques titres qui étaient difficilement jouables à trois, comme "Booooom, Blast & Ruin". Bien sûr, on attend surtout de découvrir les chansons extraites de leur prochain effort. Certaines tournent déjà sur le net depuis quelques semaines, et c'est tout logiquement "Stingin' Belle" qui ouvre le bal. Mention spéciale à "Sounds Like Balloons", qui se pose comme un futur hymne du groupe. Après, pas de surprise particulière, on est dans la continuité par rapport à "Only Revolutions". De là à penser que le groupe a du mal à se renouveler? Je ne dirai pas ça, même si j'y ai pensé. Biffy Clyro a tellement l'habitude d'explorer les moindres recoins du rock qu'il y aura forcément des moments où il passera dans des endroits où il est déjà passé. On attendra donc la sortie du prochain disque pour en avoir le coeur net. Ce qui compte pour l'instant, c'est la qualité de l'écriture, et à ce jeu là, ils sont toujours bien devant tout le monde.
Niveau live, pas grand chose à dire, c'est du Biffy, c'est du lourd et ça joue à la perfection. On est habitué. Deux bémols en ce qui me concerne. Je trouve un peu agaçant les tiques vocaux que peut avoir Simon par moments. Pas besoin de surjouer quand on a son talent, ça n'apporte pas grand chose. Deuxième chose, il serait intéressant de compter le nombre de dixièmes d'audition perdus par le public ce soir. Oui, je crois que c'était un peu fort...
En conclusion, je vais commencer par dire merci à Cyril d'OpenUpYourEars pour les invitations! Merci à Oui FM et à BringTheNoise, je n'ai pas le temps d'écouter la radio mais votre travail est plus que nécessaire. A défaut de révolution musicale, ce fût un bien bon concert, gratuit en plus, et la petite frayeur à l'entrée en valait la peine. Mais il faut quand même que je pense à changer de boulot! En vidéo, le live de BC au festival I-Tunes avec un setlist quasi-identique au concert d'hier soir. Enjoy!
samedi 24 novembre 2012
Quicktest musique!
- Django Django - Django Django (2012):
Le premier album des écossais est une des révélations de 2012. Il a tous les ingrédients pour bénéficier du buzz du moment. Rythmes endiablés, popsongs au son légèrement rétro, cocon électronique... Il est vrai que la maîtrise rythmique et électronique fait mouche, mais les éléments acoustiques (certaines guitares et certaines lignes de voix) me semblent parfois un peu légers. Un bon premier album tout de même.
13/20
- Connan Mockasin - Forever Dolphin Love (2011):
Si les tribus indigènes avaient connu les années 60-70 et le lo-fi, Connan Mockasin en serait à coup sûr leur gourou. Une sorte d'ambiance flower power mais avec des fleurs pas au mieux de leur forme. Car l'univers de Connan et de sa troupe peut être à la fois coloré et obscur. Il est aussi naïf, presque enfantin. Un album étrange, faussement accessible, pas désagréable, mais qui ne parlera pas forcément à tout le monde.
12/20
jeudi 22 novembre 2012
"Super 8" de J.J. Abrams (2011)
Cela faisait très longtemps que je n'avais pas fait un grand format, surtout ciné. Du coup, j'avais plusieurs films à chroniquer et je me suis demandé par lequel commencer. Parmi eux, "Super 8" m'a semblé intéressant car il a fortement divisé les opinions. Hommage au cinéma des années 80, et à Spielberg en particulier, J.J. Abrams s'empare des ficelles de l'époque pour nous ramener 20 ou 25 ans en arrière. Qu'en est-il vraiment, avec quelques mois de recul? Plaisir véritable ou simple nostalgie? Réel savoir-faire ou juste quelques formules remises au goût du jour? Je vais essayer de recompter les voix...
