vendredi 7 novembre 2014

Quicktest Ciné !





- Moi, Moche et Méchant (2010) de Chris Renaud et Pierre Coffin:
Pour une entrée dans le monde de l'animation, on peut dire que c'est réussi!  "Moi, Moche et Méchant" vient concurrencer les Pixar et autres Disney avec ce mélange bien dosé d'humour et de tendresse. Détonnant, avec juste ce qu'il faut d'irrévérence, bien aidé par les Minions en parfaits seconds rôles, voici un dessin animé qui frappe juste, et qui saura convaincre  petits et grands.

15/20

- Iron Man (2008) de Jon Favreau, avec Robert Downey Jr et Gwyneth Paltrow:
Le temps passe et, à part les X-Men, Marvel n'est toujours pas ma tasse de thé. Iron Man a sa petite myhtologie, mais rien d'exceptionnel, du moins à mes yeux. Par contre, au cinéma, il a Robert Downey Jr, et ça, ça change tout. Plus qu'une interprétation, il réussit à transcender le rôle et lui donner une rare énergie et un incroyable sens de l'humour. Des super pouvoirs non négligeables.

14/20

- The Bling Ring (2013) de Sofia Coppola, avec Emma Watson et Katie Chang:
La bonne nouvelle, c'est que Sofia Coppola revient à la base de son univers, à savoir les jeunes filles en détresse. Du coup, on a vraiment l'impression de la retrouver, après un "Somewhere" un peu raté. "The Bling Ring" est une histoire vraie, un super fait divers parfait à raconter, mais finalement assez vain. Il n'a pas la puissance tragique d'un "Lost In Translation" ou de "Virgin Suicides". Reste un bon film quand même, avec un regard intéressant sur une certaine frange de la jeunesse actuelle.

13/20

- Les Stagiaires (2013) de Shawn Levy, avec Vince Vaughn et Owen Wilson:
Avec deux zigotos comme Vince Vaughn et Owen Wilson à l'affiche, on y va pour s'en payer une tranche. Et à ce niveau là, "Les Stagiaires" déçoit et n'arrive pas à la cheville d'un "Serial Noceurs" par exemple. Bizarrement, c'est au niveau de l'histoire que le film va agréablement nous surprendre. Rien d'incroyable mais une bonne réflexion sur les générations et le monde du travail. Et c'est par ce biais que les personnages, bien sympathiques, finiront par nous donner la banane.

12/20

lundi 3 novembre 2014

Live Report: Pitchfork Music Festival, Grande Halle de la Villette, Paris, 31-10-2014





Titillé chaque année, mais découragé par le prix un peu prohibitif (49€ pour un jour, 110€ les 3), je me suis pour la première fois laissé convaincre par le Pitchfork Music Festival. Le Pitchfork, pour ceux qui ne connaissent pas, c'est en ce moment la pointe de ce qu'il faut connaître et aimer en matière de musique indé. Et quand je dis ça, je parle aussi bien de qualité musicale que de côté branchouille. Même s'il pourra paraître un poil élitiste pour certains, force est de reconnaître que leur choix de programmation fait très souvent mouche. Plus que ça, il mélange sans complexe le rock, le hip hop, l'electro, la pop ou la folk, faisant fi des barrières musicales dont on devrait se moquer royalement. La preuve en cette soirée d'Halloween, où l'on passe du coq à l'âne, avec le bon goût comme agréable constante.
(photos: Vincent Arbelet pour le Pitchfork Music Festival)


18h30 - 01h15, huit concerts. On relativise le prix et on sait que la soirée va être sportive. Surtout que la Grande Halle de la Villette permet d'accueillir deux scènes, à chaque extrémité de la salle, on comprend vite qu'il y aura très peu de temps mort. Et ça commence violemment. Perfect Pussy débarque avec sa furie punk et nous allume les oreilles d'entrée. Une réputation de groupe de scène qui trouvera ses limites dans le son proposé, notamment celui des guitares, inaudibles, transformant leur puissance espérée en set bruitiste. L'énergie est là quand même, et au vu, ou du moins à l'entendu de certains morceaux sur disque, j'espère les revoir bientôt, dans une salle plus petite, plus en accord avec leur style. 





Du punk au folk, il n'y a que quelques pas, ceux qui conduisent de la 1ère à la 2ème scène. D.D. Dumbo est un homme orchestre des temps modernes. Par un système de boucles, le jeune australien réussit à construire un set que je pensais trouver beaucoup plus répétitif. Bien sûr, la façon de faire, instru après instru, est la même à chaque titre, mais ses chansons sont suffisamment bien écrites pour nous convaincre à chaque fois. On pense successivement à Jeff Buckley, ou Sting pour certaines intonations de voix. Un bon concert, très agréable.


