samedi 28 janvier 2012

Discodeine - Discodeine (2011)




J'ai pris ce cd au hasard à ma médiathèque. Je n'avais jamais entendu parler de ce duo parisien et aucune idée de leur style de musique. La pochette, un peu étrange avec sa représentation à connotation religieuse, a attiré mon regard, le nom du groupe, particulier lui aussi, a dû me faire sentir la singularité du projet. En retournant l'objet pour regarder les titres, la mention "featuring Jarvis Cocker" à côté du titre "Synchronize" a fini de me convaincre. Il y a un plaisir tout particulier à prendre un disque sans avoir la moindre information sur le contenu, juste avec un visuel qui nous plaît ou une impression positive. Et le plaisir est encore plus important si, à l'écoute du contenu, l'on se rend compte que le ramage se rapporte au plumage.


Le premier morceau ne laisse pas augurer de tant de singularité que ça, malgré son titre. De l'electro-dance de très bonne facture quand même, avec Matias Aguayo au chant susurré (présent également en featuring sur le dernier album des Battles). Mais dès le second, "Falkenberg", de nouveaux horizons s'ouvrent à nous. Avec sa mélodie au steel drum, les rythmes surprennent davantage et nous entraînent avec une facilité déconcertante. "D-a" change encore d'atmosphère et Baxter Dury, très en vogue actuellement, nous envoûte de sa voix douce. L'electro devient electronica, les ambiances sont très travaillées et très différentes d'un titre à l'autre, et parfois à l'intérieur d'un même morceau, a l'instar d'"Antiphonie", avec son début baroque qui part en quasi techno. Ce qui ressort en tout cas, c'est que le duo parisien convainc, quelle que soit l'ambiance.


Mais quid des amateurs d'electro véritables? Il est vrai que quelques titres seulement partent en pure musique électronique, notamment l'imparable "Ring Mutilation" taillé pour le dancefloor. Discodeine donne l'impression d'être autant dans ce style que dans la musique de film (le début d'"Homo-Compatible", "Figures In a Soundscape"). Pour autant, les deux n'en oublient jamais les rythmes. Ceux ci sont soignés, travaillés, certes de manière différente parfois (juste le kick par exemple), mais sont bel et bien présents. On ne tombe du coup jamais dans la simple contemplation, et l'on tape du pied à longueur de disque. Ainsi, "Grace" par exemple sonne un peu comme une  cérémonie religieuse. Mais une cérémonie religieuse où l'on danserait!


Même si les puristes seront peut-être, je dis bien peut-être, déçus par le côté trop ambiancé de certaines pistes, Discodeine a tout de même énormément d'arguments. De quoi séduire les fans de musique électronique donc, mais pas que. En tant qu'amateur de musiques cinématographiques ou d'electro, j'ai été entièrement séduit par ce premier album des parisiens. Connu et reconnu dans le milieu pour ses remixes de Metronomy ou LCD Soundsystem, le duo passe le cap et s'impose avec ses propres créations. Un premier essai bien transformé!


16/20





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