Le film commence de la meilleure des manières. Le logo Amblin, la petite musique qui va bien, le petit garçon touché par un drame familial. Et puis la bande de potes, fans de cinéma, qui tourne son court-métrage avec sa petite caméra amateur. En grande partie autobiographique, Abrams a mis beaucoup de sa personne et de son enfance dans cette histoire. Et c'est le premier bon point. On croit à la base du film, la mise en place des personnages et le cadre de l'action. Elément impératif quand on sait que la suite de l'action donne dans la science-fiction. Attention, "Super 8" n'est pas un film de SF. A la manière d'"E.T." par exemple, on reste en présence d'un film familial, un film pour tous, mais c'est un extra-terrestre qui viendra rythmer les aventures de nos chères têtes blondes. Qui sont d'ailleurs une autre satisfaction. Les gamins sont bons. Même si, à vrai dire, on ne s'en rend pas plus compte que ça, vu que parmi eux se trouve Elle Fanning. Et Elle Fanning a plusieurs fois l'occasion de prouver sa classe à l'écran. Et éclipse ainsi de manière flagrante ses camarades de jeu. Mais le casting est bon, il manque peut-être un caméo, chose qui se faisait beaucoup à l'époque et qui aurait été des plus savoureux. Rien à dire sur la réalisation, les effets spéciaux, la technique est parfaite.
Si tout semble bien se présenter, pourquoi donc les critiques ont été plus que mitigées? Tout n'est en effet pas parfait. La principale chose qui m'ait embêtée, ce sont les dialogues. Rien d'alarmant, mais ils manquent parfois de cohérence. Par exemple, dans certaines phases, les enfants nous semblent bien matures au vu de leur âge supposé. Et des phrases sérieuses semblent ensuite contre-balancées par certaines plus naïves, comme des vannes de gamins. On a l'impression qu'un adulte a écrit les textes, ce qui est le cas, évidemment! Mais on ne se posait pas ce genre de questions en regardant les Goonies par exemple. Et ce qui est génial, c'est que pour le coup, la VF ne souffre pas de ce problème. Oui, je sais, en VO c'est mieux. Et bien pas là! Et je trouve ça génial car à l'époque, les doublages étaient tellement bien réalisés que regarder un film en français ne lui enlevait pas de sa qualité. Et avec les années, un "Die Hard" par exemple se regarde toujours plutôt en VF!
A part ça, Abrams ne peut s'empêcher d'aligner certains clichés, notamment sur les interactions entre les personnages adultes et enfants. La partie SF pure, aurait pu être mieux traitée, notamment à la fin. Enfin, J.J. en fait parfois trop, comme dans la scène de déraillement du train, ou dans certains dialogues. Quitte à s'inspirer des années 80, il aurait dû s'en inspirer au niveau du format aussi. Enlever 10 ou 15 minutes au film lui aurait peut-être fait du bien.
Objectivement, "Super 8" ne croule pas sous les défauts et ne méritent pas les critiques acerbes dont il a parfois été victime. Mais il est clair qu'il manque clairement quelque chose au métrage pour convaincre entièrement. Et si l'on veut se faire un petit revival, on se tournera tout simplement vers d'éventuelles versions remasterisées des grands classiques de l'époque plutôt que vers un film qui respecte les cahiers des charges, mais sans une énorme valeur ajoutée. "Super 8" n'est donc pas un classique. Mais cela n'en fait pas un mauvais film, loin de là. C'est un bon moment à passer en famille, qui deviendra peut-être, qui sait, une référence pour nos bambins de 8-10 ans. Après tout, certains films de notre enfance n'étaient pas parfaits! Je vous le conseille donc quand même, et en français, à l'ancienne, pour effacer certains défauts de la VO (ce n'est que mon avis).
13/20 en VO, 14/20 en VF
dimanche 18 novembre 2012
Quicktest musique!
