Quand on pense au rock, le Pays de Galles n'est pas le premier pays que l'on va citer. Pourtant, de Stereophonics à Lostprophets, en passant par Manic Street Preachers, ce petit coin à gauche de l'Angleterre nous rappelle à l'ordre de temps en temps. The Joy Formidable est donc gallois, vous l'aurez compris. Deux garçons à la rythmique et une petite blondinette à la guitare et au chant. Le tout dans un esprit sans retenue, doux et agressif à la fois. De quoi me séduire a priori. J'ai donc été plus que ravi de pouvoir emprunter ce cd.
Chaque fois que je vois débarquer un groupe de gros rock avec chanteuse, je me mets à espérer. Je me dis que je vais enfin trouver quelque chose qui pourrait ressembler à ce que je fais. Mais la déception est souvent au rendez-vous. Autant vous le dire d'entrée, The Joy Formidable est sundryesque. Chant féminin donc, grosse rythmique, nappes de guitares, passages instrumentaux... Et puis commencer un album par un morceau de 8 minutes, personnellement, ça me parle. Contraste, ambiances travaillées, ici, on ne choisit pas entre la puissance et la mélodie, on combine les deux pour en faire un cocktail finalement bien trop rare, d'autant plus dans la musique "féminine".
La forme, c'est une chose. Mais les gallois nous offrent un fond tout à fait à la hauteur. L'un des points forts de "The Big Roar", c'est la variété de ses morceaux. Du tube court tout en puissance qu'est "Cradle" à l'aérien "Buoy", en passant par le stellaire et merveilleux "The Greatest Light Is The Greatest Shade", la cohérence de l'ensemble force le respect et on ne peut s'ennuyer une seconde. A condition de se retrouver dans l'univers du trio bien entendu. Car le problème avec ce genre d'album, vraiment abouti artistiquement, c'est qu'il faut parfois savoir rentrer dans ce monde qui nous est proposé. Comme dirait Bertrand, c'est de la musique qui s'écoute. Cela va plus loin que d'écouter un disque dans sa voiture ou d'assister à un concert. C'est un véritable univers, loin de toute considération commerciale ou autre. En atteste ce "Whirring", hit en puissance pendant 3 minutes et qui monte en puissance durant 4 minutes supplémentaires, pour devenir un morceau d'une rare intensité.
Le premier album du trio me parle donc complètement. Cette chronique pourra peut-être ne pas être entièrement objective, mais vous pouvez quand même me faire confiance quant à sa qualité intrinsèque. Ce qui est sûr, c'est qu'après la douche écossaise Biffy Clyro, la bombe irlandaise And So I Watch You From Afar et les habituelles facultés anglaises, une petite claque galloise nous rappelle que le rock a élu domicile au Royaume-Uni depuis bien des années. The Joy Is Formidable.
17/20
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