Basé en grande partie sur des artistes peu connus, il était nécessaire de réviser un minimum avant de venir. De ce que j'avais pu entendre, Son Lux semblait être le plus prometteur. Mais franchement, je ne m'attendais pas à cela. L'electro-pop de son dernier album, "Lanterns", a la classe, mais ne semblait pas receler autant de puissance potentielle. Bien aidé par ses deux furieux et excellents compères, Ryan Lott enchaîne la beauté et la fureur, l'ombre et la lumière. Un moment de bonheur pour l'amateur de contraste que je suis. Le meilleur concert de la soirée. Oui, devant St Vincent, pour qui je suis venu à la base. Impressionnant!


L'un des groupes les plus attendus par le public apparemment était Future Islands. Avec les prestations endiablées de son excentrique chanteur, beaucoup était venus pour se déhancher sur leurs rythmes pop. Musicalement, j'ai été un peu déçu. Les nappes de claviers pendant 45 minutes, c'est légèrement redondant... Il va falloir varier davantage pour combler ceux qui ne viennent pas que pour remuer leur popotin. Mais il y a quelque chose d'éminemment sympathique chez eux qui compense cette légère faiblesse musicale. Ils débarquent sur scène déguisés pour Halloween, se donnent plus qu'à fond, et leur leader, suant comme un goret, plaisante tout le long et papote avec le public, comme personne en cette soirée. Un concert fun et un sacré showman! 




Tout s'enchaîne, aucun break, on attend le groupe tout pourri qui servira d'excuse pour aller se ravitailler. Mais il ne viendra pas. C'est la jeune danoise Mo qui sera sacrifiée quelques morceaux pour que j'aille reprendre des forces. Du moins essayer. Car le système de jetons pour se sustanter a de quoi énerver. Ok, vous voulez nous faire consommer, les gars, on a compris. 4€ la boisson, mais un système de jetons qui ne s'achètent que par tranche de 10€. Donc si tu veux quelque chose, ce sera quand même 10€ minimum. Très peu pour moi. Agacé, je n'ai pas vraiment profiter du concert de Mo, qui ne m'avait pas emballé lors de mes premières écoutes sur disque. Pourtant, de loin, certaines mélodies ressortent clairement et ont le potentiel pour convaincre. Sans être dedans, elle a su me donner envie de suivre ses prochaines aventures. A suivre donc...



Révélation de l'année précédente, avec son très bon premier album, Chvrches faisait limite figure de groupe confirmé, vu le nombre de dates qu'ils ont enchaîné ces derniers mois. En ce qui me concerne, leur concert au Trianon avait été une déception et j'avais hâte de les revoir pour infirmer ou confirmer cette sensation. Et bien, Chvrches en live, ça n'a pas changé. Toujours cette impression d'écouter le disque en plus fort, toujours ces effets gênants sur la voix, toujours ce jeu de scène limité. Mais toujours aussi des titres d'une réelle qualité qui arrivent, avec la puissance et la qualité de la prod, à nous emporter presque à chaque morceau. Le jour où le trio écossais haussera son niveau de jeu en live, il deviendra réellement incontournable.


Le moment tant attendu pour moi était arrivé. C'est la première fois que je voyais Annie Clark, aka St Vincent, sur scène. Sa réputation la précède et on a toujours un peu peur d'être déçu dans ces cas là. Mais ce ne fut pas du tout le cas. Ses morceaux sont d'une telle qualité qu'une simple interprétation aurait fait le boulot. Mais, ces petites chorégraphies, ses mignons petits pas, ou sa façon de se jeter par terre, comme pour tuer dans l'oeuf la possibilité de la classer dans la case diva, nous amène à ce constat simple. St Vincent est une guitare heroïne, aux riffs affûtés, aux arrangements complexes, dissonants et dérangeants. Elle vous charme une seconde et vous botte les miches celle d'après, vous laissant au final avec cette impression qu'elle est unique. La grande classe!





Les styles sont tellement différents que l'on ne peut même pas dire que Belle & Sebastian va souffrir de la comparaison avec la miss. C'est juste un autre univers dans lequel on va s'engouffrer avec grand plaisir. Mais avec, aussi, un brun de fatigue quand même. Sans ravitaillement, les paupières commencent à se faire lourdes et les vieux briscards écossais auront du mal à me convaincre entièrement. Leur classic brit pop fait le boulot, et nous emporte même sur certains titres aux rythmes plus enjoués. Mais d'autres souffrent de leur classicisme justement, et je suis certain qu'ils auraient pu, au vu de leur discographie, nous sortir un set un peu meilleur que celui-ci. Mais encore une fois, le concert est de qualité dans l'ensemble, et termine la soirée de manière très tendre et bon esprit.


18h30 - 01h15, huit concerts. On relativise complètement le prix, vu qu'aucun des huit groupes n'a été mauvais, bien au contraire. Pitchfork confirme la véracité de ses choix musicaux et l'on sera impatient, d'ici quelques mois, de retrouver leur excellente programmation. A l'année prochaine!

Et si vous voulez voir ou revoir certains concerts de cette édition 2014, c'est par ici !