- Gorillaz - Plastic Beach (2010):
En tant que fan absolu de Damon Albarn, j'ai été étonné d'entendre que l'emprise musicale de celui-ci sur ce 3ème Gorillaz, tout en restant conséquente, était un poil moindre que sur les deux premiers albums. Et bizarrement, c'est une bonne nouvelle. On a peut-être enfin la première vraie livraison de Gorillaz en tant que "goupe", au lieu de l'habituel "Damon électro-hiphop". Plus de cohérence donc, et en plus, la qualité intrinsèque de l'album est bien supérieure aux précédents. A mon goût, le meilleur Gorillaz!
16/20
- Igor Stravinsky - Le Sacre du Printemps (1910-1913):
Composé il y a un siècle, "Le Sacre du Printemps" avait carrément fait scandale à sa sortie. Il est étonnant de parler de scandale pour une oeuvre classique, mais force est de reconnaître que, même un siècle après, cette oeuvre est d'une complexité et d'un mystère rare. Des mesures composées à faire pâlir les musiciens les plus érudits, des dissonances qui génèrent des ambiances impressionnantes et parfois un malaise, peut-être déconcertant à l'époque. Sans contestation possible, Stravinsky a écrit l'une des pièces les plus importantes de l'histoire du classique. Après, c'est une question de goût. Personnellement, sûrement mon oeuvre classique favorite.
18/20
jeudi 15 novembre 2012
Quicktest Ciné!
- Le Parfum (2006) de Tom Twyker, avec Alan Rickman et Ben Wishaw:
Adapté du roman de Patrick Süskind. A une période cinématographique où plus rien ne choque personne, voici un thriller graphique qui y parvient sur certaines scènes. Il est tellement soigné visuellement qu'il réussit à nous faire sentir et ressentir, ce qui est tout à fait le sujet du film. Cette excellente association du fond et de la forme fait de cette adaptation un très bon film.
15/20
- A Dangerous Method (2011) de David Cronenberg, avec Michael Fassbender et Viggo Mortensen:
Un très beau casting, un pitch intéressant, mais pour le coup, ici, c'est la forme qui pêche grandement. Le film ne décolle jamais véritablement et on frôle l'ennui. Une réalisation anormalement sage de Cronenberg et une petite déception.
10/20
- Control (2007) d'Anton Corbijn, avec Sam Riley et Samantha Morton:
Control raconte la courte vie de Ian Curtis, chanteur leader du groupe culte Joy Division. Des débuts à Manchester au succès national, Corbijn met son noir et blanc au service de l'une des figures emblématiques de la musique anglo-saxonne. Qu'on soit fan ou pas de Joy Division, cela fonctionne. Un excellent biopic, et une interprétation fabuleuse de Sam Riley.
15/20
- L'Etrange Histoire de Benjamin Button (2009) de David Fincher, avec Brad Pitt et Cate Blanchett:
Curieux de voir Fincher prendre en main un tel projet. On dirait un conte. Bien sûr, beaucoup de choses se cachent derrière cette belle histoire, beaucoup de mélancolie notamment. Mais il s'agit tout de même du plus accessible des films du réalisateur, ce qui est étonnant quand on connaît sa filmographie. Il arrive tout de même à donner une profondeur à un scénario original et de qualité. Pas le meilleur Fincher mais quand même un très bon film.
15/20
mercredi 14 novembre 2012
Live Report: Pulp, Tristesse Contemporaine, Olympia, Paris, 13-11-2012
Après être resté sur ma faim lundi dernier, j'attendais beaucoup de ce concert de clôture du festival des Inrocks. Encore une mauvaise surprise et mon entente avec le festival n'aura été qu'un feu de paille. Heureusement, ce ne sera pas le cas, car je ne vais pas voir n'importe qui ce soir. Alors oui, les reformations, on peut toujours s'en méfier. On peut déjà se demander pourquoi. Pas de réponse à vous apporter à ce niveau là. Je pourrais juste vous raconter comment Pulp, 21 ans après son premier concert chez nous, a encore enflammé Paris.
