Après le succès quelque peu inattendu de son précédent film, "Slumdog Millionnaire", Danny Boyle nous revient avec ce "127 Heures", adapté d'un fait divers. Il raconte l'histoire d'Aron Ralston, un jeune alpiniste resté coincé dans un canyon pendant presque 5 jours. Etant un grand amateur du réalisateur anglais, j'étais impatient de voir son dernier travail, surtout après la relative déception multi-oscarisée (ce n'est que mon avis...).
Dès le générique, on sent la réflexion d'un metteur en scène qui aime les sujets a priori compliqués à traiter. Des images de foule contraste avec l'isolement dont sera victime le héros. Aron fuit le rythme trépidant de la ville pour une solitude tout de même menée à 100 à l'heure. Pour l'accompagner, A.R. Rahman, déjà copilote musical de Boyle dans "Slumdog Millionnaire", nous a à nouveau concocté une excellente bande-son, collant parfaitement aux images que l'on a sous les yeux, tout en respectant les diverses ambiances du film.
La vraie claque du film nous vient de la réalisation. On ne va pas être surpris de la qualité du travail de Danny Boyle, qui nous a déjà bien botté les fesses dès "Trainspotting", il y a bien longtemps de ça. Après un "Slumdog Millionnaire" que certains ont trouvé un peu too much (j'en fais partie), l'aspect clipesque, un peu moins prononcé ici, colle parfaitement avec le thème, et renforce même l'impression de solitude, procurant rapidement une empathie forte pour Aron. Une empathie indispensable pour l'intensité émotionnelle de la dernière partie du long-métrage. On assiste ainsi à une succession d'effets ou de petites trouvailles assez impressionnantes, comme le plan de l'intérieur de la caméra ou le bruitage qui fait rimer nerf avec larsen.
Autre aspect important de la réalisation, la mise en avant de Dame Nature, si belle et si puissante, et à côté de laquelle Aron n'est que peu de choses. Des images d'une beauté magique, des décors de rêve que l'on ne doit cependant jamais sous-estimer. La scène de la "piscine" dans le canyon donnera à tout le monde l'envie d'être à la place du héros, qui sera bien vite rattrapé par sa petitesse par rapport au Monde. En tout cas, je ne peux que vous conseiller de voir ce film en HD, pour profiter pleinement du spectacle.
Enfin, on ne peut parler de ce film sans parler de la grande performance de James Franco, vu notamment dans Spider-Man, qui réussit à nous faire ressentir toutes les étapes émotionnelles traversées par son personnage. Colère, réflexion, délire, hallucinations, désespoir, renoncement, et finalement, cet instinct de survie, plus fort que tout, nourri qu'il est par ses souvenirs du passé et ses espérances pour le futur. La scène de la remise en question, tournée façon show télé, est juste exceptionnelle, pleine de dérision. Et la scène finale est émotionnellement réussie.
Danny Boyle n'est pas forcément un réalisateur qui rassemble, l'aspect parfois démonstratif de sa mise en scène pouvant agacer par moments. Mais force est de reconnaître que celle-ci colle parfaitement au thème de ce film et que ce "127 Heures" est parfaitement maîtrisé. A la fois drame et divertissement, un excellent moment de cinéma, à passer seul ou à plusieurs.
16/20
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