mercredi 17 octobre 2012

Histoires de voir, Show and Tell - Fondation Cartier (Paris)






Au cas où vous ne l'auriez pas remarqué, il pleut un peu en ce moment. C'est gris et c'est triste. Mais on ne va pas se laisser abattre, car il y a des choses à faire on ne peut plus compatibles avec ce type de météo. Comme aller voir une exposition par exemple! Et en ce dimanche humide, la Fondation Cartier nous appelle à lui rendre visite, pour un voyage à travers les arts dits "naïfs" du monde entier. Cela s'appelle "Histoires de Voir, Show and Tell". Sont rassemblées plus de 400 oeuvres, de plus de 50 artistes différents, la plupart peu ou pas connus du tout. Une exposition sous le signe du dépaysement et de la découverte.




Le cadre de la Fondation est des plus agréables. Inondées de lumière naturelle grâce à ses façades vitrées, les deux salles du rez-de-chaussée nous ouvre son espace, avant de rejoindre le sous-sol. Une fois les repères pris par rapport aux totems d'information et aux oeuvres, la visite peut commencer. Les histoires de chaque artiste nous sont racontées et l'on apprend autant par les mots que par les peintures ou les sculptures. Originaires du Brésil, d'Haïti, de Mumbaï ou du Japon, certains sont décédés, d'autres sont restés dans la misère la plus complète, là où d'autres ont eu  un peu plus de réussite. On s'intéresse à ces parcours de vie, ces univers, et chaque création nous balance de culture en culture. Des vases de Takeshi Kitano (seul artiste vraiment connu), aux drapeaux perlés de Jean-Baptiste Jean Joseph en passant les coups de crayons rectilignes de Mamadou Cissé ou même les simples dessins, très enfantins, de tribus brésiliennes. Même si tout ne plaît pas, on ne peut rien dire sur le formidable voyage procuré à chaque étape.




L'un des thèmes de cette expo est le côté "naïf" des artistes, dans le sens autodidacte du terme. Le mot artiste devrait d'ailleurs pour certains être carrément remplacé par le mot artisan, comme la brésilienne Ciça et ses masques de terre. Il est appréciable de voir en ces hommes et femmes l'état pur de l'art, avec aucune prétention à être exposés ou présentés. Ils créent parce qu'ils en ressentent le besoin, et parfois même pour survivre, en vendant leur travail. Et le savoir-faire se transforme alors en beauté, montrant que la relation entre artisanat et travail d'artiste peut être étroite. Les poteries de la famille Ortiz en est un bel exemple.




Au milieu de cette variété d'univers, j'ai vu de très jolies choses. Les vases de Kitano, la somptueuse maisonnette en faïence d'Alessandro Mendini, les pièces de bois sculptées de Nino ou d'Antonio de Dedé... Mais le coup de coeur revient sans conteste au peintre danois Hans Scherfig. Ses peintures d'une jungle luxuriante et colorée sont extraordinaires, d'autant plus qu'il avoue lui-même ne jamais y avoir mis les pieds. Les couleurs sont hallucinantes, il en est de même pour la quantité de détail, notamment sur le fantastique "Det Store Trae". Quelque part entre le Douanier Rousseau et un dessin animé!




Je n'ai pas parlé des films dans la salle de visionnage, qui semblaient très intéressants, d'après la trentaine de minutes que j'ai pu voir (sur 4 heures d'images!). Juste avec les oeuvres, il y a de quoi faire un bien joli voyage, à la fois contemporain et traditionnel, grâce à ces artistes et artisans du monde entier. Et même si, comme souvent, je ne vous en parle qu'au dernier moment (l'expo se termine le 21 octobre), je ne peux que vous inviter à vous perdre dans l'enceinte de la Fondation Cartier. Profitez-en, il pleut encore. :)





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