Oui 21 ans après! On se souvient de Pulp comme d'un groupe des années 90, et c'est en effet leur période faste. Mais Pulp a été créé par Jarvis en 1978! Ce qui est juste hallucinant! Et qui fait prendre au mythe encore un peu plus d'ampleur au moment de les voir rentrer sur scène. Avant ça, j'ai dû voir 5-6 minutes de Tristesse Contemporaine, la première partie. Et à part un lapin qui chantait sur scène, je n'en ai pas vu assez pour me faire une idée sur un groupe qui semble avoir bonne réputation.
Dans cette époque où l'on ne jure que par le revival en musique, ou les remakes au cinéma, il semble difficile de trouver un son nouveau, de faire quelque chose qui n'a jamais été fait. Certains y arrivent, mais les exemples ne sont pas légion. L'avantage de tout ça, c'est qu'avec son son des années 80-90, la musique de Pulp semble on ne peut plus d'actualité! Ajoutez à cela des mélodies imparables, une maîtrise technique proportionnelle à l'expérience du groupe, et bien sûr, un showman, un vrai, comme il ne s'en fait plus: Jarvis! Quand on le voit, on se rend compte à quel point il est unique, sa présence et son charme sont incroyables, ce qui ne l'empêche pas d'assurer vocalement. Il a présenté ce concert comme s'il nous racontait une histoire, des premiers succès du groupe avec "Do You Remember The first Time?", aux passages du groupe en France à la Cigale et à l'Olympia, en profitant pour faire chanter joyeux anniversaire par 2000 personnes ravies à Christie, sa maman, présente ce soir. Il nous dira que la vie est faite pour prendre des risques en terminant le set par une chanson inconnue ("Common People") et terminera en disant qu'ils doivent vraiment y aller, redoutant le fantôme de Bruno Coquatrix! Et le tout en français pourri mais tout à fait compréhensible, et tellement plein de charme.
Le contrecoup de tout ça, c'est qu'on a parfois eu l'impression d'assister à un one-man show. Le groupe était quand même assez effacé, ne bougeait pas beaucoup et semblait avoir reçu le choc des années un peu beaucoup plus que leur frontman. Heureusement, ils étaient présents musicalement, et c'est bien l'essentiel, et l'on a pu se rendre compte du nombre de "tubes", et plus généralement, le nombre de bonnes chansons que le groupe a pu écrire. Et après 2h05 de concert, on est charmés par Jarvis, si tant est qu'on en avait besoin, et on est convaincu de l'importance qu'a eu Pulp sur plusieurs décennies de musique. Un grand moment, un grand concert, pour un grand groupe et un très grand monsieur. Merci pour cette soirée!
Live Report: Hot Chip, Lescop, Kindness, Juveniles, Casino de Paris, 05-11-2012
Depuis l'année dernière, et la soirée plus que convaincante avec Friendly Fires et Miles Kane, j'avoue que je compte regarder un peu plus attentivement la programmation du festival des Inrocks, qui a lieu en novembre chaque année. Et cette année est une confirmation puisque ce sont deux concerts auxquels j'assisterai dans cette édition 2012. Avant de poster un autre live report sur Pulp plus tard dans la journée, voici celui de mes chers londoniens d'Hot Chip, accompagné de trois premières parties.
Comme d'hab, boulot oblige, je n'ai pratiquement rien vu des premières parties. Et pourtant, cette fois, j'aurai bien aimé en voir encore moins! Je n'ai pas vu la couleur des Juveniles, qui, sur disque, semblaient envoyer un petit peu, j'aurai bien aimé avoir confirmation sur scène. Next time maybe. Je suis arrivé pour la dernière chanson de Kindness. Là par contre, j'ai eu confirmation. Ce n'est pas du tout ma tasse de thé. Fadasse à souhait sur disque, le groupe n'a pas l'air de prendre plus d'ampleur sur scène, on a l'impression d'être devant un sous-Simply Red ou groupes de ce genre. Des mélodies qui pourraient séduire, mais le minimalisme musical nécessite une certaine exigence et une originalité, pas vraiment présente ici. Je ne veux pas juger la prestation live du groupe, mais en l'associant à ce que j'en avais entendu avant, je ne suis pas convaincu par Kindness.
Passons à ce que j'ai ... subi. Lescop. J'en avais entendu beaucoup de mal, je voulais donc à tout prix les voir pour me faire mon propre avis. Je n'aime pas dire du mal. Mais Lescop, je n'ai vraiment pas aimé. Ok, il a des textes. Sauf qu'en live, on ne les entend presque pas. Reste la musique, une resucée d'Etienne Daho légèrement plus electro, épicée d'une pointe d'Indochine période 80's. Mais en moins bien. Reste aussi l'attitude. Le revival, je veux bien. Mais y'a des limites. Musicalement déjà, mais aussi dans la façon de présenter la chose. Sa façon de bouger est tellement proche des mouvements de l'époque qu'on dirait une parodie. Je me suis surpris à sourire parfois. Et ce n'est pas un compliment! Dernière chose, il est possible de faire une chanson avec plus de deux notes.... Mais je n'aime pas dire du mal. Donc Lescop a l'air d'avoir des bons textes... Bref...
Ah, Hot Chip! Au moins, je suis sûr de pouvoir compter sur vous. On va danser, s'enivrer de vos rythmes, s'amuser, écouter des belles mélodies avec la voix d'Alexis, et tout ça pendant des heures et des... Une heure de concert? Pas de rappel? C'est une blague? 30€ pour une heure d'Hot Chip? Ok, ça les vaut, certes. Mais quand même, ce n'est pas trop votre genre. Je me tourne donc vers l'organisation. Que s'est-il passé? C'est bien beau de présenter de nouveaux artistes, ce n'est vraiment pas moi qui vais être contre. Maintenant, quand on paie pour un concert d'HC, on a envie d'en voir un petit peu plus. C'est plus que frustrant. Maintenant, oui, comme d'hab, Hot Chip, c'était extra. La preuve ci-dessous, avec une vidéo de 3 titres live à Zagreb.
Je ne vais pas m'étaler, il y avait peut-être de bonnes raisons, des retards dans la soirée où je ne sais quoi. Peut-être même que la prod l'avait annoncé et que je ne l'avais pas vu. Dans tous les cas, je ne peux pas dire que j'ai passé une bonne soirée, malgré la très bonne prestation de mes chouchous. Une heure, sans rappel, avec des premières parties non convaincantes, c'est trop de frustration. J'espère voir un bien meilleur concert pour la soirée de clôture, avec Pulp.
jeudi 1 novembre 2012
Quicktest musique!!
- Hot Chip - One Life Stand (2010):
Pas de grand format pour ce 4ème album d'Hot Chip. Par manque de temps, mais aussi par lassitude. Oui j'en ai assez de dire qu'Hot Chip est génial, j'ai retourné mes arguments dans tous les sens maintenant. Pourtant, cet album, moins accessible, a été moins bien accueilli. Ne vous inquiétez pas, le génie est toujours là. Mais un peu caché. A l'image du single "I Feel Better" qui nous fait même aimer l'auto-tune. Pas le meilleur Hot Chip, mais tout de même si loin devant!
16/20
- Hey Hey My My - A Sudden Change Of Mood (2010):
Les frenchies d'Hey Hey My My changent de ton en mettant plus d'électricité dans leurs mélodies pop. Le résultat est peut-être un peu en deça de leur première livraison en 2007. Je dis bien peut-être car même si le charme est un peu éclipsé par le côté rock, la finesse d'écriture est bien présente. Il manque quand même quelque chose pour nous convaincre pleinement.
11/20
Inscription à :
Articles (Atom)